Achetezet téléchargez ebook Fiche de lecture La Fortune des Rougon - Résumé détaillé et analyse littéraire de référence: Boutique Kindle - Scolaire et Parascolaire : sans accepter. Choisir vos préférences en matiÚre de cookies. Nous utilisons des cookies et des outils similaires qui sont nécessaires pour vous permettre d'effectuer des
Dissertation Français, Ă©ditions Ellipses, par Nathalie Leclercq PrĂ©face Je veux expliquer comment une famille, un petit groupe d’ĂȘtres, se comporte dans une sociĂ©tĂ©, en s’épanouissant pour donner naissance Ă  dix, Ă  vingt individus qui paraissent, au premier coup d’Ɠil, profondĂ©ment dissemblables, mais que l’analyse montre intimement liĂ©s les uns aux autres. L’hĂ©rĂ©ditĂ© a ses lois, comme la pesanteur. Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Second Empire. Titre scientifique Les Origines. 1871 I Le livre s’ouvre sur la description de Plassans et de son cimetiĂšre lentement transformĂ© en terrain vague. SilvĂšre, avec un fusil, attend Miette. Il part le soir mĂȘme pour rejoindre les rĂ©publicains. Ils ont du mal Ă  se sĂ©parer, ils se promĂšnent longuement, dans la grande pelisse de la jeune fille de treize ans. Puis ils rencontrent la troupe de rĂ©publicains qui chantent la Marseillaise, Miette s’empare du drapeau et tous deux rejoignent la troupe. II Une nouvelle description de Plassans et de ses trois quartiers celui des nobles, celui de la bourgeoisie et celui du peuple. Ce fut dans ce milieu particulier que vĂ©gĂ©ta jusqu’en 1848 une famille obscure et peu estimĂ©e, dont le chef, Pierre Rougon, joua plus tard un rĂŽle important, grĂące Ă  certaines circonstances. » AdĂ©laĂŻde Fouque, nĂ©e en 1768, orpheline Ă  18 ans, dont le pĂšre mourut fou, Ă©tait une grande crĂ©ature mince, dont le bruit courait qu’elle avait le cerveau fĂȘlĂ©, comme son pĂšre. Elle Ă©pousera un paysan mal dĂ©grossi, Rougon, dont elle aura un fils Pierre. Mais Rougon meurt subitement quinze mois aprĂšs leur mariage, AdĂ©laĂŻde prend un amant, ce gueux de Macquart » qu’elle rejoint aussi souvent que possible dans sa masure qui est voisine Ă  sa propriĂ©tĂ©. Pour mieux se rejoindre, ils percent mĂȘme une porte dans le mur mitoyen. Elle aura deux enfants de cette union, Antoine Macquart, une brute oĂč la franchise sanguine du pĂšre tournait en sournoiserie pleine d’hypocrisie et Ursule, crĂ©ature chĂ©tive et maladive. AdĂ©laĂŻde ne s’en occupe guĂšre, ils sont complĂštement libres. Pierre, juste milieu entre le paysan Rougon et la fille nerveuse AdĂ©laĂŻde, un paysan moins rude, Ă  l’intelligence plus large et plus souple, comprend sa situation et s’arrange pour se rendre maĂźtre de sa mĂšre, par des regards pleins de sous-entendus. Il la martyrise psychologiquement. Puis, une fois sa mĂšre rĂ©duite en esclavage, il prend en mains le domaine de la Fouque, laisse partir Antoine au service militaire, accepte sans problĂšme que Mouret, un ouvrier chapelier, Ă©pouse Ursule et parte Ă  Marseille. Mouret est trĂšs amoureux de sa femme et refuse mĂȘme l’argent de Pierre, Ă  la grande surprise de celui-ci. Le hasard sert encore ses desseins. DĂ©sireux de se dĂ©barrasser de sa mĂšre, il l’envoie dans la masure de l’impasse Saint-Mittre du contrebandier Macquart qui vient de se faire tuer par les gendarmes. Elle pendit la carabine au-dessus de la cheminĂ©e, et vĂ©cut lĂ , Ă©trangĂšre au monde, solitaire, muette. » Pierre vend La Fouque, fait signer un reçu Ă  AdĂ©laĂŻde qui Ă©tait censĂ© avoir reçu 50 000 francs, et Ă©pouse la fille d’un marchand d’huile, FĂ©licitĂ© Puech, qui avait une ruse de chatte au fond de ses yeux noirs. Toute sa physionomie de naine futĂ©e Ă©tait comme le masque vivant de l’intrigue, de l’ambition active et envieuse. Les premiĂšres annĂ©es se passent assez bien, mais par la suite, le guignon revint implacable. Pendant plus de trente ans, la bataille dura. A la mort de son pĂšre, FĂ©licitĂ© apprend qu’il est ruiné  En plus, de 1811 Ă  1815, elle eut trois garçons et deux filles. Elle reconstruisit sur la tĂȘte de ses fils l’édifice de sa fortune et fait tout pour qu’ils fassent des Ă©tudes. Deux firent leur droit, le troisiĂšme fit mĂ©decine. La race des Rougon devait s’épurer par les femmes, ses fils furent d’une intelligence plus haute, capables de grands vices et de grandes vertus. EugĂšne, l’aĂźnĂ©, semblait apportĂ© la preuve que FĂ©licitĂ© avait du sang noble dans les veines. Il part trĂšs vite faire carriĂšre Ă  Paris, une fois devenu avocat. Aristide est tout son opposĂ©. Il avait le visage de sa mĂšre, et des aviditĂ©s, un caractĂšre sournois, apte aux intrigues vulgaires oĂč les instincts de son pĂšre dominaient. Il aimait l’argent comme son frĂšre aĂźnĂ© aimait le pouvoir. Il se marie Ă  la fille du commandant Sicardot, et donne la dot de 10 000 francs Ă  son pĂšre pour qu’il la place. Ainsi, ils vivent aux crochets des Rougon, Pierre ne pouvant lui rendre l’argent qu’il perdit trĂšs vite. Mais dĂšs que Pierre fut en mesure de les lui rendre, il les met dehors. Aristide et sa femme s’installent dans le vieux quartier et trĂšs rapidement Aristide doit travailler Ă  la prĂ©fecture, Ă  son grand dĂ©sespoir. Pascal, le dernier fils, ne paraissait pas appartenir Ă  la famille. C’était un de ces cas frĂ©quents qui font mentir les lois de l’hĂ©rĂ©ditĂ©. Droit, modeste, sobre, son mĂ©tier de mĂ©decin lui procurait juste de quoi vivre et il se vouait corps et Ăąme Ă  la science. Il Ă©tait si diffĂ©rent des siens que tout le monde l’appelait M. Pascal. Les deux sƓurs, Marthe et Sidonie, sont vite mariĂ©es, l’une va Ă  Marseille et l’autre Ă  Paris. FĂ©licitĂ© et Pierre vendent le magasin et s’installent dans la rue qui sĂ©pare le vieux quartier du neuf, en face des fenĂȘtres du receveur particulier de la sous-prĂ©fecture. FĂ©licitĂ© arrange le salon jaune de son mieux, dans la faible mesure de ses moyens et rĂȘve devant les rideaux du receveur. Ils attendent. La rĂ©volution de 1848 trouva donc tous les Rougon sur le qui-vive, exaspĂ©rĂ©s par leur mauvaise chance et disposĂ©e Ă  violer la fortune, s’ils la rencontraient jamais au dĂ©tour d’un sentier. III Plassans est avant tout catholique et royaliste. Mais pour combattre les rĂ©publicains, elle deviendra bonapartiste. Ce qui fera la fortune des Rougon. FĂ©licitĂ©, dĂšs fĂ©vrier 48, comprend qu’il se passe quelque chose et que c’est le moment d’agir. Le noble marquis de Carnavant se prend d’amitiĂ© pour elle et vient lui rendre visite dans son salon jaune. Il sera de prĂ©cieux conseil. Puis il se forme un noyau de conservateurs chez eux, faits de bourgeois frileux et de militaires qui prĂ©fĂšrent parler de politique en dehors de chez eux pour ne pas se compromettre M. Isidore Granoux, ancien marchand d’amandes et membre du conseil municipal, un riche propriĂ©taire, M. Roudier, et la plus forte tĂȘte, le commandant Sicardot. Il y avait aussi le sournois Vuillet, libraire et vendeur d’illustrations pornographiques. Il dirigeait la gazette hebdomadaire de Plassans. En avril 1848, EugĂšne revient subitement de Paris et prĂ©pare son pĂšre aux futurs Ă©vĂšnements, l’assurant que sa fortune Ă©tait proche. FĂ©licitĂ© est tenue Ă  l’écart, mais elle rĂ©ussira Ă  lire ses lettres, pendant la nuit. Aristide publie des articles dans le journal L’IndĂ©pendant et se range du cĂŽtĂ© des vainqueurs, selon lui, les rĂ©publicains. Mais il reste sans cesse Ă  l’affĂ»t, tentant mĂȘme d’avoir des infos par son frĂšre qui, se mĂ©fiant de lui, se dĂ©roba. Le 1er dĂ©cembre 1851, c’est le coup d’état qu’EugĂšne annonce Ă  son pĂšre dans une de ses quarante lettres. Les villages voisins se soulĂšvent. La peur grandit. 