CorrigĂ©du sujet Toute conscience est elle conscience de quelque chose ? - Ma Philo .net - Aide personnalisĂ©e pour tous vos devoirs de philosophie, rĂ©ponse Ă  votre dissertation de philo en 1h chrono. Nos professeurs traitent tous les sujets, de tout niveaux, terminale, fac, classe prĂ©pa. Dictionnaire des citationsIl n'y a que les mots qui comptent, – le reste n'est que bavardage. [ EugĂšne Ionesco ] Chaque citation exprime les opinions de son auteur et ne saurait engager Dicocitations. citations dĂ©cembre 21, 2010 FrĂ©dĂ©rick JĂ©zĂ©gou Toute conscience est conscience de quelque chose. Edmund HusserlLe Dico des citations← Ôte-toi de mon soleil !.Il faut changer le monde. → © 2001- 2022 FrĂ©dĂ©ric JĂ©zĂ©gou - & Dicocitations SAS - DonnĂ©es personnelles - Plan du site - Mentions lĂ©gales La base de donnĂ©es des citations est la propriĂ©tĂ© exclusive de FrĂ©dĂ©ric JĂ©zĂ©gou producteur du contenu . Laconscience serait donc identifiĂ©e Ă  l’ĂȘtre humain, et n’appartiendrait qu’à lui seul. Elle serait mĂȘme ce qui nous dĂ©marque de tous les autres animaux et nous Ă©lĂšve au dessus d’eux. En fait, ce n’est pas tout Ă  fait exact. En rĂ©alitĂ©, la conscience n’existe pas que chez l’ĂȘtre humain, et on peut, schĂ©matiquement La conscience La conscience, c'est la facultĂ©, c'est-Ă -dire le pouvoir qu'a l'esprit de se reprĂ©senter quelque chose. C'est donc la conscience qui fait que l'on n'est pas seulement dans le monde comme une chose enfouie perdue par les choses, mais que nous sommes devant le monde, c'est-Ă -dire comme un sujet se tenant face Ă  un objet extĂ©rieur Ă  lui-mĂȘme. La conscience implique donc une certaine sĂ©paration, une certaine distanciation par rapport Ă  ce sur quoi elle porte, c'est-Ă -dire son objet. On parle en ce sens de conscience psychologique ». Mais par ailleurs, en se distanciant des objets sur lesquels elle porte, la conscience peut justement les juger, les Ă©valuer, elle peut Ă©valuer ce qui est, c'est-Ă -dire les faits d'aprĂšs ce qui doit ĂȘtre, c'est-Ă -dire les valeurs. En ce sens on parle de conscience morale ». Vous voyez donc que la notion de conscience implique deux grands sens qui sont intimement liĂ©s la conscience psychologique ou perceptive et la conscience morale ou Ă©valuative. La conscience psychologique est la facultĂ© d'ĂȘtre prĂ©sent Ă  soi et au monde, elle porte sur des faits. Et la conscience morale est la facultĂ© de juger de ce qui doit ĂȘtre, elle porte sur des valeurs. Alors, quels sont maintenant les grands problĂšmes que pose cette notion de conscience ? Eh bien, se pose tout d'abord le problĂšme du rapport entre la conscience et la vĂ©ritĂ©. En effet, nous avons dit que la conscience est la reprĂ©sentation du monde mais alors comment ĂȘtre sĂ»r que cette reprĂ©sentation est bien conforme Ă  son objet ? Comment ĂȘtre sĂ»r que la conscience que nous avons de la rĂ©alitĂ© est bien conforme Ă  la rĂ©alitĂ© et non pas une illusion, un dĂ©lire ou une fiction ? Mais il y a plus car ce n'est peut-ĂȘtre pas seulement la conscience de la rĂ©alitĂ© qui est illusoire, c'est peut-ĂȘtre aussi et plus profondĂ©ment la conscience que le sujet a de lui-mĂȘme. L'Ă©vidence de la conscience de soi est-elle fiable ? Venons-en au second problĂšme. Nous avons distinguĂ© tout Ă  l'heure la conscience psychologique de la conscience morale. Nous avons dit la conscience psychologique Ă©met des jugements de faits ou d'existence, elle dit il y a ceci, il y a cela » ; tandis que la conscience morale Ă©met des jugements de valeurs. Elle juge, elle Ă©value, elle est comme un juge intĂ©rieur Ă©valuant ce qui est les faits, les actes et mĂȘme les pensĂ©es d'aprĂšs ce qui doit ĂȘtre, c'est-Ă -dire d'aprĂšs des valeurs ou des normes qui peuvent ĂȘtre morales, religieuses politiques, juridiques, esthĂ©tiques, etc. On peut donc se demander s'il faut vraiment sĂ©parer cette conscience psychologique et cette conscience morale. Ne serait-ce pas en fait une distinction illusoire ? Toute conscience, nous avons dit, est un certain Ă©cart par rapport Ă  ce qui est. Or toute prise de distance n'implique-t-elle pas prĂ©cisĂ©ment une certaine Ă©valuation et un certain choix ? En ce sens la conscience n'est-elle pas essentiellement morale ? Et c'est sans doute pourquoi la conscience n'est jamais aussi vive que dans les moments de crise intĂ©rieure, c'est-Ă -dire lorsque nous devons opĂ©rer un choix. Et lorsque, dĂšs lors, nous ne pouvons pas nous reposer sur nos habitudes, il nous faut choisir, nous hĂ©sitons. C'est pourquoi Bergson dit que conscience est synonyme de choix ». Cela veut dire que, au fond, la conscience, c'est la libertĂ©. Examinons maintenant briĂšvement un sujet de baccalaurĂ©at, soit le sujet suivant Suis-je ce que j'ai conscience d'ĂȘtre ? » Commençons d'abord par reformuler la question afin de bien nous assurer de la comprendre. Suis-je ce que j'ai conscience d'ĂȘtre ?», autrement dit, ce que je me reprĂ©sente de moi-mĂȘme correspond-il Ă  ce que je suis en vĂ©ritĂ© ou rĂ©ellement ? Ici, le problĂšme apparaĂźt assez facilement. Il est de savoir s'il y a oui ou non une adĂ©quation, une correspondance entre la conscience de soi et ce que l'on est vraiment. La conscience de soi est-elle objective ou bien au contraire n'est-elle pas profondĂ©ment subjective ? N'est-elle pas alors qu'une saisie superficielle, voire mĂȘme trompeuse de notre identitĂ© personnelle de ce que nous sommes ? On le voit donc, le problĂšme est de savoir si la conscience est une connaissance vraie ou, au contraire, une source d'illusions. VoilĂ  donc la problĂ©matique gĂ©nĂ©rale de ce sujet qui nous invite Ă  jeter un regard critique sur la conscience de soi la conscience de soi est-elle fiable ou est-elle, au contraire, particuliĂšrement dĂ©formante ?