3000 rĂ©publicains arrivent, Pierre se rĂ©fugie chez sa mĂšre. IV Antoine Macquart revient du service, toujours dĂ©cidĂ© Ă  faire fortune sans rien faire. Il hurle de rage en apprenant que Pierre a vendu la Fouque sans rien lui laisser. Pierre et FĂ©licitĂ© finissent par lui donner deux cents francs et par lui louer un logement, pour avoir la paix. Il apprend Ă  tresser des paniers, puis Ă©pouse JosĂ©phine Gavaudan, dite fine, lessiveuse, qui passera sa vie Ă  l’entretenir, en buvant de l’anisette. Elle lui donnera trois enfants, Lisa, que la directrice des postes prit en affection et qui l’amena avec elle Ă  Paris, Ă  la mort de son mari, Gervaise, que Macquart sucera jusqu’à la moelle, petite fille fluette, buvant de l’anisette avec sa mĂšre, et Jean, peu intelligent, mais dĂ©cidĂ© Ă  se faire une situation et Ă  partir de chez lui au plus vite. Gervaise, blanchisseuse, tombe enceinte dĂšs l’ñge de quatorze ans, d’un ouvrier tanneur, Lantier. Mais Antoine, trop dĂ©sireux de garder les revenus de sa fille, la garde avec lui, l’enfant est donnĂ© Ă  la mĂšre de Lantier. Quatre ans plus tard, elle aura un second garçon que la mĂšre Lantier rĂ©clamera de nouveau. Antoine connut des jours dĂ©licieux Ă  vivre aux crochets de sa petite famille, mais il nourrissait toujours une haine fĂ©roce contre son frĂšre. Il essaya de trouver des alliĂ©s auprĂšs d’Aristide, son neveu, de son beau-frĂšre Mouret et de sa sƓur Ursule, sans rĂ©sultat. Ursule meurt prĂ©cocement en 1839. Elle laissait trois enfants, HĂ©lĂšne, mariĂ©e Ă  un employĂ©, François et SilvĂšre. A la mort de leur pĂšre qui se pendit, un an aprĂšs leur mĂšre, François fut pris au service de son oncle Pierre et Ă©pousa mĂȘme Marthe Ă  qui il ressemblait Ă©trangement, de 1840 Ă  1844, ils eurent trois enfants. SilvĂšre alla vivre avec sa grand-mĂšre AdĂ©laĂŻde, Ă  qui il redonna la joie de vivre. Antoine s’empare de cet esprit idĂ©aliste sans toutefois atteindre son innocence, mĂȘme s’il prend un malin plaisir Ă  lui faire du mal en lui racontant comment Pierre s’est moquĂ© de sa grand-mĂšre. Il se fait sa propre culture, assez dangereuse pour un esprit aussi fragile que le sien, et rĂȘve d’une sociĂ©tĂ© idĂ©ale d’hommes libres et Ă©gaux. Fine meurt, Antoine est sans le sou, Gervaise et Jean sont partis, il est plus haineux que jamais. Il devient un fervent rĂ©publicain, et le jour du coup d’état, il prend la tĂȘte de plusieurs ivrognes partisans et court chez son frĂšre pour l’arrĂȘter, mais celui-ci est parti. FĂ©licitĂ© garde son sang froid. Antoine laisse un vigile en bas de chez lui, et attend son heure. Les rĂ©publicains entrent dans Plassans, s’emparent de la gendarmerie, SilvĂšre crĂšve un Ɠil de Rengade, croit l’avoir tuĂ© et se prĂ©cipite chez sa grand-mĂšre, en promettant Ă  Miette qu’il reviendrait. Les insurgĂ©s font prisonniers M. Garçonnet, le commandant Sicardot et M. Peirotte, le receveur, ainsi que plusieurs autres fonctionnaires. Puis ils quittent la ville, Antoine se propose de la garder avec vingt hommes; Miette porte toujours le drapeau, accompagnĂ© de SilvĂšre. V C’est la nuit noire et froide, l’enthousiasme des insurgĂ©s retombe, Miette est fatiguĂ©e, SilvĂšre l’accompagne au haut d’une colline pour se reposer, comptant rejoindre la troupe au matin. Ils vivent une Ă©trange nuit, un baiser fiĂ©vreux Ă©veillent leurs sens, mais ils ne vont pas plus loin. Miette perdit son pĂšre Ă  neuf ans. Il fut envoyĂ© au bagne pour avoir tuĂ© un gendarme, le nom de Chantegreil sonnera toujours comme une insulte; Elle est recueillie par son oncle, Ă  la mort de son grand-pĂšre. Son oncle, RĂ©bufat, un avare invĂ©tĂ©rĂ© en fait son esclave. Son cousin Justin la hait. Seule Eulalie, sa tante, la dĂ©fend un peu. La vie au Jas-Meiffrein est rude, mais elle s’y fait. Malheureusement, sa tante meurt, son oncle et son cousin deviennent odieux. Au fond du jardin, il y a un puits, c’est lĂ  qu’elle rencontre SilvĂšre. Ils deviennent trĂšs vite amis et trouvent mĂȘme un moyen de se parler et de se voir grĂące au puits. Mais trĂšs vite, cela ne leur suffit plus, alors SilvĂšre rĂ©ussit Ă  trouver la clef de la porte qui avait servi tant d’annĂ©es Ă  sa grand-mĂšre. Mais dĂšs leur premiĂšre entrevue, la grand-mĂšre les surprend et jette la clef dans le puits. Ils se retrouveront alors chaque soir Ă  l’ancien cimetiĂšre, oĂč tant de fois les morts semblaient les appeler Ă  s’aimer. Ils trouvent mĂȘme une tombe oĂč gĂźt une certaine Marie, du mĂȘme nom que Miette. Celle-ci y voit l’annonce de sa mort prochaine. L’étĂ©, ils parcourent les champs et les forĂȘts, SilvĂšre apprend Ă  Miette Ă  nager, ils s’aiment, mais leur innocence et leur puretĂ© les prĂ©servent, ainsi, malgrĂ© l’appel de leurs sens qui se fait de plus en plus fort, ils demeurent chastes. Au matin, ils rejoignent les insurgĂ©s Ă  OrchĂšres. Les soldats les attaquent, c’est un bain de sang, SilvĂšre et Miette ne comprennent pas grand chose et continuent Ă  marcher sous la mitraille. Une balle atteint la jeune fille Ă  sa poitrine, elle tombe morte, SilvĂšre est dĂ©sespĂ©rĂ© et comprend le regard fixe de la jeune fille qui lui reproche de mourir vierge. Il se laisse arrĂȘter sans aucune rĂ©sistance, abattu. Le docteur Pascal est parmi eux, il soigne les blessĂ©s, mais ne peut rien pour Miette. M. Peirotte meurt d’une balle perdue des soldats qui tirent n’importe oĂč sans discontinuer, alors mĂȘme qu’il n’y a plus d’insurgĂ©s. VI Pierre se rĂ©sout Ă  quitter sa cachette et aidĂ© de Roudier et de trente-neuf autres, il va chercher les fusils qu’il avait cachĂ© dans un hangar, reprend la gendarmerie aux insurgĂ©s qui dormaient et dont le chef Ă©tait Antoine et va jusqu’à la mairie oĂč il arrĂȘte son propre frĂšre. La fameuse glace est brisĂ©e pendant la courte lutte, un coup de fusil ayant Ă©tĂ© tirĂ© par hasard. Cette histoire sera racontĂ©e et racontĂ©e le lendemain, dĂ©formĂ©e et travestie en combat Ă©pique. Rougon est un hĂ©ros, on lui donne la mairie en attendant le retour des prisonniers. Il organise la commission provisoire, rĂ©arme les gardes nationaux et fait fermer les portes de la ville. Mais des bruits courent, les soldats n’arrivent pas, les insurgĂ©s pillent les villages voisins. Rougon et les autres croient mĂȘme les voir incendier les communes voisines du haut de chez le marquis, et ils restent toute la nuit Ă  scruter la noirceur de la plaine, transis de peur et de froid. La ville s’en prend Ă  Rougon, les notables font courir le bruit que la lutte de la mairie n’était pas si glorieuse, jusqu’à Vuillet qui sort un article bien trop ronflant sur la barbarie des insurgĂ©s et sur le triomphe prochain de Bonaparte. Cela met la puce Ă  l’oreille de FĂ©licitĂ©, elle va le voir et comprend qu’il a interceptĂ© une lettre d’EugĂšne qui leur apprend que le coup d’état a parfaitement rĂ©ussi et qu’ils doivent se tenir prĂȘts. AprĂšs avoir jouer un petit tour Ă  son mari pour se venger de l’avoir tenue Ă  l’écart, en lui faisant croire que la partie Ă©tait perdue, elle finit par lui dĂ©couvrir un plan judicieux. Elle va dĂšs le lendemain matin voir Antoine, et lui propose de le libĂ©rer Ă  condition qu’il accepte de reprendre la mairie, en Ă©change de 1000 francs. Antoine, que la douceur du cabinet de toilette du maire qui lui tenait lieu de prison lui a fait comprendre la nĂ©cessitĂ© de s’entendre avec son frĂšre, accepte. Le lendemain, Rougon, seul, dit Ă  tout le monde qui se cloĂźtre chez soi qu’il prĂ©fĂšre mourir plutĂŽt que d’abandonner la ville aux insurgĂ©s. Sachant que son frĂšre va attaquer, il place des gardes aux portes, Granoux, seul vient l’aider, il doit sonner du tocsin, des hommes sont cachĂ©s et attendent. Antoine trouve facilement une cinquantaine d’hommes. Ils attaquent la mairie avec des fusils chargĂ©s au plomb. C’est un massacre, quatre hommes seront tuĂ©s, Rougon les laisse oĂč ils sont pour que tout le monde les voit. Il marche mĂȘme sur la main d’un cadavre avec son talon, Ă©trange et horrible sensation qui ne le quittera plus. Granoux sonne du tocsin de toutes ses forces avec un marteau, c’est Rougon qui l’arrĂȘtera. Le lendemain, la ville se rĂ©veille toute Ă©tonnĂ©e de voir qu’une sanglante bataille a eu lieu pendant qu’elle dormait, Rougon devient un vĂ©ritable hĂ©ros, FĂ©licitĂ© est aux anges. VII Pierre va retrouver Antoine chez sa mĂšre, pour le payer. Il lui demande de partir. Pascal soigne AdĂ©laĂŻde, dite la tante Dide, elle est revenue complĂštement ahurie et folle, elle a vu quelque chose
 Rougon en a froid dans le dos, mais ne veut rien faire pour elle. Il retourne chez lui oĂč une fĂȘte Ă  son honneur l’attend, car il va ĂȘtre dĂ©corĂ© de la lĂ©gion d’honneur. Tous sont lĂ , envieux, mais l’alcool aidant, la fĂȘte bat son plein. Aristide est revenu et s’est dĂ©clarĂ© bonapartiste dans son journal. Il apprend Ă  FĂ©licitĂ© que SilvĂšre est mort. Il Ă©tat lĂ  et n’a rien fait. Chacun a donc son cadavre sur la conscience, y compris FĂ©licitĂ© qui a l’impression d’ĂȘtre pour quelque chose dans la mort de M. Peirotte, qu’elle avait tant dĂ©sirĂ©e. Le gendarme Rengade n’a de cesse de retrouver celui qui l’a Ă©borgnĂ©. Il retrouve SilvĂšre, l’emmĂšne jusque sur la tombe de Marie, et lui loge une balle dans la tĂȘte, sous les regards d’Antoine, que cette mort arrange bien, sous celui de Justin, aux anges et sous ceux de tante Dide
De l’autre cĂŽtĂ© de la ville, la fĂȘte est Ă  son paroxysme quand Sicardot prend un ruban et le met au veston de Pierre. Mais au loin, les trois meurtres sont omniprĂ©sents, recouvrant la scĂšne de sang caillĂ©.
LaRaison Du Plus. La raison du plus fort est-elle toujours la meilleure ? _____ Analyse des termes du sujet Dans l'affirmation proverbiale "la raison du plus fort est toujours la meilleure", le mot raison aurait pu se mettre au pluriel : les raisons.Ce sont les arguments, les justifications invoquées pour se donner raison, c'est-à-dire se donner l'avantage moral sur
SommaireChapitre IChapitre IIChapitre IIIChapitre IVChapitre VChapitre VIChapitre VIIChapitre VIIIChapitre IXChapitre XChapitre XIChapitre XIIChapitre XIIIChapitre XIVIPendant le rude hiver de 1860, l’Oise gela, de grandes neiges couvrirent les plaines de la basse Picardie ; et il en vint surtout une bourrasque du nord-est, qui ensevelit presque Beaumont, le jour de la NoĂ«l. La neige, s’étant mise Ă  tomber dĂšs le matin, redoubla vers le soir, s’amassa durant toute la nuit. Dans la ville haute, rue des OrfĂšvres, au bout de laquelle se trouve comme enclavĂ©e la façade nord du transept de la cathĂ©drale, elle s’engouffrait, poussĂ©e par le vent, et allait battre la porte Sainte-AgnĂšs, l’antique porte romane, presque dĂ©jĂ  gothique, trĂšs ornĂ©e de sculptures sous la nuditĂ© du pignon. Le lendemain, Ă  l’aube, il y en eut lĂ  prĂšs de trois rue dormait encore, emparessĂ©e par la fĂȘte de la veille. Six heures sonnĂšrent. Dans les tĂ©nĂšbres, que bleuissait la chute lente et entĂȘtĂ©e des flocons, seule une forme indĂ©cise vivait, une fillette de neuf ans, qui, rĂ©fugiĂ©e sous les voussures de la porte, y avait passĂ© la nuit Ă  grelotter, en s’abritant de son mieux. Elle Ă©tait vĂȘtue de loques, la tĂȘte enveloppĂ©e d’un lambeau de foulard, les pieds nus dans de gros souliers d’homme. Sans doute elle n’avait Ă©chouĂ© lĂ  qu’aprĂšs avoir longtemps battu la ville, car elle y Ă©tait tombĂ©e de lassitude. Pour elle, c’était le bout de la terre, plus personne ni plus rien, l’abandon dernier, la faim qui ronge, le froid qui tue ; et, dans sa faiblesse, Ă©touffĂ©e par le poids lourd de son coeur, elle cessait de lutter, il ne lui restait que le recul physique, l’instinct de changer de place, de s’enfoncer dans ces vieilles pierres, lorsqu’une rafale faisait tourbillonner la heures, les heures coulaient. Longtemps, entre le double vantail des deux baies jumelles, elle s’était adossĂ©e au trumeau, dont le pilier porte une statue de sainte AgnĂšs, la martyre de treize ans, une petite fille comme elle, avec la palme et un agneau Ă  ses pieds. Et, dans le tympan, au-dessus du linteau, toute la lĂ©gende de la vierge enfant, fiancĂ©e Ă  JĂ©sus, se dĂ©roule, en haut relief, d’une foi naĂŻve ses cheveux qui s’allongĂšrent et la vĂȘtirent, lorsque le gouverneur, dont elle refusait le fils, l’envoya nue aux mauvais lieux ; les flammes du bĂ»cher qui, s’écartant de ses membres, brĂ»lĂšrent les bourreaux, dĂšs qu’ils eurent allumĂ© le bois ; les miracles de ses ossements, Constance, fille de l’empereur, guĂ©rie de la lĂšpre, et les miracles d’une de ses figures peintes, le prĂȘtre Paulin, tourmentĂ© du besoin de prendre femme, prĂ©sentant, sur le conseil du pape, l’anneau ornĂ© d’une Ă©meraude Ă  l’image, qui tendit le doigt, puis le rentra, gardant l’anneau qu’on y voit encore, ce qui dĂ©livra Paulin. Au sommet du tympan, dans une gloire, AgnĂšs est enfin reçue au ciel, oĂč son fiancĂ© JĂ©sus l’épouse, toute petite et si jeune, en lui donnant le baiser des Ă©ternelles lorsque le vent enfilait la rue, la neige fouettait de face, des paquets blancs menaçaient de barrer le seuil ; et l’enfant, alors, se garait sur les cĂŽtĂ©s, contre les vierges posĂ©es au-dessus du stylobate de l’ébrasement. Ce sont les compagnes d’AgnĂšs, les saintes qui lui servent d’escorte trois Ă  sa droite, DorothĂ©e, nourrie en prison de pain miraculeux, Barbe, qui vĂ©cut dans une tour, GeneviĂšve, dont la virginitĂ© sauva Paris ; et trois Ă  sa gauche, Agathe, les mamelles tordues et arrachĂ©es, Christine, torturĂ©e par son pĂšre, et qui lui jeta de sa chair au visage, CĂ©cile, qui fut aimĂ©e d’un ange. Au-dessus d’elles, des vierges encore, trois rangs serrĂ©s de vierges montent avec les arcs des claveaux, garnissent les trois voussures d’une floraison de chairs triomphantes et chastes, en bas martyrisĂ©es, broyĂ©es dans les tourments, en haut accueillies par un vol de chĂ©rubins, ravies d’extase au milieu de la cour rien ne la protĂ©geait plus, depuis longtemps, lorsque huit heures sonnĂšrent et que le jour grandit. La neige, si elle ne l’eĂ»t foulĂ©e, lui serait allĂ©e aux Ă©paules. L’antique porte, derriĂšre elle, s’en trouvait tapissĂ©e, comme tendue d’hermine, toute blanche ainsi qu’un reposoir, au bas de la façade grise, si nue et si lisse, que pas un flocon ne s’y accrochait. Les grandes saintes de l’ébrasement surtout en Ă©taient vĂȘtues, de leurs pieds blancs Ă  leurs cheveux blancs, Ă©clatantes de candeur. Plus haut, les scĂšnes du tympan, les petites saintes des voussures s’enlevaient en arĂȘtes vives, dessinĂ©es d’un trait de clartĂ© sur le fond sombre ; et cela jusqu’au ravissement final, au mariage d’AgnĂšs, que les archanges semblaient cĂ©lĂ©brer sous une pluie de roses blanches. Debout sur son pilier, avec sa palme blanche, son agneau blanc, la statue de la vierge enfant avait la puretĂ© blanche, le corps de neige immaculĂ©, dans cette raideur immobile du froid, qui glaçait autour d’elle le mystique Ă©lancement de la virginitĂ© victorieuse. Et, Ă  ses pieds, l’autre, l’enfant misĂ©rable, blanche de neige, elle aussi, raidie et blanche Ă  croire qu’elle devenait de pierre, ne se distinguait plus des grandes le long des façades endormies, une persienne qui se rabattit en claquant lui fit lever les yeux. C’était, Ă  sa droite, au premier Ă©tage de la maison qui touchait Ă  la cathĂ©drale. Une femme, trĂšs belle, une brune forte, d’environ quarante ans, venait de se pencher lĂ  ; et, malgrĂ© la gelĂ©e terrible, elle laissa une minute son bras nu dehors, ayant vu remuer l’enfant. Une surprise apitoyĂ©e attrista son calme visage. Puis, dans un frisson, elle referma la fenĂȘtre. Elle emportait la vision rapide, sous le lambeau de foulard, d’une gamine blonde, avec des yeux couleur de violette ; la face allongĂ©e, le col surtout trĂšs long, d’une Ă©lĂ©gance de lis, sur des Ă©paules tombantes ; mais bleuie de froid, ses petites mains et ses petits pieds Ă  moitiĂ© morts, n’ayant plus de vivant que la buĂ©e lĂ©gĂšre de son machinale, Ă©tait restĂ©e les yeux en l’air, regardant la maison, une Ă©troite maison Ă  un seul Ă©tage, trĂšs ancienne, bĂątie vers la fin du quinziĂšme siĂšcle. Elle se trouvait scellĂ©e au flanc mĂȘme de la cathĂ©drale, entre deux contreforts, comme une verrue qui aurait poussĂ© entre les deux doigts de pied d’un colosse. Et, accotĂ©e ainsi, elle s’était admirablement conservĂ©e, avec son soubassement de pierre, son Ă©tage en pans de bois, garnis de briques apparentes, son comble dont la charpente avançait d’un mĂštre sur le pignon, sa tourelle d’escalier saillante, Ă  l’angle de gauche, et oĂč la mince fenĂȘtre gardait encore la mise en plomb du temps. L’ñge toutefois avait nĂ©cessitĂ© des rĂ©parations. La couverture de tuiles devait dater de Louis XIV. On reconnaissait aisĂ©ment les travaux faits vers cette Ă©poque une lucarne percĂ©e dans l’acrotĂšre de la tourelle, des chĂąssis Ă  petits bois remplaçant partout ceux des vitraux primitifs, les trois baies accolĂ©es du premier Ă©tage rĂ©duites Ă  deux, celle du milieu bouchĂ©e avec des briques, ce qui donnait Ă  la façade la symĂ©trie des autres constructions de la rue, plus rĂ©centes. Au rez-de-chaussĂ©e, les modifications Ă©taient tout aussi visibles, une porte de chĂȘne moulurĂ©e Ă  la place de la vieille porte Ă  ferrures, sous l’escalier, et la grande arcature centrale dont on avait maçonnĂ© le bas, les cĂŽtĂ©s et la pointe, de façon Ă  n’avoir plus qu’une ouverture rectangulaire, une sorte de large fenĂȘtre, au lieu de la baie en ogive qui jadis dĂ©bouchait sur le pensĂ©es, l’enfant regardait toujours ce logis vĂ©nĂ©rable de maĂźtre artisan, proprement tenu, et elle lisait, clouĂ©e Ă  gauche de la porte, une enseigne jaune, portant ces mots Hubert chasublier, en vieilles lettres noires, lorsque, de nouveau, le bruit d’un volet rabattu l’occupa. Cette fois, c’était le volet de la fenĂȘtre carrĂ©e du rez-de-chaussĂ©e un homme Ă  son tour se penchait, le visage tourmentĂ©, au nez en bec d’aigle, au front bossu, couronnĂ© de cheveux Ă©pais et blancs dĂ©jĂ , malgrĂ© ses quarante-cinq ans Ă  peine ; et lui aussi s’oublia une minute Ă  l’examiner, avec un pli douloureux de sa grande bouche tendre. Ensuite, elle le vit qui demeurait debout, derriĂšre les petites vitres verdĂątres. Il se tourna, il eut un geste, sa femme reparut, trĂšs belle. Tous les deux, cĂŽte Ă  cĂŽte, ne bougeaient plus, ne la quittaient plus du regard, l’air profondĂ©ment y avait quatre cents ans que la lignĂ©e