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définitionque Husserl donne de la conscience : « Toute conscience est nécessairement conscience de quelque chose ». Et comme la conscience est conscience de quelque chose de maniÚre volontaire, active, il précise que cela signifie que la conscience est intentionnellement conscience de quelque chose. Cette caractéristique s'appelle l
Que serions-nous vraiment, et que saurions-nous vraiment de nous-mĂȘmes sans autrui ? SpontanĂ©ment, nous sommes enclins Ă  nous considĂ©rer comme des entitĂ©s refermĂ©es sur elles-mĂȘmes, comme autoconstituĂ©es et autoconstituantes pourrait-on dire. Mais n’est-ce pas lĂ  une pure vue de l’esprit, une façon d’ignorer le mouvement de la conscience comme pure tension vers ce qui n’est pas elle ? Et surtout, n’est-ce pas mĂ©connaĂźtre le rĂŽle d’autrui dans notre existence? Dans cet extrait de L’existentialisme est un humanisme, qui forme le texte d’une confĂ©rence donnĂ©e en 1946, Jean-Paul Sartre 1905-1980 nous invite Ă  reconsidĂ©rer ce point de vue naĂŻf. Car nous ne sommes pas semblables Ă  Robinson CrusoĂ«, Ă©chouĂ© sur son Ăźle, et sĂ©parĂ© de ses semblables par l’immensitĂ© bleue de l’ocĂ©an. Par le Je pense », contrairement Ă  la philosophie de Descartes, nous nous atteignons nous-mĂȘmes en face de l’autre, et l’autre est aussi certain pour nous que nous-mĂȘmes. Ainsi, l’homme qui s’atteint directement par le cogito dĂ©couvre aussi tous les autres, et il les dĂ©couvre comme la condition de son existence. Il se rend compte qu’il ne peut rien ĂȘtre au sens oĂč on dit qu’on est spirituel, ou qu’on est mĂ©chant, ou qu’on est jaloux sauf si les autres le reconnaissent comme tel. Pour obtenir une vĂ©ritĂ© quelconque sur moi, il faut que je passe par l’autre. L’autre est indispensable Ă  mon existence, aussi bien d’ailleurs qu’à la connaissance que j’ai de moi. Dans ces conditions, la dĂ©couverte de mon intimitĂ© me dĂ©couvre en mĂȘme temps l’autre, comme une libertĂ© posĂ©e en face de moi, qui ne pense, et qui ne veut que pour ou contre moi. Ainsi dĂ©couvrons-nous tout de suite un monde que nous appellerons l’intersubjectivitĂ©, et c’est dans ce monde que l’homme dĂ©cide ce qu’il est et ce que sont les autres. » [1]. Jean-Paul SARTRE, L’existentialisme est un humanisme 1946. La critique du cogito Parvenu au terme de l’expĂ©rience de pensĂ©e qui consiste Ă  douter mĂ©thodiquement de toutes les vĂ©ritĂ©s reçues par lui en sa crĂ©ance depuis son enfance, Descartes parvient Ă  cette vĂ©ritĂ© indubitable du cogito Mais, aussitĂŽt aprĂšs, je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penser que tout Ă©tait faux, il fallait nĂ©cessairement que moi, qui le pensais, fusse quelque chose. Et remarquant que cette vĂ©ritĂ© je pense, donc je suis, Ă©tait si ferme et si assurĂ©e, que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n’étaient pas capables de l’ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe de la philosophie que je cherchais ».[2] Pour Descartes le cogito apparaĂźt comme la condition indispensable pour accĂ©der Ă  la conscience de soi. La prĂ©sence immĂ©diate de soi Ă  soi-mĂȘme, dans le retrait de la mĂ©ditation solitaire, est le seul moyen de se saisir comme sujet existant et pensant car, dans cette expĂ©rience, la pensĂ©e devient le principe qui rend possible et qui valide l’existence du je » comme l’auteur de ses pensĂ©es et de sa vie. NĂ©anmoins, si cette condition s’avĂšre nĂ©cessaire, est-elle pour autant suffisante ? Sartre ne le pense pas, et c’est pourquoi il entreprend ici non pas tant de s’opposer Ă  Descartes que de complĂ©ter et d’enrichir son fameux cogito. Certes, nous dit Sartre, il demeure vrai que le cogito constitue un moment dĂ©cisif dans l’avĂšnement de la conscience de soi, car personne ne peut penser Ă  notre place, et nul ne peut se dĂ©douaner de sa libertĂ© et de sa responsabilitĂ© dans la conduite de son existence. Pour autant, nul homme n’est une Ăźle. Prendre conscience de soi, c’est inĂ©vitablement rencontrer tous les autres hommes hors de soi et en soi l’homme qui s’atteint directement par le cogito dĂ©couvre aussi tous les autres, et il les dĂ©couvre comme la condition de son existence ». Que manque-t-il donc au cogito de Descartes? En fait, Sartre s’appuie sur les apports de la phĂ©nomĂ©nologie de Husserl. Descartes n’a pas vu une propriĂ©tĂ© fondamentale de la conscience, Ă  savoir son intentionnalitĂ©. Ce faisant, son cogito ne peut manquer de se heurter Ă  l’écueil du solipsisme, conception qui reprĂ©sente le sujet enfermĂ© dans son corps et dans son ĂȘtre, seul avec lui-mĂȘme et irrĂ©mĂ©diablement sĂ©parĂ© d’autrui. Or, comme l’affirme Husserl, dans une formule devenue cĂ©lĂšbre, toute conscience est nĂ©cessairement conscience de quelque chose ». Il dĂ©finit ainsi le concept Le mot intentionnalitĂ© ne signifie rien d’autre que cette particularitĂ© fonciĂšre et gĂ©nĂ©rale qu’a la conscience d’ĂȘtre conscience de quelque chose, de porter, en sa qualitĂ© de cogito, son cogitatum en elle-mĂȘme. » [3]. Ce qui signifie que la conscience est avant tout dynamisme et ouverture vers ce qui n’est pas elle ; loin d’ĂȘtre une rĂ©alitĂ© figĂ©e, une substance stable, dĂ©terminĂ©e une fois pour toutes, elle est une activitĂ© qui s’oriente au contraire sans cesse vers le monde extĂ©rieur. En d’autres termes, il n’y a pas de conscience en soi », il n’y a pas de conscience pure, close sur elle-mĂȘme il n’y a pas de conscience sans objet. La conscience ne peut pas exister seule ; elle est relation, rapport avec ce qui n’est pas elle, ou bien elle n’est pas. Ainsi, de façon gĂ©nĂ©rale, la conscience rencontre les rĂ©sistances que le monde lui oppose en gĂ©nĂ©ral les lois de la nature, les rĂšgles de la vie sociale
. Mais plus particuliĂšrement, la conscience rencontre d’autres consciences ; et c’est prĂ©cisĂ©ment dans cette rencontre – et dans le mouvement rĂ©flexif que cette derniĂšre engendre – que la conscience simple devient conscience de soi ; elle fait la dĂ©couverte de son existence et de sa singularitĂ©. Pour cette raison, autrui joue une place primordiale et indispensable dans l’éveil et le dĂ©veloppement de la conscience de soi la conscience de soi rĂ©vĂšle chacun de nous comme sujet singulier, face Ă  lui-mĂȘme et face Ă  autrui. Donc, la conscience de soi n’advient pas seulement – ni vraiment – dans la solitude de la mĂ©ditation, comme on pourrait le croire et comme l’affirme Descartes, mais dans le rapport vivant, actif, indispensable avec d’autres consciences. MĂȘme dans la solitude et le secret de la mĂ©ditation ou de l’introspection, autrui est toujours dĂ©jĂ  lĂ  » dans notre esprit et dans notre cƓur. Autrui hante constamment nos pensĂ©es et nos sentiments, nos rĂȘves et nos cauchemars, nos dĂ©sirs et nos craintes, par exemple lorsque nous nous adressons Ă  lui en silence, pour formuler un vƓu, une priĂšre, une attente ou un regret. AmbiguĂŻtĂ© de la figure d’autrui NĂ©anmoins, pour toute conscience, autrui apparaĂźt comme un ĂȘtre fonciĂšrement ambigu, Ă  la fois comme un autre moi et un autre que moi. Un autre moi, c’est-Ă -dire un ĂȘtre douĂ© de conscience comme moi, en tant qu’il est un ĂȘtre humain ; un autre que moi, ensuite, c’est-Ă -dire un ĂȘtre avec des convictions, des dĂ©sirs, des projets qui sont diffĂ©rents des miens Autrui, c’est l’autre, c’est-Ă -dire le moi qui n’est pas moi », ou encore, autrui, c’est celui que je ne suis pas et qui n’est pas moi », pour reprendre certaines formules cĂ©lĂšbres de Sartre dans L’Être et le NĂ©ant[4]. Or, cette ressemblance, cette identitĂ© et, en mĂȘme temps, cette altĂ©ritĂ©, cette diffĂ©rence sont nĂ©cessaires et formatrices pour accĂ©der Ă  la conscience de soi. Quel sens y a-t-il Ă  ĂȘtre spirituel, ou mĂ©chant, ou jaloux sans comparaison possible avec les autres, sans confrontation avec leur regard ? La vĂ©ritĂ© du sujet passe en effet par la confrontation avec d’autres consciences, avec d’autres points de vue. En somme, ainsi que Socrate nous l’enseigne, la vĂ©ritĂ© commence Ă  deux, dans la confrontation des points de vue compossibles ; telle est bien la vertu formatrice – structurante et Ă©clairante – de la discussion, du dialogue. Autrui est l’ĂȘtre par lequel chacun d’entre nous vient au monde, grandit, apprend, et sans lequel il ne nous serait matĂ©riellement pas possible d’exister; mais encore, autrui est cette autre conscience par rapport Ă  laquelle chacun d’entre nous apprend Ă  se situer, sur le plan moral, intellectuel et spirituel. Devenir un sujet n’est possible que si et que parce que l’on a d’abord Ă©tĂ© en contact avec d’autres sujets. C’est pourquoi Sartre ne craint pas d’affirmer, dans L’Être et le nĂ©ant, qu’autrui est le mĂ©diateur indispensable entre moi et moi-mĂȘme ». De ce point de vue, il me semble que le texte permet de renvoyer dos Ă  dos le communautarisme et le multiculturalisme. Le communautarisme affirme que les individus et les groupes ne peuvent prendre conscience d’eux-mĂȘmes – et construire leur identitĂ© – que sous le rĂ©gime du mĂȘme et de la ressemblance, en considĂ©rant l’altĂ©ritĂ©, la diffĂ©rence comme un obstacle, voire comme une menace. A l’inverse, le multiculturalisme prĂ©tend que les individus et les groupes, pour exister comme consciences, devraient pouvoir fusionner les uns dans les autres, en vue de constituer une sociĂ©tĂ© dans laquelle les singularitĂ©s et les diffĂ©rences seraient gommĂ©es, voire abolies, fonctionnant sous le rĂ©gime d’une altĂ©ritĂ© normative. Or, dans ces deux configurations, je crois dĂ©celer un Ă©chec de la relation ; l’une par dĂ©faut, l’autre par excĂšs. Pour qu’il y ait Ă©change et partage, il faut qu’il y ait de la ressemblance, et c’est en quoi le repli communautariste est stĂ©rile. Mais encore, il faut qu’il y ait de la diffĂ©rence, prĂ©servation des identitĂ©s respectives entre les parties engagĂ©es dans l’échange, sans quoi il n’y a plus rien Ă  dĂ©sirer ni Ă  Ă©changer, et c’est en quoi le multiculturalisme est mortifĂšre. Sauf Ă  dĂ©sirer une universelle uniformisation des individus et des cultures. La reconnaissance de soi par l’autre et de l’autre par soi Le motif de la reconnaissance est ici central. Etre homme, ce n’est pas seulement ĂȘtre nĂ© de parents humains appartenir Ă  l’espĂšce humaine, c’est encore et surtout ĂȘtre reconnu comme homme par un autre homme, c’est Ă  dire comme conscience par une autre conscience. Pour l’essentiel, Sartre s’appuie sur Hegel qui a exposĂ© le processus par lequel la conscience de soi advient en s’opposant Ă  d’autres consciences. Pour Hegel, le conflit constitue une modalitĂ© fondatrice de la communication des consciences entre elles, car toute conscience ne se pose et ne s’affirme qu’en s’opposant Ă  d’autres consciences. La reconnaissance de soi par autrui et d’autrui par soi s’avĂšre donc la condition fondamentale pour accĂ©der Ă  la conscience de soi, y compris dans le conflit, dans la confrontation. Exister comme homme, au milieu d’autres hommes, c’est vouloir exister comme conscience libre et prendre des risques pour conquĂ©rir et affirmer cette libertĂ© aux yeux des autres. Puisqu’il est nĂ©cessaire que chacune des deux consciences de soi, qui s’opposent l’une Ă  l’autre, s’efforce de se manifester et de s’affirmer, devant l’autre et pour l’autre »[5]. L’intersubjectivitĂ© En fait, le texte montre que, paradoxalement, l’intersubjectivitĂ© prĂ©cĂšde et conditionne la subjectivitĂ©. Car s’il n’y avait pas d’autres consciences de soi, aucune conscience de soi ne pourrait se forger. Autrui est toujours dĂ©jĂ -lĂ  Ă  l’intĂ©rieur du sujet lui-mĂȘme, et le sujet est toujours – et tout entier – hors de lui-mĂȘme. Croire l’inverse, c’est verser dans l’illusion de la robinsonnade. Cette communication des consciences suppose nĂ©cessairement une confrontation, puisque chaque conscience de soi tient Ă  prouver qu’elle existe et veut ĂȘtre reconnue par les autres consciences. Cette dimension de l’existence humaine se nomme l’intersubjectivitĂ©. Des sujets se rencontrent, se comparent, s’affrontent, coopĂšrent, Ă©changent toutes sortes de choses des idĂ©es, des sentiments, des promesses, des coups de poings parfois aussi
 Et parce que toutes les consciences sont diffĂ©rentes, elles s’affirment comme des libertĂ©s, avec lesquelles il nĂ©cessaire de composer ou, au contraire, contre lesquelles il faut s’affirmer. Par exemple, ĂȘtre de gauche », de droite », croyant » ou athĂ©e », c’est poser des valeurs, des convictions ; c’est aussi se reconnaĂźtre soi-mĂȘme dans ces valeurs et chercher Ă  se faire reconnaĂźtre par d’autres en tant que conscience libre. C’est bien sĂ»r reconnaĂźtre la libertĂ© de conscience, le pluralisme politique, la vie dĂ©mocratique. Mais c’est aussi reconnaĂźtre que le consensus n’est ni possible ni souhaitable dans une dĂ©mocratie. L’essentiel est ailleurs, Ă  savoir dans la constitution et la prĂ©servation d’un espace commun au sein duquel les consciences peuvent affirmer leur diffĂ©rence et s’affronter dans le respect mutuel. Dans ce texte destinĂ© Ă  un public non averti en philosophie, Jean-Paul Sartre nous offre un aperçu synthĂ©tique des thĂšses originales qu’il consacre notamment Ă  la question phĂ©nomĂ©nologique du rapport Ă  autrui, et qui offrent des pages Ă©tonnantes sur le statut du regard, de la honte ou encore du dĂ©sir amoureux [6] . Je ne puis qu’inviter le lecteur Ă  se plonger dans cette oeuvre passionnante. n [1] Jean-Paul Sartre, L’existentialisme est un humanisme 1946. [2] RenĂ© Descartes, Discours de la mĂ©thode, 4Ăšme partie 1637. [3] Edmund Husserl, MĂ©ditations cartĂ©siennes, DeuxiĂšme MĂ©ditation, trad. G. Pfeiffer et E. Levinas, Vrin, 1947, p. 28. [4] Jean-Paul Sartre, L’ĂȘtre et le nĂ©ant, 3Ăšme partie, Paris, 1943, Tel / Gallimard, [5] Hegel, PropĂ©deutique philosophique, § 34. [6] Jean-Paul Sartre, L’ĂȘtre et le nĂ©ant, 3Ăšme partie, Paris, 1943, Tel / Gallimard Professeur agrĂ©gĂ© de philosophie, Daniel Guillon-Legeay a enseignĂ© la philosophie en lycĂ©e durant vingt-cinq annĂ©es en lycĂ©e. Il tient le blog Chemins de Philosophie. Suivre sur Twitter dguillonlegeay
Sonprincipe est simple : toute conscience doit ĂȘtre conçue comme « conscience de quelque chose ». En consĂ©quence, la phĂ©nomĂ©nologie va prendre pour point de dĂ©part la description des vĂ©cus de conscience afin d'Ă©tudier la constitution essentielle des expĂ©riences ainsi que l'essence de ce vĂ©cu [N 19].