des Hubert, brodeurs de pĂšre en fils, habitait cette maison. Un maĂźtre chasublier l’avait fait construire sous Louis XI, un autre, rĂ©parer sous Louis XIV ; et l’Hubert actuel y brodait des chasubles, comme tous ceux de sa race. À vingt ans, il avait aimĂ© une jeune fille de seize ans, Hubertine, d’une telle passion, que, sur le refus de la mĂšre, veuve d’un magistrat, il l’avait enlevĂ©e, puis Ă©pousĂ©e. Elle Ă©tait d’une beautĂ© merveilleuse, ce fut tout leur roman, leur joie et leur malheur. Lorsque, huit mois plus tard, enceinte, elle vint au lit de mort de sa mĂšre, celle-ci la dĂ©shĂ©rita et la maudit, si bien que l’enfant, nĂ© le mĂȘme soir, mourut. Et, depuis, au cimetiĂšre, dans son cercueil, l’entĂȘtĂ©e bourgeoise ne pardonnait toujours pas, car le mĂ©nage n’avait plus eu d’enfant, malgrĂ© son ardent dĂ©sir. AprĂšs vingt-quatre annĂ©es, ils pleuraient encore celui qu’ils avaient perdu, ils dĂ©sespĂ©raient maintenant de jamais flĂ©chir la de leurs regards, la petite s’était renfoncĂ©e derriĂšre le pilier de sainte AgnĂšs. Elle s’inquiĂ©tait aussi du rĂ©veil de la rue les boutiques s’ouvraient, du monde commençait Ă  sortir. Cette rue des OrfĂšvres, dont le bout vient buter contre la façade latĂ©rale de l’église, serait une vraie impasse, bouchĂ©e du cĂŽtĂ© de l’abside par la maison des Hubert, si la rue Soleil, un Ă©troit couloir, ne la dĂ©gageait de l’autre cĂŽtĂ©, en filant le long du collatĂ©ral, jusqu’à la grande façade, place du CloĂźtre ; et il passa deux dĂ©votes, qui eurent un coup d’Ɠil Ă©tonnĂ© sur cette petite mendiante, qu’elles ne connaissaient pas, Ă  Beaumont. La tombĂ©e lente et obstinĂ©e de la neige continuait, le froid semblait augmenter avec le jour blafard, on n’entendait qu’un lointain bruit de voix, dans la sourde Ă©paisseur du grand linceul blanc qui couvrait la sauvage, honteuse de son abandon comme d’une faute, l’enfant se recula encore, lorsque, tout d’un coup, elle reconnut devant elle Hubertine, qui, n’ayant pas de bonne, Ă©tait sortie chercher son pain.– Petite, que fais-tu lĂ  ? qui es-tu ?Et elle ne rĂ©pondit point, elle se cachait le visage. Cependant elle ne sentait plus ses membres, son ĂȘtre s’évanouissait, comme si son cƓur, devenu de glace, se fĂ»t arrĂȘtĂ©. Quand la bonne dame eut tournĂ© le dos, avec un geste de pitiĂ© discrĂšte, elle s’affaissa sur les genoux, Ă  bout de forces, glissa ainsi qu’une chiffe dans la neige, dont les flocons, silencieusement, l’ensevelirent. Et la dame, qui revenait avec son pain tout chaud, l’apercevant ainsi par terre, de nouveau s’approcha.– Voyons, petite, tu ne peux rester sous cette Hubert, qui Ă©tait sorti Ă  son tour, debout au seuil de la maison, la dĂ©barrassa du pain, en disant – Prends-la donc, apporte-la !Hubertine, sans ajouter rien, la prit dans ses bras solides. Et l’enfant ne se reculait plus, emportĂ©e comme une chose, les dents serrĂ©es, les yeux fermĂ©s, toute froide, d’une lĂ©gĂšretĂ© de petit oiseau tombĂ© de son rentra, Hubert referma la porte, tandis qu’Hubertine, chargĂ©e de son fardeau, traversait la piĂšce sur la rue, qui servait de salon et oĂč quelques pans de broderie Ă©taient en montre, devant la grande fenĂȘtre carrĂ©e. Puis, elle passa dans la cuisine, l’ancienne salle commune, conservĂ©e presque intacte, avec ses poutres apparentes, son dallage raccommodĂ© en vingt endroits, sa vaste cheminĂ©e au manteau de pierre. Sur les planches, les ustensiles, pots, bouilloires, bassines, dataient d’un ou deux siĂšcles, de vieilles faĂŻences, de vieux grĂšs, de vieux Ă©tains. Mais, occupant l’ñtre de la cheminĂ©e, il y avait un fourneau moderne, un large fourneau de fonte, dont les garnitures de cuivre luisaient. Il Ă©tait rouge, on entendait bouillir l’eau du coquemar. Une casserole, pleine de cafĂ© au lait, se tenait chaude, Ă  l’un des bouts.– Fichtre ! il fait meilleur ici que dehors, dit Hubert, en posant le pain sur une lourde table Louis XIII qui occupait le milieu de la piĂšce. Mets cette pauvre mignonne prĂšs du fourneau, elle va se Hubertine asseyait l’enfant ; et tous les deux la regardĂšrent revenir Ă  elle. La neige de ses vĂȘtements fondait, tombait en gouttes pesantes. Par les trous des gros souliers d’homme, on voyait ses petits pieds meurtris, tandis que la mince robe dessinait la rigiditĂ© de ses membres, ce pitoyable corps de misĂšre et de douleur. Elle eut un long frisson, ouvrit des yeux Ă©perdus, avec le sursaut d’un animal qui se rĂ©veille pris au piĂšge. Son visage sembla se renfoncer sous la guenille nouĂ©e Ă  son menton. Ils la crurent infirme du bras droit, tellement elle le serrait, immobile, sur sa poitrine.– Rassure-toi, nous ne voulons pas te faire du mal
 D’oĂč viens-tu ? qui es-tu ?À mesure qu’on lui parlait, elle s’effarait davantage, tournant la tĂȘte, comme si quelqu’un Ă©tait derriĂšre elle, pour la battre. Elle examina la cuisine d’un coup d’Ɠil furtif, les dalles, les poutres, les ustensiles brillants ; puis, son regard, par les deux fenĂȘtres irrĂ©guliĂšres, laissĂ©es dans l’ancienne baie, alla au-dehors, fouilla le jardin jusqu’aux arbres de l’ÉvĂȘchĂ©, dont les silhouettes blanches dominaient le mur du fond, parut s’étonner de retrouver lĂ , Ă  gauche, le long d’une allĂ©e, la cathĂ©drale, avec les fenĂȘtres romanes des chapelles de son abside. Et elle eut de nouveau un grand frisson, sous la chaleur du fourneau qui commençait Ă  la pĂ©nĂ©trer ; et elle ramena son regard par terre, ne bougeant plus.– Est-ce que tu es de Beaumont ?
 Qui est ton pĂšre ?Devant son silence, Hubert s’imagina qu’elle avait peut-ĂȘtre la gorge trop serrĂ©e pour rĂ©pondre.– Au lieu de la questionner, dit-il, nous ferions mieux de lui servir une bonne tasse de cafĂ© au lait bien si raisonnable, que, tout de suite, Hubertine donna sa propre tasse. Pendant qu’elle lui coupait deux grosses tartines, l’enfant se dĂ©fiait, reculait toujours ; mais le tourment de la faim fut le plus fort, elle mangea et but goulĂ»ment. Pour ne pas la gĂȘner, le mĂ©nage se taisait, Ă©mu de voir sa petite main trembler, au point de manquer sa bouche. Et elle ne se servait que de sa main gauche, son bras droit demeurait obstinĂ©ment collĂ© Ă  son corps. Quand elle eut fini, elle faillit casser la tasse, qu’elle rattrapa du coude, maladroite, avec un geste d’estropiĂ©e.– Tu es donc blessĂ©e au bras ? lui demanda Hubertine. N’aie pas peur, montre un peu, ma comme elle la touchait, l’enfant, violente, se leva, se dĂ©battit ; et, dans la lutte, elle Ă©carta le bras. Un livret cartonnĂ©, qu’elle cachait sur sa peau mĂȘme, glissa par une dĂ©chirure de son corsage. Elle voulut le reprendre, resta les deux poings tordus de colĂšre, en voyant que ces inconnus l’ouvraient et le un livret d’élĂšve, dĂ©livrĂ© par l’Administration des Enfants assistĂ©s du dĂ©partement de la Seine. À la premiĂšre page, audessous d’un mĂ©daillon de saint Vincent de Paul, il y avait, imprimĂ©es, les formules nom de l’élĂšve, et un simple trait Ă  l’encre remplissait le blanc ; puis, aux prĂ©noms, ceux d’AngĂ©lique, Marie ; aux dates, nĂ©e le 22 janvier 1851, admise le 23 du mĂȘme mois, sous le numĂ©ro matricule 1634. Ainsi, pĂšre et mĂšre inconnus, aucun papier, pas mĂȘme un extrait de naissance, rien que ce livret d’une froideur administrative, avec sa couverture de toile rose pĂąle. Personne au monde et un Ă©crou, l’abandon numĂ©rotĂ© et classĂ©.– Oh ! une enfant trouvĂ©e ! s’écria alors, parla, dans une crise folle d’emportement.– Je vaux mieux que tous les autres, oui ! je suis meilleure, meilleure, meilleure
 Jamais je n’ai rien volĂ© aux autres, et ils me volent tout
 Rendez-moi ce que vous m’avez tel orgueil impuissant, une telle passion d’ĂȘtre la plus forte soulevaient son corps de petite femme, que les Hubert en demeurĂšrent saisis. Ils ne reconnaissaient plus la gamine blonde, aux yeux couleur de violette, au long col d’une grĂące de lis. Les yeux Ă©taient devenus noirs dans la face mĂ©chante, le cou sensuel s’était gonflĂ© d’un flot de sang. Maintenant qu’elle avait chaud, elle se dressait et sifflait, ainsi qu’une couleuvre ramassĂ©e sur la neige.– Tu es donc mauvaise ? dit doucement le brodeur. C’est pour ton bien, si nous voulons savoir qui tu par-dessus l’épaule de sa femme, il parcourait le livret, que feuilletait celle-ci. À la page 2, se trouvait le nom de la nourrice. L’enfant AngĂ©lique, Marie, a Ă©tĂ© confiĂ©e le 25 janvier 1851 Ă  la nourrice Françoise, femme du sieur Hamelin, profession de cultivateur, demeurant commune de Soulanges, arrondissement de Nevers ; laquelle nourrice a reçu, au moment du dĂ©part, le premier mois de nourriture, plus un trousseau. » Suivait un certificat de baptĂȘme, signĂ© par l’aumĂŽnier de l’hospice des Enfants assistĂ©s ; puis, des certificats de mĂ©decins, au dĂ©part et Ă  l’arrivĂ©e de l’enfant. Les paiements des mois, tous les trimestres, emplissaient plus loin les colonnes de quatre pages, oĂč revenait chaque fois la signature illisible du percepteur.– Comment, Nevers ! demanda Hubertine, c’est prĂšs de Nevers que tu as Ă©tĂ© Ă©levĂ©e ?AngĂ©lique, rouge de ne pouvoir les empĂȘcher de lire, Ă©tait retombĂ©e dans son silence farouche. Mais la colĂšre lui desserra les lĂšvres, elle parla de sa nourrice.– Ah ! bien sĂ»r que maman Nini vous aurait battus. Elle me dĂ©fendait, elle, quoique tout de mĂȘme elle m’allongeĂąt des claques
 Ah ! bien sĂ»r que je n’étais pas si malheureuse, lĂ -bas, avec les bĂȘtes
Sa voix s’étranglait, elle continuait, en phrases coupĂ©es, incohĂ©rentes, Ă  parler des prĂ©s oĂč elle conduisait la Rousse, du grand chemin oĂč l’on jouait, des galettes qu’on faisait cuire, d’un gros chien qui l’avait l’interrompit, lisant tout haut – En cas de maladie grave ou de mauvais traitements, le sous-inspecteur est autorisĂ© Ă  changer les enfants de nourrice. »Au-dessous, il y avait que l’enfant AngĂ©lique, Marie, avait Ă©tĂ© confiĂ©e, le 20 juin 1860, Ă  ThĂ©rĂšse, femme de Louis Franchomme, tous les deux fleuristes, demeurant Ă  Paris.– Bon ! je comprends, dit Hubertine. Tu as Ă©tĂ© malade, on t’a ramenĂ©e Ă  ce n’était pas encore ça, les Hubert ne surent toute l’histoire que lorsqu’ils l’eurent tirĂ©e d’AngĂ©lique, morceau Ă  morceau. Louis Franchomme, qui Ă©tait le cousin de maman Nini, avait dĂ» retourner vivre un mois dans son village, afin de se remettre d’une fiĂšvre ; et c’était alors que sa femme ThĂ©rĂšse, se prenant d’une grande tendresse pour l’enfant, avait obtenu de l’emmener Ă  Paris, oĂč elle s’engageait Ă  lui apprendre l’état de fleuriste. Trois mois plus tard, son mari mourait, elle se trouvait obligĂ©e, trĂšs souffrante elle-mĂȘme, de se retirer chez son frĂšre, le tanneur Rabier, Ă©tabli Ă  Beaumont. Elle y Ă©tait morte dans les premiers jours de dĂ©cembre, en confiant Ă  sa belle-sƓur la petite, qui, depuis ce temps, injuriĂ©e, battue, souffrait le martyre.– Les Rabier, murmura Hubert, les Rabier, oui, oui ! des tanneurs, au bord du Ligneul, dans la ville basse
 Le mari boit, la femme a une mauvaise conduite.– Ils me traitaient d’enfant de la borne, poursuivit AngĂ©lique rĂ©voltĂ©e, enragĂ©e de fiertĂ© souffrante. Ils disaient que le ruisseau Ă©tait assez bon pour une bĂątarde. Quand elle m’avait rouĂ©e de coups, la femme me mettait de la pĂątĂ©e par terre, comme Ă  son chat ; et encore je me couchais sans manger souvent
 Ah ! je me serais tuĂ©e Ă  la fin !Elle eut un geste de furieux dĂ©sespoir.– Le matin de la NoĂ«l, hier, ils ont bu, ils se sont jetĂ©s sur moi, en menaçant de me faire sauter les yeux avec le pouce, histoire de rire. Et puis, ça n’a pas marchĂ©, ils ont fini par se battre, Ă  si grands coups de poing, que je les ai crus morts, tombĂ©s tous les deux en travers de la chambre
 Depuis longtemps, j’avais rĂ©solu de me sauver. Mais je voulais mon livre. Maman Nini me le montrait des fois, en disant Tu vois, c’est tout ce que tu possĂšdes, car, si tu n’avais pas ça, tu n’aurais rien. » Et je savais oĂč ils le cachaient, depuis la mort de maman ThĂ©rĂšse, dans le tiroir du haut de la commode
 Alors, je les ai enjambĂ©s, j’ai pris le livre, j’ai couru en le serrant sous mon bras, contre ma peau. Il Ă©tait trop grand, je m’imaginais que tout le monde le voyait, qu’on allait me le voler. Oh ! j’ai couru, j’ai couru ! et, quand la nuit a Ă©tĂ© noire, j’ai eu froid sous cette porte, oh ! j’ai eu froid, Ă  croire que je n’étais plus en vie. Mais ça ne fait rien, je ne l’ai pas lĂąchĂ©, le voilĂ  !Et, d’un brusque Ă©lan, comme les Hubert le refermaient pour le lui rendre, elle le leur arracha. Puis, assise, elle s’abandonna sur la table, le tenant entre ses bras et sanglotant, la joue contre la couverture de toile rose. Une humilitĂ© affreuse abattait son orgueil, tout son ĂȘtre semblait se fondre, dans l’amertume de ces quelques pages aux coins usĂ©s, de cette pauvre chose, qui Ă©tait son trĂ©sor, l’unique lien qui la rattachĂąt Ă  la vie du monde. Elle ne pouvait vider son cƓur d’un si grand dĂ©sespoir, ses larmes coulaient, coulaient sans fin ; et, sous cet Ă©crasement, elle avait retrouvĂ© sa jolie figure de gamine blonde, Ă  l’ovale un peu allongĂ©, trĂšs pur, ses yeux de violette que la tendresse pĂąlissait, l’élancement dĂ©licat de son col qui la faisait ressembler Ă  une petite vierge de vitrail. Tout d’un coup, elle saisit la main d’Hubertine, elle y colla ses lĂšvres avides de caresses, elle la baisa Hubert en eurent l’ñme retournĂ©e, bĂ©gayant, prĂšs de pleurer eux-mĂȘmes.– ChĂšre, chĂšre enfant !Elle n’était donc pas encore tout Ă  fait mauvaise ? Peut-ĂȘtre pourrait-on la corriger de cette violence qui les avait effrayĂ©s.– Oh ! je vous en prie, ne me reconduisez pas chez les autres, balbutia-t-elle, ne me reconduisez pas chez les autres !Le mari et la femme s’étaient regardĂ©s. Justement, depuis l’automne, ils faisaient le projet de prendre une apprentie Ă  demeure, quelque fillette qui Ă©gaierait la maison, si attristĂ©e de leurs regrets d’époux stĂ©riles. Et ce fut dĂ©cidĂ© tout de suite.– Veux-tu ? demanda rĂ©pondit sans hĂąte, de sa voix calme – Je veux ils s’occupĂšrent des formalitĂ©s. Le brodeur alla conter l’aventure au juge de paix du canton nord de Beaumont, M. Grandsire, un cousin de sa femme, le seul parent qu’elle eĂ»t revu ; et celui-ci se chargea de tout, Ă©crivit Ă  l’Assistance publique, oĂč AngĂ©lique fut aisĂ©ment reconnue, grĂące au numĂ©ro matricule, obtint qu’elle resterait comme apprentie chez les Hubert, qui avaient un grand renom d’honnĂȘtetĂ©. Le sous-inspecteur de l’arrondissement, en venant rĂ©gulariser le livret, passa avec le nouveau patron le contrat, par lequel ce dernier devait traiter l’enfant doucement, la tenir propre, lui faire frĂ©quenter l’école et la paroisse, avoir un lit pour la coucher seule. De son cĂŽtĂ©, l’Administration s’engageait Ă  lui payer les indemnitĂ©s et dĂ©livrer les vĂȘtures, conformĂ©ment Ă  la dix jours, ce fut fait. AngĂ©lique couchait en haut, prĂšs du grenier, dans la chambre du comble, sur le jardin ; et elle avait dĂ©jĂ  reçu ses premiĂšres leçons de brodeuse. Le dimanche matin, avant de la conduire Ă  la messe, Hubertine ouvrit devant elle le vieux bahut de l’atelier, oĂč elle serrait l’or fin. Elle tenait le livret, elle le mit au fond d’un tiroir, en disant – Regarde oĂč je le place, pour que tu puisses le prendre, si tu en as l’envie, et que tu te matin-lĂ , en entrant Ă  l’église, AngĂ©lique se trouva de nouveau sous la porte Sainte-AgnĂšs. Un faux dĂ©gel s’était produit dans la semaine, puis le froid avait recommencĂ©, si rude, que la neige des sculptures, Ă  demi fondue, venait de se figer en une floraison de grappes et d’aiguilles. C’était maintenant toute une glace, des robes transparentes, aux dentelles de verre, qui habillaient les vierges. DorothĂ©e tenait un flambeau dont la coulure limpide lui tombait des mains ; CĂ©cile portait une couronne d’argent d’oĂč ruisselaient des perles vives ; Agathe, sur sa gorge mordue par les tenailles, Ă©tait cuirassĂ©e d’une armure de cristal. Et les scĂšnes du tympan, les petites vierges des voussures semblaient ĂȘtre ainsi, depuis des siĂšcles, derriĂšre les vitres et les gemmes d’une chĂąsse gĂ©ante. AgnĂšs, elle, laissait traĂźner un manteau de cour, filĂ© de lumiĂšre, brodĂ© d’étoiles. Son agneau avait une toison de diamants, sa palme Ă©tait devenue couleur de ciel. Toute la porte resplendissait, dans la puretĂ© du grand se souvint de la nuit qu’elle avait passĂ©e lĂ , sous la protection des vierges. Elle leva la tĂȘte et leur est fait de deux villes complĂštement sĂ©parĂ©es et distinctes Beaumont-l’Église, sur la hauteur, avec sa vieille cathĂ©drale du douziĂšme siĂšcle, son Ă©vĂȘchĂ© qui date seulement du dix-septiĂšme, ses mille Ăąmes Ă  peine, serrĂ©es, Ă©touffĂ©es au fond de ses rues Ă©troites ; et Beaumont-la-Ville, en bas du coteau, sur le bord du Ligneul, un ancien faubourg que la prospĂ©ritĂ© de ses fabriques de dentelles et de batistes a enrichi, Ă©largi, au point qu’il compte prĂšs de dix mille habitants, des places spacieuses, une jolie sous-prĂ©fecture, de goĂ»t moderne. Les deux cantons, le canton nord et le canton sud, n’ont guĂšre ainsi, entre eux, que des rapports administratifs. Bien qu’à une trentaine de lieues de Paris, oĂč l’on va en deux heures, Beaumont-l’Église semble murĂ© encore dans ses anciens remparts, dont il ne reste pourtant que trois portes. Une population stationnaire, spĂ©ciale, y vit de l’existence que les aĂŻeux y ont menĂ©e de pĂšre en fils, depuis cinq cents cathĂ©drale explique tout, a tout enfantĂ© et conserve tout. Elle est la mĂšre, la reine, Ă©norme au milieu du petit tas des maisons basses, pareilles Ă  une couvĂ©e abritĂ©e frileusement sous ses ailes de pierre. On n’y habite que pour elle et par elle ; les industries ne