Message d’ÉliosNous Vous amenons Ă  ĂȘtre de plus en plus en Conscience de ce que Vous Êtes, mais il Vous faut accepter de lĂącher tout ce que Vous cherchez pour comprendre certaines donnĂ©es dans lesquelles, de toute façon, Vous ne Vous retrouverez pas. Il Vous faut lĂącher votre mode penser » et ĂȘtre prĂ©sents Ă  Vous, ĂȘtre prĂ©sents en l’ rĂ©alitĂ©, mes Amis, est l’expression de ce que Vous Ă©mettez et c’est en cela qu’il Vous faut ĂȘtre conscients de tout ce que Vous Ă©mettez en l’instant. Maintenant, Vous avez traversĂ© tant de choses, Vous avez Ă©tĂ© impactĂ©s par tout ce que l’on a fait de Vous, par bien des croyances, par bien des peurs effectives, qu’il Vous faut maintenant Vous retrouver et aller au-delĂ  de tous les conditionnements et de tout ce que Vous avez cru qu’était cette rĂ©alitĂ© telle que l’on Vous a amenĂ© Ă  la que Vous Êtes est une Conscience Ă©levĂ©e, c’est une Puissance dans l’Amour, c’est quelque chose qui Vous amĂšne de plus en plus Ă  concevoir la vie diffĂ©remment, autrement que tout ce que l’on Vous a amenĂ©s Ă  vivre, et c’est ainsi que Vous allez ressentir de plus en plus la rĂ©alitĂ© de ce que Vous ĂȘtes de plus en plus en Conscience et pourtant Vous avez peur de vivre la rĂ©alitĂ© de ce que Vous Êtes parce que Vous ĂȘtes trĂšs attachĂ©s Ă  tout ce que Vous avez Ă©tĂ©, et en mĂȘme temps Vous comprenez combien tout n’est pas la rĂ©alitĂ© et combien tout ne Vous amĂšne pas Ă  vivre pleinement ce que Vous Êtes, ce qui Vous amĂšne des controverses et Ă  ne pas ĂȘtre pleinement en Conscience de ce que Vous Vous faut alors dĂ©cider de ressentir que Vous puissiez vĂ©ritablement vivre une autre rĂ©alitĂ© que celle que Vous vivez, mais sans ne plus Vous identifier Ă  quoi que ce soit ou Ă  Qui que ce soit et de Vous permettre d’ĂȘtre Vous en Vous en l’instant et de dĂ©passer tout ce que Vous n’avez plus Ă  Amis, Vous avez Ă  comprendre que Vous Vous retrouvez et que graduellement Vous ĂȘtes Ă  mĂȘme de ressentir que tout ce que Vous Êtes va Vous amener Ă  vivre une autre rĂ©alitĂ©, car Vous serez alors en rĂ©sonance avec la rĂ©alitĂ© qui est ce que Vous cela demande une vĂ©ritable expression en Soi pour aller au-delĂ  de tout ce qui peut se crĂ©er dans la non-conscience d’Être, et bien sĂ»r de ne plus ĂȘtre aspirĂ©s dans tout ce qui est Ă©mis par toutes les forces de l’ombre quelles que soient ces forces. Vous ĂȘtes Ă  la fois une Conscience qui confĂšre Ă  l’Humain d’ĂȘtre ce qu’Il est et Vous avez une interaction avec ce qui est votre Conscience Ă©levĂ©e, en sachant que Vous ĂȘtes Ă  mĂȘme de vivre ce que Vous Êtes en Ă©tant dans cette rĂ©alitĂ©, mais sans ne plus Vous identifier Ă  tout ce que l’on a voulu que Vous soyez, mais bien de ressentir combien Vous pouvez vivre ce que Vous ĂȘtes Ă  mĂȘme de ressentir au-delĂ  de tout ce qui a programmĂ© votre Conscience ĂȘtes Ă  mĂȘme de pouvoir comprendre et ressentir que tout ce que Vous allez vivre est maintenant une rĂ©alitĂ© dans laquelle Vous allez pouvoir Ă©mettre bien des choses, mais plus comme Vous le faisiez, mais bien plus en corrĂ©lation avec ce que ce Monde est Ă  mĂȘme de vivre dans la magnificence de tout ce qui peut amener des Êtres Ă  vivre ce qu’Ils ont vĂ©ritablement envie de crĂ©er, et surtout de ne plus jamais ĂȘtre aux prises avec tout ce qui n’est pas la Puissance en Elle-mĂȘme, de tout ce qui n’est pas la rĂ©alitĂ© engendrant de puissantes rĂ©alisations pour une vie de parfaites crĂ©ations englobant tous les Êtres oĂč qu’Ils c’est en cela que Vous ne Vous rendez pas compte de l’importance de tout ce que Vous Ă©mettez qui, encore une fois, contrairement Ă  ce que Vous croyez, n’est pas la rĂ©alitĂ© que Vous devez chercher, mais bien d’ĂȘtre Vous en Vous en Conscience et en l’instant. Chacune de vos pensĂ©es est une Ă©mission qui se manifeste, et qu’en cela Vous vivez l’exacte rĂ©alitĂ© de ce que Vous Ă©mettez, et il va ĂȘtre important que Vous n’émettiez que ce que Vous-mĂȘmes dĂ©sirez vivre sans ne plus Vous rĂ©fĂ©rer Ă  tout un processus dans lequel on Vous a amenĂ©s pour que Vous pensiez comme on veut que Vous allez comprendre qu’en rĂ©alitĂ© Vous ĂȘtes Ă  mĂȘme de vivre ici, tout en sachant que Vous avez la possibilitĂ© d’Être et de vivre Ă  la fois ce que votre Conscience humaine peut Ă©mettre dans ce que Vous avez Ă  vivre en quelque sorte certaines rĂ©alitĂ©s liĂ©es Ă  cette vie terrestre, tout en Ă©tant en parfaite corrĂ©lation avec votre Conscience SupĂ©rieure avec Laquelle Vous pouvez crĂ©er votre rĂ©alitĂ© sans qu’aucune interfĂ©rence ne puisse s’interposer dans ce qui est votre vĂ©ritable Conscience d’ Conscience d’Être Vous ramĂšne toujours Ă  Vous-mĂȘmes en l’instant, et c’est ce qui fait que tout peut ĂȘtre transcendĂ© en l’instant, que tout peut ĂȘtre dĂ©passĂ© sans que Vous ne Vous perdiez dans ce qui Ă©merge et que Vous ĂȘtes Ă  mĂȘme de dĂ©passer. La Conscience d’Être c’est la Puissance ressentie oĂč Ă  chaque instant Vous pouvez ressentir que tout peut ĂȘtre vĂ©cu autrement que ce que Vous vivez. C’est ainsi que graduellement les choses se manifestent, c’est ainsi que Vous pouvez Vous exprimer dans la pure expression et ressentir que tout peut ĂȘtre vĂ©cu en l’instant dans ce que Vous ĂȘtes Ă  mĂȘme de en Conscience ne permet plus des interactions par Vous-mĂȘmes au niveau de l’Humain, par Vous-mĂȘmes dans vos façons d’ĂȘtre, par Vous-mĂȘmes dans votre façon de Vous exprimer, mais Vous amĂšne Ă  ressentir les choses Ă  bien d’autres niveaux et surtout Ă  ressentir ce qui Vous est impulsĂ©, ce qui dans l’Amour peut ĂȘtre exprimĂ© pour que chaque Être ressente ce qui est dĂ©ployĂ© Ă  travers Vous. Lorsqu’un Être agit par Lui-mĂȘme et que rien n’est ressenti par Ceux qu’Il cĂŽtoie ou par Ceux qui viennent Ă  Lui, cela veut dire que l’Être n’est pas en Conscience et qu’Il agit par Lui-mĂȘme, cela veut dire que rien ne s’effectue Ă  des niveaux ĂȘtre en Conscience d’Être c’est aussi ne plus se retourner, c’est ne plus vouloir maintenir quoi que ce soit dans cette rĂ©alitĂ© humaine telle que Vous l’avez vĂ©cue, telle que Vous perdurez Ă  vouloir la maintenir comme si c’était ce que Vous croyez qu’est votre est la comprĂ©hension que tout se vit en l’instant dans la