travaillent, les boutiques ne vendent que pour la nourrir, la vĂȘtir, l’entretenir, elle et son clergĂ© ; et, si l’on rencontre quelques bourgeois, c’est qu’ils y sont les derniers fidĂšles des foules disparues. Elle bat au centre, chaque rue est une de ses veines, la ville n’a d’autre souffle que le sien. De lĂ , cette Ăąme d’un autre Ăąge, cet engourdissement religieux dans le passĂ©, cette citĂ© cloĂźtrĂ©e qui l’entoure, odorante d’un vieux parfum de paix et de de toute la citĂ© mystique, la maison des Hubert, oĂč dĂ©sormais AngĂ©lique allait vivre, Ă©tait la plus voisine de la cathĂ©drale, celle qui tenait Ă  sa chair mĂȘme. L’autorisation de bĂątir lĂ , entre deux contreforts, avait dĂ» ĂȘtre accordĂ©e par quelque curĂ© de jadis, dĂ©sireux de s’attacher l’ancĂȘtre de cette lignĂ©e de brodeurs, comme maĂźtre chasublier, fournisseur de la sacristie. Du cĂŽtĂ© du midi, la masse colossale de l’église barrait l’étroit jardin d’abord le pourtour des chapelles latĂ©rales dont les fenĂȘtres donnaient sur les plates-bandes, puis le corps Ă©lancĂ© de la nef que les arcs-boutants Ă©paulaient, puis le vaste comble couvert de feuilles de plomb. Jamais le soleil ne pĂ©nĂ©trait au fond de ce jardin, les lierres et les buis seuls y poussaient vigoureusement ; et l’ombre Ă©ternelle y Ă©tait pourtant trĂšs douce, tombĂ©e de la croupe gĂ©ante de l’abside, une ombre religieuse, sĂ©pulcrale et pure, qui sentait bon. Dans le demi-jour verdĂątre, d’une calme fraĂźcheur, les deux tours ne laissaient descendre que les sonneries de leurs cloches. Mais la maison entiĂšre en gardait le frisson, scellĂ©e Ă  ces vieilles pierres, fondue en elles, vivant de leur sang. Elle tressaillait aux moindres cĂ©rĂ©monies ; les grand-messes, le grondement des orgues, la voix des chantres, jusqu’au soupir oppressĂ© des fidĂšles, bourdonnaient dans chacune de ses piĂšces, la berçaient d’un souffle sacrĂ©, venu de l’invisible ; et, Ă  travers le mur attiĂ©di, parfois mĂȘme semblaient fumer des vapeurs d’ pendant cinq annĂ©es, grandit lĂ , comme dans un cloĂźtre, loin du monde. Elle ne sortait que le dimanche, pour aller entendre la messe de sept heures, Hubertine ayant obtenu de ne pas l’envoyer Ă  l’école, oĂč elle craignait les mauvaises frĂ©quentations. Cette demeure antique et si resserrĂ©e, au jardin d’une paix morte, fut son univers. Elle occupait, sous le toit, une chambre passĂ©e Ă  la chaux ; elle descendait, le matin, dĂ©jeuner Ă  la cuisine ; elle remontait Ă  l’atelier du premier Ă©tage, pour travailler ; et c’étaient, avec l’escalier de pierre tournant dans sa tourelle, les seuls coins oĂč elle vĂ©cĂ»t, justement les coins vĂ©nĂ©rables, conservĂ©s d’ñge en Ăąge, car elle n’entrait jamais dans la chambre des Hubert, et ne faisait guĂšre que traverser le salon du bas, les deux piĂšces rajeunies au goĂ»t de l’époque. Dans le salon, on avait plĂątrĂ© les solives ; une corniche Ă  palmettes, accompagnĂ©e d’une rosace centrale, ornait le plafond ; le papier Ă  grandes fleurs jaunes datait du premier empire, de mĂȘme que la cheminĂ©e de marbre blanc et que le meuble d’acajou, un guĂ©ridon, un canapĂ©, quatre fauteuils, recouverts de velours d’Utrecht. Les rares fois qu’elle y venait renouveler l’étalage, quelques bandes de broderies pendues devant la fenĂȘtre, si elle jetait un coup d’Ɠil dehors, elle voyait la mĂȘme Ă©chappĂ©e immuable, la rue butant contre la porte Sainte-AgnĂšs une dĂ©vote poussait le vantail qui se refermait sans bruit, les boutiques de l’orfĂšvre et du cirier, en face, alignant leurs saints ciboires et leurs gros cierges, semblaient toujours vides. Et la paix claustrale de tout Beaumont-l’Église, de la rue Magloire, derriĂšre l’ÉvĂȘchĂ©, de la Grand-Rue oĂč aboutit la rue des OrfĂšvres, de la place du CloĂźtre oĂč se dressent les deux tours, se sentait dans l’air assoupi, tombait lentement avec le jour pĂąle sur le pavĂ© s’était chargĂ©e de complĂ©ter l’instruction d’AngĂ©lique. D’ailleurs, elle pratiquait cette opinion ancienne qu’une femme en sait assez long, quand elle met l’orthographe et qu’elle connaĂźt les quatre rĂšgles. Mais elle eut Ă  lutter contre le mauvais vouloir de l’enfant, qui se dissipait Ă  regarder par les fenĂȘtres, quoique la rĂ©crĂ©ation fĂ»t mĂ©diocre, celles-ci ouvrant sur le jardin. AngĂ©lique ne se passionna guĂšre que pour la lecture ; malgrĂ© les dictĂ©es, tirĂ©es d’un choix classique, elle n’arriva jamais Ă  orthographier correctement une page ; et elle avait pourtant une jolie Ă©criture, Ă©lancĂ©e et ferme, une de ces Ă©critures irrĂ©guliĂšres des grandes dames d’autrefois. Pour le reste, la gĂ©ographie, l’histoire, le calcul, son ignorance demeura complĂšte. À quoi bon la science ? C’était bien inutile. Plus tard, au moment de la premiĂšre communion, elle apprit le mot Ă  mot de son catĂ©chisme, dans une telle ardeur de foi, qu’elle Ă©merveilla le monde par la sĂ»retĂ© de sa premiĂšre annĂ©e, malgrĂ© leur douceur, les Hubert avaient dĂ©sespĂ©rĂ© souvent. AngĂ©lique, qui promettait d’ĂȘtre une brodeuse trĂšs adroite, les dĂ©concertait par des sautes brusques, d’inexplicables paresses, aprĂšs des journĂ©es d’application exemplaire. Elle devenait tout d’un coup molle, sournoise, volant le sucre, les yeux battus dans son visage rouge ; et, si on la grondait, elle Ă©clatait en mauvaises rĂ©ponses. Certains jours, quand ils voulaient la dompter, elle en arrivait Ă  des crises de folie orgueilleuse, raidie, tapant des pieds et des mains, prĂȘte Ă  dĂ©chirer et Ă  mordre. Une peur, alors, les faisait reculer devant ce petit monstre, ils s’épouvantaient du diable qui s’agitait en elle. Qui Ă©tait-elle donc ? d’oĂč venait-elle ? Ces enfants trouvĂ©s, presque toujours, viennent du vice et du crime. À deux reprises, ils avaient rĂ©solu de s’en dĂ©barrasser, de la rendre Ă  l’Administration, dĂ©solĂ©s, regrettant de l’avoir recueillie. Mais, chaque fois, ces affreuses scĂšnes, dont la maison restait frĂ©missante, se terminaient par le mĂȘme dĂ©luge de larmes, la mĂȘme exaltation de repentir, qui jetait l’enfant sur le carreau, dans une telle soif du chĂątiment, qu’il fallait bien lui Ă  peu, Hubertine prit sur elle de l’autoritĂ©. Elle Ă©tait faite pour cette Ă©ducation, avec la bonhomie de son Ăąme, son grand air fort et doux, sa raison droite, d’un parfait Ă©quilibre. Elle lui enseignait le renoncement et l’obĂ©issance, qu’elle opposait Ă  la passion et Ă  l’orgueil. ObĂ©ir, c’était vivre. Il fallait obĂ©ir Ă  Dieu, aux parents, aux supĂ©rieurs, toute une hiĂ©rarchie de respect, en dehors de laquelle l’existence dĂ©rĂ©glĂ©e se gĂątait. Aussi, Ă  chaque rĂ©volte, pour lui apprendre l’humilitĂ©, lui imposait-elle, comme pĂ©nitence, quelque basse besogne, essuyer la vaisselle, laver la cuisine ; et elle demeurait lĂ  jusqu’au bout, la tenant courbĂ©e sur les dalles, enragĂ©e d’abord, vaincue enfin. La passion surtout l’inquiĂ©tait, chez cette enfant, l’élan et la violence de ses caresses. Plusieurs fois, elle l’avait surprise Ă  se baiser les mains. Elle la vit s’enfiĂ©vrer pour des images, des petites gravures de saintetĂ©, des JĂ©sus qu’elle collectionnait ; puis, un soir, elle la trouva en pleurs, Ă©vanouie, la tĂȘte tombĂ©e sur la table, la bouche collĂ©e aux images. Ce fut encore une terrible scĂšne, lorsqu’elle les confisqua, des cris, des larmes, comme si on lui arrachait la peau. Et, dĂšs lors, elle la tint sĂ©vĂšrement, ne tolĂ©ra plus ses abandons, l’accablant de travail, faisant le silence et le froid autour d’elle, dĂšs qu’elle la sentait s’énerver, les yeux fous, les joues Hubertine s’était dĂ©couvert un aide dans le livret de l’Assistance publique. Chaque trimestre, lorsque le percepteur le signait, AngĂ©lique en demeurait assombrie jusqu’au soir. Un Ă©lancement la poignait au cƓur, si, par hasard, en prenant une bobine d’or dans le bahut, elle l’apercevait. Et, un jour de mĂ©chancetĂ© furieuse, comme rien n’avait pu la vaincre et qu’elle bouleversait tout au fond du tiroir, elle Ă©tait restĂ©e brusquement anĂ©antie, devant le petit livre. Des sanglots l’étouffaient, elle s’était jetĂ©e aux pieds des Hubert, en s’humiliant, en bĂ©gayant qu’ils avaient bien eu tort de la ramasser et qu’elle ne mĂ©ritait pas de manger leur pain. Depuis ce jour, l’idĂ©e du livret, souvent, la retenait dans ses fut ainsi qu’AngĂ©lique atteignit ses douze ans, l’ñge de la premiĂšre communion. Le milieu si calme, cette petite maison endormie Ă  l’ombre de la cathĂ©drale, embaumĂ©e d’encens, frissonnante de cantiques, favorisait l’amĂ©lioration lente de ce rejet sauvage, arrachĂ© on ne savait d’oĂč, replantĂ© dans le sol mystique de l’étroit jardin ; et il y avait aussi la vie rĂ©guliĂšre qu’on menait lĂ , le travail quotidien, l’ignorance oĂč l’on y Ă©tait du monde, sans que mĂȘme un Ă©cho du quartier somnolent y pĂ©nĂ©trĂąt. Mais surtout la douceur venait du grand amour des Hubert, qui semblait comme Ă©largi par un incurable remords. Lui, passait les jours Ă  tĂącher d’effacer de sa mĂ©moire, Ă  elle, l’injure qu’il lui avait faite, en l’épousant malgrĂ© sa mĂšre. Il avait bien senti, Ă  la mort de leur enfant, qu’elle l’accusait de cette punition, et il s’efforçait d’ĂȘtre pardonnĂ©. Depuis longtemps, c’était fait, elle l’adorait. Il en doutait parfois, ce doute dĂ©solait sa vie. Pour ĂȘtre certain que la morte, la mĂšre obstinĂ©e, s’était laissĂ© flĂ©chir sous la terre, il aurait voulu un enfant encore. Leur dĂ©sir unique Ă©tait cet enfant du pardon, il vivait aux pieds de sa femme, dans un culte, une de ces passions conjugales, ardentes et chastes comme de continuelles fiançailles. Si, devant l’apprentie, il ne la baisait pas mĂȘme sur les cheveux, il n’entrait dans leur chambre, aprĂšs vingt annĂ©es de mĂ©nage, que troublĂ© d’une Ă©motion de jeune mari, au soir des noces. Elle Ă©tait discrĂšte, cette chambre, avec sa peinture blanche et grise, son papier Ă  bouquets bleus, son meuble de noyer, recouvert de cretonne. Jamais il n’en sortait un bruit, mais elle sentait bon la tendresse, elle attiĂ©dissait la maison entiĂšre. Et c’était pour AngĂ©lique un bain d’affection, oĂč elle grandissait trĂšs passionnĂ©e et trĂšs livre acheva l’Ɠuvre. Comme elle furetait un matin, fouillant sur une planche de l’atelier, couverte de poussiĂšre, elle dĂ©couvrit, parmi des outils de brodeur hors d’usage, un exemplaire trĂšs ancien de la LĂ©gende dorĂ©e, de Jacques de Voragine. Cette traduction française, datĂ©e de 1549, avait dĂ» ĂȘtre achetĂ©e jadis par quelque maĂźtre chasublier, pour les images, pleines de renseignements utiles sur les saints. Longtemps elle-mĂȘme ne s’intĂ©ressa guĂšre qu’à ces images, ces vieux bois d’une foi naĂŻve, qui la ravissaient. DĂšs qu’on lui permettait de jouer, elle prenait l’inquarto, reliĂ© en veau jaune, elle le feuilletait lentement d’abord, le faux titre, rouge et noir, avec l’adresse du libraire, Ă  Paris, en la rue Neufve Nostre-Dame, Ă  l’enseigne Saint Jehan Baptiste » ; puis, le titre, flanquĂ© des mĂ©daillons des quatre Ă©vangĂ©listes, encadrĂ© en bas par l’adoration des trois Mages, en haut par le triomphe de JĂ©sus-Christ foulant des ossements. Et ensuite les images se succĂ©daient, lettres ornĂ©es, grandes et moyennes gravures dans le texte, au courant des pages l’Annonciation, un Ange immense inondant de rayons une Marie toute frĂȘle ; le Massacre des Innocents, le cruel HĂ©rode au milieu d’un entassement de petits cadavres ; la CrĂšche, JĂ©sus entre la Vierge et saint Joseph, qui tient un cierge ; saint Jean l’AumĂŽnier donnant aux pauvres ; saint Mathias brisant une idole ; saint Nicolas, en Ă©vĂȘque, ayant Ă  sa droite des enfants dans un baquet ; et toutes les saintes, AgnĂšs, le col trouĂ© d’un glaive, Christine, les mamelles arrachĂ©es avec des tenailles, GeneviĂšve, suivie de ses agneaux, Julienne flagellĂ©e, Anastasie brĂ»lĂ©e, Marie l’Égyptienne faisant pĂ©nitence au dĂ©sert, Madeleine portant le vase de parfum. D’autres, d’autres encore dĂ©filaient, une terreur et une piĂ©tĂ© grandissaient Ă  chacune d’elles, c’était comme une de ces histoires terribles et douces, qui serrent le cƓur et mouillent les yeux de AngĂ©lique, peu Ă  peu, fut curieuse de savoir au juste ce que reprĂ©sentaient les gravures. Les deux colonnes serrĂ©es du texte, dont l’impression Ă©tait restĂ©e trĂšs noire sur le papier jauni, l’effrayaient, par l’aspect barbare des caractĂšres gothiques. Pourtant, elle s’y accoutuma, dĂ©chiffra ces caractĂšres, comprit les abrĂ©viations et les contractions, sut deviner les tournures et les mots vieillis ; et elle finit par lire couramment, enchantĂ©e comme si elle pĂ©nĂ©trait un mystĂšre, triomphante Ă  chaque nouvelle difficultĂ© vaincue. Sous ces laborieuses tĂ©nĂšbres, tout un monde rayonnant se rĂ©vĂ©lait. Elle entrait dans une splendeur cĂ©leste. Ses quelques livres classiques, si secs et si froids, n’existaient plus. Seule, la LĂ©gende la passionnait, la tenait penchĂ©e, le front entre les mains, prise toute, au point de ne plus vivre de la vie quotidienne, sans conscience du temps, regardant monter, du fond de l’inconnu, le grand Ă©panouissement du rĂȘve. 5Ă  10 Ă©lĂ©ments essentiel dans le rĂ©sumĂ©. Indiquer les parties et dire ce qui les opposent ou ce qui les relient (dĂ©gager la construction du chapitre)DĂ©terminer le rĂŽle du chapitre (5 min) Question spĂ©cifique : diffĂ©rente pour chaque chapitre (10 min) Explication de texte : dĂ©gager le thĂšme principal. (15 min) 23 novembre : exposĂ©. La fortune des Rougon. Zola (1840 403 ERROR The Amazon CloudFront distribution is configured to block access from your country. We can't connect to the server for this app or website at this time. There might be too much traffic or a configuration error. Try again later, or contact the app or website owner. 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RĂ©sumĂ©La CurĂ©e Roman Ă©crit par Émile Zola, paru en 1872, deuxiĂšme volume de la sĂ©rie Les Rougon-Macquart. Le personnage principal est Aristide Rougon, dit Saccard, qui va faire fortune rapidement en spĂ©culant sur les futurs terrains Ă  bĂątir, Ă  l'Ă©poque des grands travaux menĂ©s Ă  Paris par le baron Haussmann. L'action se dĂ©roule Ă  Paris.
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Dissertation: La fortune des rougons. Recherche parmi 274 000+ dissertations. Par Amandine Thouvenin ‱ 11 Novembre 2021 ‱ Dissertation ‱ 1 206 Mots (5 Pages) ‱ 97 Vues. Page 1 sur 5. Intro et prĂ©paration :
Table des matiĂšres Quelles sont les Rougon-macquart ? Qu'est-ce que le projet des Rougon-macquart ? Quel personnage de Germinal est issu de la famille des Rougon-macquart ? Pourquoi lire les Rougon-macquart ? Quel livre de Zola lire en premier ? Quel est le grand projet romanesque de Zola ? Qui mĂšne la grĂšve dans Germinal de Zola ? Quel cadre Spatio-temporel Zola Choisit-il pour son Ɠuvre ? Quel cycle romanesque Zola A-t-il ecrit ? Quel est le but d Emile Zola ? Quelles sont les Rougon-macquart ? Le titre gĂ©nĂ©rique Les Rougon-Macquart regroupe un ensemble de 20 romans Ă©crits par Émile Zola entre 18. Qu'est-ce que le projet des Rougon-macquart ? Les Rougon-Macquart, ou Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second Empire comptent vingt romans qui s'Ă©chelonnent de La Fortune des Rougon 1871 au Docteur Pascal 1893. Le projet remonte Ă  1868, alors qu'Émile Zola est plongĂ© dans l'Ɠuvre de Taine et La ComĂ©die humaine de Balzac. Quel personnage de Germinal est issu de la famille des Rougon-macquart ? Étienne Lantier est un personnage de fiction créé par l'Ă©crivain Émile Zola. C'est l'un des protagonistes du roman Germinal dans la sĂ©rie des Rougon-Macquart, qui se bat pour l'amĂ©lioration des conditions de vie des mineurs de charbon dans le Nord de la France. Pourquoi lire les Rougon-macquart ? Il porte comme sous-titre Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire, rappelant ainsi les ambitions de Zola Les Rougon-Macquart personnifieront l'Ă©poque, l'Empire lui-mĂȘme. » InspirĂ© de La ComĂ©die humaine de Balzac, l'ouvrage a notamment pour but d'Ă©tudier l'influence du milieu sur l'Homme et ... Quel livre de Zola lire en premier ? Si vous n'avez qu'un roman d'Émile Zola Ă  lire, je vous suggĂšre sans hĂ©sitation L'Assommoir, qui est selon moi un grand chef-d'Ɠuvre. Quel est le grand projet romanesque de Zola ? En 1868, Zola s'engage dans un grand projet raconter "l'histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second Empire", et son "Ă©panouissement dans le monde moderne, dans toutes les classes". Qui mĂšne la grĂšve dans Germinal de Zola ? Il rencontre aussi un des dirigeants de la grĂšve Émile Basly, ĂągĂ© d'une trentaine d'annĂ©es, ancien mineur devenu cabaretier en face du coron Jean-Bart, avec pour enseigne Au xix e siĂšcle, et qui vient d'ĂȘtre Ă©lu secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la chambre syndicale des mineurs du Nord un homme qui a traversĂ© les deux ... Quel cadre Spatio-temporel Zola Choisit-il pour son Ɠuvre ? Dans ce chapitre 1, Zola Ă©tablit de maniĂšre trĂšs claire le cadre spatio-temporel de son roman. Le rĂ©cit se dĂ©roule Ă  Paris. En tĂ©moigne la toponymie riche qui jalonne le rĂ©cit gare Saint-Lazare » place Gaillon » ; Ă  l'encoignure de la rue de la MichodiĂšre et de la rue Neuve-Saint-Augustin ». Quel cycle romanesque Zola A-t-il ecrit ? Les Rougon-Macquart Les Rougon-Macquart, ou Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second Empire compte 20 romans qui s'Ă©chelonnent de La Fortune des Rougon 1871 au Docteur Pascal 1893. Quel est le but d Emile Zola ? Le but du romancier est donc d'ĂȘtre objectif autant que possible, de rester neutre dans la reprĂ©sentation de la sociĂ©tĂ© et des individus qui la composent, afin de les montrer tels qu'ils sont.