Puissance dĂ©ployĂ©e, dans l’exacte rĂ©alitĂ© qui Vous correspond, dans l’exacte rĂ©alitĂ© qui est la vĂŽtre, sans ne plus rechercher quoi que ce soit en Qui que ce pure Conscience ne peut ĂȘtre entachĂ©e par tout ce qui Vous a impactĂ©s dans l’Humain, il Vous faut donc prendre conscience de Vous permettre d’Être et de ressentir ce que Vous Vous ĂȘtes Ă  mĂȘme d’Être. Vous ĂȘtes Ă  mĂȘme de vivre l’instant dans la rĂ©alitĂ© que Vous Êtes, Vous ĂȘtes Ă  mĂȘme de ressentir qu’en Ă©tant Vous en Vous en l’instant, Vous puissiez ressentir que Vous pouvez ĂȘtre Vous, Vous en cet instant, Vous sans Vous Conscience d’Être c’est ĂȘtre Vous en Vous et graduellement Vous acheminer dans la Puissance oĂč Vous ressentirez que Vous ĂȘtes bien autre chose que tout ce que Vous avez cru Amis, Vous ĂȘtes Ă  mĂȘme de vivre ce que Vous Êtes et Vous devez dĂ©cider de Vous retrouver et vivre en Conscience ce que Vous Êtes, vivre en Conscience que Vous ĂȘtes en rĂ©alitĂ© des Êtres qui avez la facultĂ© de crĂ©er dans la Puissance qui en Vous Vous amĂšne Ă  ressentir que tout peut se vivre dans la pure expression, dans l’Amour, dans l’intĂ©gritĂ© et dans la joie d’ c’est par YawaehPartagĂ© par de votre faisant un don, vous aidez Ă  maintenir ce site en ligne et ainsi, vous contribuez Ă  l'Ă©lĂ©vation de la Conscience personnel et planĂ©taire. Avec tout mon Amour... BernardFaire un DonNewsletter Suivez-nous pour ne rien manquer...Recevez les nouveaux articles Ă  tous les jours, une fois par jours
Consciencede soi : Je est un autre. Sachant que « toute conscience est conscience de quelque chose » selon Brentano et Husserl (1900), la conscience de soi peut ĂȘtre dĂ©finie comme la conscience que l’individu a de lui-mĂȘme Ă  tout point de vue : physique, perceptif, mental, Ă©motionnel.. - Elva Etienne.

Carte mentaleÉlargissez votre recherche dans UniversalisLe mot latin conscientia est naturellement dĂ©composĂ© en cum scientia ». Cette Ă©tymologie suggĂšre non seulement la connaissance de l'objet par le sujet, mais que cet objet fait toujours rĂ©fĂ©rence au sujet lui-mĂȘme. Le terme allemand Bewusstsein comporte la mĂȘme rĂ©sonance de du substantif conscience fausse la solution du problĂšme qu'il implique, car la conscience n'est pas plus une chose, une propriĂ©tĂ© ou une fonction qu'une facultĂ©. Elle n'est pas davantage une collection d'Ă©lĂ©ments fonctionnels comme le voulaient Wundt ou Titchener ; elle n'est pas non plus, comme le voulait William James, une mouvante multiplicitĂ© de donnĂ©es », d' Ă©tats » ou de contenus ». La conscience est l'organisation dynamique et personnelle de la vie psychique ; elle est cette modalitĂ© de l'ĂȘtre psychique par quoi il s'institue comme sujet de sa connaissance et auteur de son propre monde. L'ĂȘtre et le devenir conscients constituent donc tout Ă  la fois la forme de l'expĂ©rience du sujet et la direction de son existence. La finalitĂ© de la conscience », exprimĂ©e dans son mouvement, et la hiĂ©rarchie de ses structures consacrent, pour les uns, sa spiritualitĂ© » et sa rĂ©alitĂ© », ou la vouent, pour les autres, Ă  la critique matĂ©rialiste » qui la nie. Le problĂšme de la conscience est Ă  cet Ă©gard le problĂšme central, non seulement de toute psychologie mais de toute mĂ©taphysique. Prise dans les antinomies de la raison, la conscience, organisme de la rĂ©alitĂ© », risque de perdre elle-mĂȘme toute rĂ©alitĂ©. Les uns la tiennent pour un artifice, un Ă©piphĂ©nomĂšne ou une contingence Ă  l'Ă©gard des objets et des mĂ©canismes proprement inconscients qui constituent les cogitata », les mots et les choses qui se combinent sans sa mĂ©diation dans l'Ă©tendue, comme il en va chez les animaux et les machines. Les autres la tiennent au contraire pour l'instance suprĂȘme et transcendantale qui anime le sujet du cogito et n'entretient avec les objets et mĂȘme le corps que des rapports de coĂŻncidence description phĂ©nomĂ©nologique rigoureuse des structures de l'ĂȘtre et du devenir conscients peut seule aider, avec Husserl, par exemple, Ă  la conciliation de ces deux prises de vue contradictoires sur la conscience ». Celle-ci, en effet, en tant qu'elle est l'organisation mĂȘme de l'ĂȘtre psychique constitue le lieu » des relations du sujet Ă  son monde ; c'est-Ă -dire le milieu » oĂč se mĂ©diatisent, dans la reprĂ©sentation idĂ©overbale du temps et de l'espace dont il dispose, les expĂ©riences et les projets du dit, les modalitĂ©s synchronique » et diachronique » des structures de l'ĂȘtre conscient selon qu'il vit un moment du temps dans l'espace de sa reprĂ©sentation ou qu'il assure Ă  son propre moi la permanence de son identitĂ© et de son devenir, ces configurations de l' avoir conscience de quelque chose » ou d' ĂȘtre conscient d'ĂȘtre quelqu'un » s'ordonnent par rapport Ă  la connaissance prospective que le sujet prend de lui-mĂȘme et de son monde, connaissance qui ne saurait s'accommoder ni de l'anĂ©antissement objectiviste de la conscience submergĂ©e dans l'immanence de ses dĂ©terminations, ni de sa volatilisation idĂ©aliste dans la transcendance absolue de l' impossibilitĂ© de rĂ©duire l'ĂȘtre conscient, tant Ă  ses dĂ©terminations infrastructurales qu'Ă  une pure transcendance, Ă©clate avec une particuliĂšre Ă©vidence aprĂšs la dĂ©couverte freudienne de l'inconscient. Le partage de l'ĂȘtre psychique requis par une telle dĂ©couverte n'en sĂ©pare pas radicalement les deux parties. D'une part, l'inconscient ne se constitue par le refoulement que sous l'effet de la conscience refoulante et, d'autre part, l'organisation mĂȘme de l'ĂȘtre psychique implique la dialectique d'une interaction constante et rĂ©ciproque de l'ĂȘtre conscient et de [...]1 2 3 4 5 
pour nos abonnĂ©s, l’article se compose de 16 pagesÉcrit par ancien chef de clinique Ă  la facultĂ© de mĂ©decine de Paris, mĂ©decin chef Ă  l'hĂŽpital psychiatrique de BonnevalClassificationPhilosophiePhilosophie gĂ©nĂ©raleIndividuConscienceSciences de la vieBiologie humainePhysiologie humaineNeurobiologie, physiologie humaineSciences humaines et socialesPsychologiePsychologie gĂ©nĂ©ralitĂ©sFonctions psychiquesSciences humaines et socialesPsychanalyseThĂ©orie psychanalytiqueAppareil psychiqueSciences humaines et socialesPsychanalyseThĂ©orie psychanalytiqueInconscientAutres rĂ©fĂ©rences CONSCIENCE » est Ă©galement traitĂ© dans CONSCIENCE notions de baseÉcrit par Philippe GRANAROLO ‱ 2 718 motsLequel d’entre nous, enfant, traversant la rue sans regarder ou sautant du haut d’un arbre, n’a jamais Ă©tĂ© accusĂ© d’ĂȘtre inconscient » ? Nos parents ou nos Ă©ducateurs voulaient nous faire comprendre par lĂ  que nous Ă©tions aveugles au danger, que nous manquions de luciditĂ© et de la plus Ă©lĂ©mentaire pas dans un sens voisin qu’il convient d’interprĂ©ter le cĂ©lĂšbre avertissement de [
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] Ne faut-il pas cependant s'interroger sur cette rĂ©duction de la forme » Ă  l' objet ? On se rappelle en quels termes le Heidegger de l'Ă©poque des conceptions du monde » entreprenait – en 1938 – de se dĂ©marquer de Hegel Ă  la diffĂ©rence de ce dernier, l'auteur de Sein und Zeit refusait d'admettre que la relation sujet-objet, c'est-Ă -dire la conscience dans l'acception traditionnelle, gouvern [
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] Dans cette recherche de mĂ©canismes physiques d'intentionnalitĂ©, il est donc possible d'aller plus loin. À partir de modĂšles d'auto-organisation au sens fort, rien n'empĂȘche en effet de concevoir que la capacitĂ© de faire des projets, et d'avoir des comportements intentionnels dĂ©terminĂ©s par ces projets, puisse ĂȘtre comprise elle aussi dans son principe gĂ©nĂ©ral et modĂ©lisĂ©e comme rĂ©sultat d'un mĂ©ca [
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] Il est donc possible et indispensable de se reprĂ©senter la vie comme un seul et mĂȘme Ă©lan, chargĂ© de virtualitĂ©s multiples, qui s'est partagĂ© entre des directions diffĂ©rentes et qui, passant d'une gĂ©nĂ©ration Ă  la suivante, est la cause profonde de la crĂ©ation d'espĂšces nouvelles. Cet Ă©lan n'a pas son unitĂ© en avant de lui, dans un but dĂ©terminĂ© qu'il viserait, mais en arriĂšre, dans son impulsion o [
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] Bion a Ă©laborĂ© ses conceptions concernant la psychose pendant les annĂ©es 1950-1962 et les a explicitĂ©es dans Second Thoughts 1967. Il reprend au modĂšle de l'appareil psychique, prĂ©sentĂ© par Freud dans l'aporĂ©tique chapitre VII de L'InterprĂ©tation des rĂȘves 1900, le thĂšme de la conscience comme organe de perception pĂ©riphĂ©rique, en double contact, centripĂšte et centrifuge, avec la rĂ©alitĂ© ex [
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] Tout autre est la vision apportĂ©e par le monothĂ©isme judĂ©o-chrĂ©tien. L’un des plus vieux rĂ©cits de l’humanitĂ©, la GenĂšse biblique, offre une saisissante description de la naissance de la conscience. En goĂ»tant au fruit de l’Arbre de la Connaissance, Adam et Ève sortent de l’innocence animale prĂ©sentĂ©e comme une forme Ă©vidente de bonheur Les yeux des deux se dessillent [s’ouvrent Ă  la rĂ©alitĂ© [
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] Brentano considĂ©rait la psychologie comme la partie la plus importante de son Ɠuvre, celle qui devait servir de base aux autres disciplines et rendre possible la solution des principaux problĂšmes philosophiques. D'aprĂšs lui science de l'avenir », elle exercera une profonde influence sur le dĂ©veloppement de la pĂ©dagogie, de la politique et de la vie pratique en gĂ©nĂ©ral. Dans Psychologie du point [
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Cetauteur tente de comprendre le sens de la relation que le sujet entretient avec le monde Ă  l’aide de la notion husserlienne d’« intentionnalitĂ© » (selon laquelle « toute conscience est conscience de quelque chose », c’est-Ă -dire se dĂ©passe en visant quelque chose d’extĂ©rieur Ă  elle-mĂȘme), ainsi que de l’analytique existentiale de Martin Heidegger, dĂ©veloppĂ©e dans le Pas de conscience sans objet toute conscience se situe toujours par rapport Ă  un objet vers lequel elle est tendue elle est donc dirigĂ©e vers un contenu autre qu’elle-mĂȘme. MĂȘme si je ne pense Ă  rien, ce rien » est encore pour la conscience pensante un objet vers lequel elle se projette. Toute conscience est conscience de quelque chose » ainsi se dĂ©finit une des caractĂ©ristiques importante de la conscience son intentionnalitĂ©. Ma conscience est intentionnellement tournĂ©e vers les objets de son expĂ©rience. IntentionnalitĂ© une opĂ©ration de la conscience qui l’oriente vers des objets de son expĂ©rience pour leur donner du sens. La conscience n’a pas de dedans » Mais Husserl n'est point rĂ©aliste cet arbre sur son bout de terre craquelĂ©e, il n'en fait pas un absolu qui entrerait, par aprĂšs, en communication avec nous. La conscience et le monde sont donnĂ©s d'un mĂȘme coup extĂ©rieur par essence Ă  la conscience, le monde est, par essence, relatif Ă  elle... Vous saviez bien que l'arbre n'Ă©tait pas vous, que vous ne pouviez pas le faire entrer dans vos estomacs sombres et que la connaissance ne pouvait pas, sans malhonnĂȘtetĂ©, se comparer Ă  la possession. Du mĂȘme coup, la conscience s'est purifiĂ©e, elle est claire comme un grand vent, il n'y a plus rien en elle, sauf un mouvement pour se fuir, un glissement hors de soi; si, par impossible, vous entriez dans » une conscience, vous seriez saisi par un tourbillon et rejetĂ© au-dehors, prĂšs de l'arbre, en pleine poussiĂšre, car la conscience n'a pas de dedans » ; elle n'est rien que le dehors d'elle-mĂȘme et c'est cette fuite absolue, ce refus d'ĂȘtre substance, qui la constituent comme une conscience. Imaginez Ă  prĂ©sent une suite liĂ©e d'Ă©clatements qui nous arrachent Ă  nous-mĂȘmes, qui ne laissent mĂȘme pas Ă  un nous-mĂȘmes » le loisir de se former derriĂšre eux, mais qui nous jettent au contraire au-delĂ  d'eux, dans la poussiĂšre sĂšche du monde, sur la terre rude, parmi les choses ; imaginez que nous sommes ainsi rejetĂ©s, dĂ©laissĂ©s par notre nature mĂȘme dans un monde indiffĂ©rent, hostile et rĂ©tif ; vous aurez saisi le sens profond de la dĂ©couverte que Husserl exprime dans cette fameuse phrase Toute conscience est conscience de quelque chose ». Sartre Situations I, Une idĂ©e fondamentale de la phĂ©nomĂ©nologie de Husserl p. 31-35. Ma conscience se nourrit de l’objet expĂ©rimentĂ© mais, en mĂȘme temps, ce dernier prend sens en fonction du regard que je porte sur lui, de ma maniĂšre de me le reprĂ©senter, de mon point de vue sur lui, etc. Conscience et monde ne sont donc pas deux entitĂ©s distinctes mais sont constituĂ©es par une indissociable relation. Ma conscience s’efface devant ce qu’elle donne Ă  voir ou rĂ©vĂšle, lorsqu’elle est confrontĂ©e Ă  l’indĂ©terminĂ©. Ainsi, dans une ville inconnue, j’ai tendance Ă  structurer ce que je vois en lui donnant du sens. Et nous constituons les objets sans nous apercevoir de ce pouvoir. regard →sens. Cf. l’arbre perçu depuis ma fenĂȘtre il existe une objectivitĂ© de l’arbre couleurs, formes, Ă©lĂ©ments constitutifs, etc. indĂ©pendante de mon regard. Mais ma projection vers l’arbre peut ĂȘtre diffĂ©rente selon le moment, l’angle de vue, ma conception de la nature, etc. D’oĂč toute conscience, tout cogito ne se comprend que par sa relation aux objets, par sa maniĂšre intime de les viser. De plus, parce que le conscience vise les objets de diffĂ©rentes façons, l’intentionnalitĂ© n’est pas de type unique selon que je doute, aime, hait, dĂ©sire, craint ou imagine, elle constitue l’objet de maniĂšre particuliĂšre. La conscience comme conscience de
ou intentionnalitĂ© "La perception de cette table est, avant comme aprĂšs, perception de cette table. Ainsi, tout Ă©tat de conscience en gĂ©nĂ©ral est, en lui-mĂȘme, conscience de quelque chose, quoi qu’il en soit de l’existence rĂ©elle de cet objet et quelque abstention que je fasse, dans l’attitude transcendantale qui est mienne, de la position de cette existence et de tous les actes de l’attitude naturelle. Par consĂ©quent, il faudra Ă©largir le contenu de l’ego cogito transcendantal, lui ajouter un Ă©lĂ©ment nouveau et dire que tout cogito ou encore tout Ă©tat de conscience "vise" quelque chose, et qu’il porte en lui-mĂȘme, en tant que "visĂ©" en tant qu’objet d’une intention, son cogitatum respectif. Chaque cogito, du reste, le fait Ă  sa maniĂšre. La perception de la "maison" "vise" se rapporte Ă  une maison - ou, plus exactement, telle maison individuelle - de la maniĂšre perceptive ; le souvenir de la maison "vise" la maison comme souvenir ; l’imagination, comme image ; un jugement prĂ©dicatif ayant pour objet la maison "placĂ©e lĂ  devant moi" la vise de la façon propre au jugement prĂ©dicatif ; un jugement de valeur surajoutĂ© la viserait encore Ă  s maniĂšre, et ainsi de suite. Ces Ă©tats de conscience sont aussi appelĂ©s Ă©tats intentionnels. Le mot intentionnalitĂ© ne signifie rien d’autre que cette particularitĂ© fonciĂšre et gĂ©nĂ©rale qu’a la conscience d’ĂȘtre conscience de quelque chose, de porter, en sa qualitĂ© de cogito, son cogitatum en elle-mĂȘme. " E. Husserl, MĂ©ditations cartĂ©siennes. La conscience est donc donatrice de sens. C’est pourquoi elle peut quĂ©rir un sens Ă  tout prix, c’est-Ă -dire chercher Ă  se rassurer. Elle pose donc sa thĂšse gĂ©nĂ©rale du monde. Ainsi, lorsque je perçois spontanĂ©ment un objet, cela suppose en arriĂšre-fond toutes mes expĂ©riences antĂ©rieures, c’est-Ă -dire une conscience rĂ©flĂ©chie qui rĂ©actualise dans l’instant les Ă©tapes de constitution du monde par lesquelles j’ai originairement donnĂ© du sens. Mais cela peut poser problĂšme lorsque j’ai dĂ©fini le monde d’une certaine maniĂšre, je peux me contenter de mon regard initial. Mais le monde peut-il se rĂ©duire au regard que je porte sur lui ? Comment devons-nous orienter notre regard Ă©tant donnĂ© l’intentionnalitĂ© naturelle de notre conscience ? La phĂ©nomĂ©nologie, en ce sens, n’exige-t-elle pas un changement radical d’attitude, c’est-Ă -dire une rĂ©forme de notre regard sur les choses ? source Laconscience est un sentiment intĂ©rieur de ce qui est bien ou mal. La Bible la compare Ă  une loi â€˜Ă©crite dans le cƓur’ des humains (Romains 2:15). La conscience nous permet de porter un jugement sur ce que nous avons fait ou sur ce que nous sommes sur le point de faire. Ta conscience est comparable Ă  une boussole. Il y a quelque chose d’étrange lorsqu’on y rĂ©flĂ©chit un peu. Vous ĂȘtes tous conscients de lire les mots qui dĂ©filent actuellement sous vos yeux, mais si je vous demandais de dĂ©crire ce qui se passe dans votre tĂȘte, comment tout cela est possible, vous auriez presque tous une explication diffĂ©rente. À un point tel qu’il existe une vive polĂ©mique Ă  la fois entre les chercheurs en neurosciences et entre les membres des disciplines qui s’y intĂ©ressent, que ce soient les philosophes, les spĂ©cialistes de la cognition, les chercheurs en intelligence artificielle et mĂȘme les physiciens. Il faut l’affirmer trĂšs clairement, le dĂ©fi est de taille. Les neurosciences ne veulent rien de moins que de localiser les rĂ©gions du cerveau responsables de cet Ă©tat et la façon dont ces rĂ©gions communiquent entre elles pour donner ce rĂ©sultat final, Ă©vanescent, qu’est l’expĂ©rience subjective de notre esprit. Bien des philosophes ne croient pas que cela soit possible, car au fond, la question est de savoir si le cerveau peut, par lui-mĂȘme, comprendre comment il fonctionne. Qu’est-ce que la conscience ? Comme dirait le philosophe français AndrĂ© Comte-Sponville, la conscience est l’un des mots les plus difficiles Ă  dĂ©finir ». Je vous propose donc la plus simple et la plus gĂ©nĂ©rale des dĂ©finitions la conscience est cette capacitĂ© de percevoir sa propre existence et celle du monde qui l’entoure. Je laisse bien sĂ»r ici de cĂŽtĂ© la conscience dite morale ». Comme l’a dĂ©montrĂ© la rĂ©action de nos lecteurs et lectrices Ă  un rĂ©cent article publiĂ© sur le site de L’actualitĂ©, la dĂ©monstration scientifique de la mĂ©canique de la conscience est perçue comme rĂ©ductionniste » par bien des philosophes, des religieux et des dĂ©fenseurs de la spiritualitĂ©. L’humanitĂ© y rĂ©flĂ©chit depuis si longtemps que l’approche scientifique, qui semble rĂ©duire l’état humain Ă  un savant mĂ©lange de processus biochimiques, Ă©lectriques et structurels, est souvent perçue comme un mauvais joueur qui vient perturber les consensus dĂ©jĂ  existants. Pourtant, la mĂ©thode scientifique peut nous en apprendre beaucoup sur le sujet. Quelles rĂ©gions du cerveau sont impliquĂ©es ? C’est vraiment dans les annĂ©es 1990 que dĂ©bute l’exploration du phĂ©nomĂšne de la conscience par les neurosciences avec l’arrivĂ©e de nouveaux outils d’imagerie cĂ©rĂ©brale — dont la rĂ©sonance magnĂ©tique fonctionnelle — qui permettent d’isoler les rĂ©gions du cerveau actives lorsque l’on exĂ©cute une tĂąche. Les chercheurs ont donc utilisĂ© l’imagerie pour comparer l’activitĂ© du cerveau lorsque nous sommes conscients par rapport Ă  des Ă©tats de non-conscience comme le coma, le sommeil et les premiers moments de l’éveil. AprĂšs 30 ans de recherche, le seul constat auquel on arrive est que la conscience n’est pas gĂ©nĂ©rĂ©e dans une seule rĂ©gion du cerveau. Comme c’est souvent le cas en recherche, deux Ă©coles » se sont constituĂ©es. Il y a d’abord ceux qui font l’hypothĂšse que la majoritĂ© des rĂ©gions requises pour obtenir la conscience se situent Ă  l’avant du cerveau, dans la rĂ©gion frontale. Et de l’autre cĂŽtĂ©, ceux qui postulent que tout cela se dĂ©roule dans des rĂ©gions Ă  arriĂšre du cerveau, soit les lobes occipital et pariĂ©tal. Or, au fil des ans, la recherche tend de plus en plus Ă  dĂ©montrer que toutes ces rĂ©gions ont une importance dans l’ensemble des mĂ©canismes menant Ă  la conscience. Les principales rĂ©gions impliquĂ©es dans la conscience seraient celles du cortex moteur, de la mĂ©moire fonctionnelle et du langage situĂ©es Ă  l’avant du cerveau, ainsi que celles de l’attention, de l’audition et de la vision situĂ©es Ă  l’arriĂšre. De plus, on dĂ©couvre maintenant d’autres rĂ©gions plus anciennes de notre cerveau dans le systĂšme limbique qui participent Ă  cet Ă©tat. Le thalamus, par exemple, situĂ© au centre du cerveau pourrait jouer un rĂŽle de coordinateur de l’activitĂ© cĂ©rĂ©brale de toutes ces rĂ©gions. Mais la vĂ©ritable question est de savoir comment elles sont interreliĂ©es pour donner naissance Ă  la conscience. Les trois thĂ©ories des neurosciences Pour rĂ©pondre Ă  cette importante question, la recherche scientifique semble s’articuler autour de trois thĂ©ories de la conscience. Il y a d’abord la thĂ©orie globale de l’espace de travail » qui postule que la conscience est un Ă©vĂ©nement momentanĂ©, vĂ©cu de façon subjective, de notre mĂ©moire de travail, celle que nous utilisons par exemple pour mĂ©moriser un numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone. Ceux qui la dĂ©fendent utilisent la mĂ©taphore du cerveau comme Ă©tant une scĂšne de théùtre. La conscience serait le projecteur qui se dĂ©place dans le cerveau pour Ă©clairer les rĂ©gions utiles Ă  notre survie Ă  chaque instant. La deuxiĂšme thĂ©orie — celle de l’ intĂ©gration de l’information » — propose Ă  l’inverse que la conscience Ă©merge par une intĂ©gration constante entre toutes les diffĂ©rentes rĂ©gions impliquĂ©es, quelle que soit la tĂąche que nous accomplissons entendre, voir ou lire, par exemple. TrĂšs critiquĂ©e dans le milieu, elle a toutefois une utilitĂ© clinique, puisqu’elle permet de construire des modĂšles mathĂ©matiques qui relient l’activitĂ© du cerveau dans diffĂ©rentes rĂ©gions Ă  un certain degrĂ© de conscience, par exemple un coma plus ou moins profond. Et la derniĂšre — qui, je dois l’avouer, est d’une grande complexitĂ© — propose l’apport de la mĂ©canique quantique » dans l’expression mĂȘme de la conscience. La mĂ©canique quantique est cette branche de la physique qui explique qu’au niveau de l’atome, la rĂ©alitĂ© est fort diffĂ©rente de la nĂŽtre, et que la matiĂšre se comporte Ă  la fois comme une onde et une particule. Cette rĂ©alitĂ© quantique » agirait sur des structures prĂ©sentes dans toutes les cellules du cerveau, les microtubules, qui servent notamment Ă  transporter des substances d’un endroit Ă  un autre dans les neurones. Des chercheurs pensent que les microtubules adopteraient un comportement quantique Ă  cause de la maniĂšre dont ils sont organisĂ©s, et que c’est ce phĂ©nomĂšne qui donnerait naissance Ă  la conscience. On a dĂ©couvert cette piste en analysant, entre autres, comment certains agents anesthĂ©siants, ayant des propriĂ©tĂ©s quantiques diffĂ©rentes de nos cellules, comme le xĂ©non, nous font quitter momentanĂ©ment le monde de la conscience. À quoi bon comprendre la conscience ? Sur le plan mĂ©dical, une meilleure comprĂ©hension de la conscience serait un atout dans le traitement de nombreuses maladies, dont les accidents cĂ©rĂ©braux, le syndrome du stress post-traumatique, la schizophrĂ©nie et mĂȘme les phobies. Plusieurs Ă©quipes travaillent avec les rĂ©sultats de la recherche scientifique sur la conscience pour appliquer ces savoirs Ă  des thĂ©rapies efficaces. On n’en est qu’au dĂ©but de ces applications des mĂ©canismes de la conscience sur le traitement des maladies, mais c’est un domaine novateur et prometteur. Nous sommes Ă  l’ùre de l’interdisciplinaritĂ© et de la collaboration. Pour parvenir Ă  intĂ©grer Ă  la fois les dĂ©couvertes scientifiques, les grandes thĂ©ories cognitives et philosophiques, il est certain que le partage, le dĂ©bat et l’intĂ©gration des savoirs seront grandement plus utiles dans notre comprĂ©hension de la conscience que les querelles stĂ©riles. De toute façon, les neurosciences dĂ©montrent que les mĂ©canismes Ă  l’Ɠuvre sont loin d’ĂȘtre rĂ©ducteurs », mais bien d’une grande complexitĂ©. Trente ans d’exploration par les neurosciences, ce n’est rien comparĂ© aux millĂ©naires de rĂ©flexion pour dĂ©finir et comprendre la conscience. Laissons la chance au coureur
 De toute façon, rien ne presse pour Ă©lucider ce mystĂšre qui perdure depuis que l’humain est conscient de lui-mĂȘme. Laconscience de soi est une compĂ©tence que l'on perfectionne au fil du temps. Ce n'est pas quelque chose d'innĂ©. Et mĂȘme si, en grandissant, nous prenons conscience de nos traits distinctifs et de notre propre environnement, la vĂ©ritable conscience de soi nĂ©cessite des efforts. La conscience de soi, ce n'est pas simplement comprendre nos traits de caractĂšre uniques, Toute conscience est conscience de quelque chose », dit Husserl, le pĂšre de la phĂ©nomĂ©nologie. Cela signifie que la conscience n’est pas une substance mais un flux intentionnel, une la67.
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