RĂ©sumĂ©de La Fortune des Rougon RÉSUMÉ PAR ZOLA « Ce roman sert d’introduction Ă  toute l’Ɠuvre. Il montre certains membres de la famille dont je veux Ă©crire l’histoire, au dĂ©but de leur carriĂšre, fondant leur fortune sur le coup d’État, comptant sur l’Empire qu’ils prĂ©voient pour contenter leurs appĂ©tits. RÉSUMÉ PAR ZOLA Ce roman sert d’introduction Ă  toute l’Ɠuvre. Il montre certains membres de la famille dont je veux Ă©crire l’histoire, au dĂ©but de leur carriĂšre, fondant leur fortune sur le coup d’État, comptant sur l’Empire qu’ils prĂ©voient pour contenter leurs Ă©pisode a surtout quatre grandes figures qui ne reparaĂźtront plus dans les autres rĂ©cits l’aĂŻeule, Tante Dide, la souche dont sont issus les principaux personnages de la sĂ©rie ; ses deux fils, l’un lĂ©gitime, Pierre Rougon, l’autre illĂ©gitime, Antoine Machard, et l’un de ses petits fils, est la haute personnification d’un tempĂ©rament, d’un Ă©tat physiologique particulier se propageant et se distribuant dans toute une famille. Les trois autres hĂ©ros, outre leurs caractĂšres hĂ©rĂ©ditaires, offrent trois Ă©tats de l’idĂ©e politique Pierre Rougon est le conservateur qui cherche surtout Ă  tirer des Ă©vĂ©nements un profit personnel et qui ne recule devant aucun moyen pour fonder sa fortune et celle de ses enfants sur le nouvel Empire. Antoine Machard est le fainĂ©ant, l’envieux que sa paresse jalouse et impuissante a jetĂ© dans une fausse et honteuse dĂ©mocratie. SilvĂšre, au contraire, l’énergique enfant de dix-sept ans, la belle et ardente figure de tous les enthousiasmes de la jeunesse, est l’ñme mĂȘme de la jeune RĂ©publique, l’ñme de l’amour et de la plierai le cadre historique Ă  ma fantaisie, mais tous les faits que je grouperai seront pris dans l’histoire livres de TĂ©not et de Maquant, journaux de l’époque, etc.Je prendrai Ă  la trĂšs curieuse insurrection du Var ses dĂ©tails les plus caractĂ©ristiques, et je m’en servirai selon les besoins de mon rĂ©cit. »Projet transmis par Zola Ă  l’éditeur Lacroix fin 1868 ou dĂ©but 1869. NAF 10303, f° 37-38. RÉSUMÉ DANS LA CONQUÊTE DE PLASSANS Oh ! je les connais sur le bout du doigt, les Rougon ; je les ai suivis. Ce sont des gens trĂšs forts. Ils avaient une rage d’appĂ©tits Ă  jouer du couteau au coin d’un bois. Le coup d’État les a aidĂ©s Ă  satisfaire un rĂȘve de jouissances qui les torturait depuis quarante ans. Aussi quelle gloutonnerie, quelle indigestion de bonnes choses !
 Tenez, cette maison qu’ils habitent aujourd’hui appartenait alors Ă  un M. Peirotte, receveur particulier, qui fut tuĂ© Ă  l’affaire de Sainte-Roure, lors de l’insurrection de 51. Oui, ma foi ! ils ont eu toutes les chances une balle Ă©garĂ©e les a dĂ©barrassĂ©s de cet homme gĂȘnant, dont ils ont hĂ©rité  Eh bien ! entre la maison et la charge du receveur, FĂ©licitĂ© aurait certainement choisi la maison. Elle la couvait des yeux depuis prĂšs de dix ans, prise d’une envie furieuse de femme grosse, se rendant malade à regarder les rideaux riches qui pendaient derriĂšre les glaces des fenĂȘtres. C’étaient ses Tuileries, Ă  elle, selon le mot qui courut Ă  Plassans, aprĂšs le 2 DĂ©cembre.– Mais oĂč ont-ils pris l’argent pour acheter la maison ?– Ah ! ceci, mon brave, c’est la bouteille Ă  l’encre
 Leur fils EugĂšne, celui qui a fait Ă  Paris une fortune politique si Ă©tonnante, dĂ©putĂ©, ministre, conseiller familier des Tuileries, obtint facilement une recette particuliĂšre et la croix pour son pĂšre, qui avait jouĂ© ici une bien jolie farce. Quant Ă  la maison, elle aura Ă©tĂ© payĂ©e Ă  l’aide d’arrangements. Ils auront empruntĂ© Ă  quelque banquier
 En tout cas, aujourd’hui, ils sont riches, ils tripotent, ils rattrapent le temps perdu. J’imagine que leur fils est restĂ© en correspondance avec eux, car ils n’ont pas encore coMmis une seule bĂȘtise. »La ConquĂȘte de Plassans, chapitre VI. RÉSUMÉ Chapitre I. Deux enfants amoureux sortent un soir, vers neuf heures, de la petite ville de Rolleboise. La soirĂ©e de dĂ©cembre est froide, mais le temps est sec, et la lune luit largement. SilvĂšre a dix-sept ans, Miette vont souvent promener ainsi sur la grande route leurs amours naissantes, s’encapuchonnent, se cachant dans l’ombre des murailles pour Ă©viter les yeux jaloux de la soir-lĂ , ils s’avancent au loin dans la campagne, s’oubliant aux bras l’un de l’autre. Conversation, sensations des deux enfants amoureux, seuls dans la grande paix du voilĂ  que, tout Ă  coup, ils entendent devant eux un bruit de chants qui s’approche formidable, un roulement pressĂ© de pas qui semble annoncer tout un peuple en marche. BientĂŽt ils aperçoivent, venant Ă  eux, une bande d’hommes armĂ©s de fusils, de faux, de bĂątons. C’est un corps d’insurgĂ©s qui marche sur Rolleboise. Pendant la journĂ©e la nouvelle du coup d’État est arrivĂ©e et les campagnes viennent de se soulever. SilvĂšre, qui est depuis quelques mois de la sociĂ©tĂ© secrĂšte des Montagnards, se joint Ă  la bande et Miette elle-mĂȘme, fille d’un condamnĂ© politique contumace, prend le drapeau et marche au milieu des II. Rolleboise. Situation des esprits, tableau d’une petite ville de province au moment du coup d’ maire, le juge de paix, le receveur des contributions, gens faibles et tremblants, penchent pourtant un peu vers l’idĂ©e face d’eux s’est formĂ© un groupe compact de lĂ©gitimistes, d’orlĂ©anistes et de bonapartistes, qui travaillent Ă  la rĂ©action. À la tĂȘte de ce groupe se trouve Pierre Rougon, ancien nĂ©gociant qui n’a jamais fait de brillantes affaires et qui vit assez femme, dĂ©vorĂ©e d’ambition, exaspĂ©rĂ©e de ne pouvoir contenter ses vanitĂ©s bourgeoises, est le ressort secret qui le pousse et le ont eu cinq enfants, trois fils et deux filles, pour l’éducation desquels ils se sont Ă  peu prĂšs ruinĂ©s, par orgueil d’abord, puis avec l’espĂ©rance que les succĂšs de ces enfants aideraient plus tard Ă  leur propre fortune. Mais cette espĂ©rance ne s’est pas rĂ©alisĂ©e. Toute la famille vĂ©gĂ©tait lors de la rĂ©volution de n’aurai pas Ă  parler des filles qui se sont mariĂ©es au-dehors. Sur les trois garçons, deux sont restĂ©s Ă  Rolleboise, Pascal, qui est mĂ©decin, et Aristide, vĂ©ritable chevalier d’industrie, le nez au vent, flairant l’occasion de faire une fortune rapide ; ces deux personnages se mĂȘlent comme comparses Ă  l’action du roman. Quant au troisiĂšme fils, EugĂšne, il a couru Ă  Paris, dĂšs la prĂ©sidence du prince Louis-Bonaparte, sentant que le moment Ă©tait bon pour les hommes actifs et peu scrupuleux ; c’est un garçon de talent que la province a Ă©touffĂ© jusque-lĂ  et qui devine que son heure est Pierre Rougon se trouve Ă  la tĂȘte du groupe de rĂ©actionnaires de Rolleboise, il le doit Ă  son fils EugĂšne, qui rend Ă  Paris des services au prince-prĂ©sident et qui dirige de loin la conduite de son pĂšre. C’est ainsi qu’il peut l’avertir quelques jours avant le coup d’État auquel il travaille lui-mĂȘme. Pierre Rougon veut se rendre utile autant que possible au prochain Empire, sachant qu’il sera rĂ©compensĂ©. Il se contente de convoiter pour le moment la place de receveur des et ses amis cherchent donc Ă  organiser la dĂ©fense en vue des troubles que pourrait soulever Ă  Rolleboise le coup d’État. Ils doutent des autoritĂ©s. Malheureusement, le coup d’État a lieu trop tĂŽt. Surpris par la nouvelle des Ă©vĂ©nements de Paris, Pierre Rougon n’a que le temps de dĂ©cider avec ses amis qu’il leur faut avant tout se cacher, s’ils veulent profiter plus tard des faits ; ils craignent d’ĂȘtre arrĂȘtĂ©s dĂšs le dĂ©but de l’insurrection qu’ils savent imminente. Pierre Rougon se rĂ©fugie en hĂąte chez sa mĂšre, tante Dide, comme on la nomme dans le III. Tante Dide est une ancienne paysanne qui a eu Pierre Rougon d’un mari mort deux ans aprĂšs la naissance de cet elle a pris un amant, qui l’a rendue mĂšre de deux autres enfants, un fils et une fille ; la fille est morte en laissant deux garçons, SilvĂšre et un autre enfant qui ne paraĂźt pas dans le roman ; le fils Antoine Machard a fort mal tournĂ©. Paresseux, ivrogne, Antoine s’est mariĂ©, comptant se faire nourrir par sa femme et ses enfants ; les enfants qu’il a eus se sont sauvĂ©s ; sa femme seule est restĂ©e, lui servant de gagne-pain et de souffre-douleur. Il habite un faubourg de Rolleboise, irritĂ© de sa misĂšre volontaire et mĂ©ritĂ©e, se jetant dans le communisme le plus intĂ©ressĂ©. Il hait surtout son frĂšre Pierre Rougon, ne tarissant pas de rĂ©criminations contre sa position de fils lĂ©gitime ; il le hait pour les quelques sous qu’il a su amasser, il le hait encore pour ses enfants qui sont des messieurs, lorsque les siens ne sont que des se promet-il une belle vengeance, le jour oĂč la RĂ©publique – pour lui les coups de fusil et le pillage – est de la sociĂ©tĂ© secrĂšte des Montagnards, il attend avec impatience la lutte que tous sentent prochaine. DĂšs le soir du jour oĂč est arrivĂ©e la nouvelle du coup d’État – pendant que SilvĂšre et Miette rencontrent la bande d’insurgĂ©s, pendant que Pierre Rougon va se rĂ©fugier chez sa mĂšre, tante Dide –, Antoine Machard, Ă  la tĂȘte de quelques ouvriers de Rolleboise, parcourt les rues de la petite ville, appelant le peuple aux armes et parlant d’arrĂȘter les rĂ©actionnaires va lui-mĂȘme arrĂȘter Pierre Rougon, mais il trouve la maison IV. EntrĂ©e Ă  Rolleboise de la bande des insurgĂ©s marchant sur au premier plan, portant le drapeau, et SilvĂšre Ă  son cĂŽtĂ©. Natures enthousiastes du midi. Tout ce chapitre sera rempli de curieux dĂ©tails historiques occupation de la ville ; arrestation des autoritĂ©s qui, bien que penchant pour la RĂ©publique, n’osent se joindre Ă  l’insurrection ; courte lutte avec les gendarmes que l’on finit par dĂ©sarmer. SilvĂšre aide Ă  ce dĂ©sarmement, et sans le vouloir, en arrachant un fusil des mains d’un gendarme, il blesse ce gendarme Ă  l’Ɠil. Les fils Rougon, Pascal et Aristide, le mĂ©decin et le chercheur de fortune, sont mĂȘlĂ©s aux faits. Quand la lutte est terminĂ©e, pendant que les insurgĂ©s prennent quelques repos avant de continuer leur marche, SilvĂšre court chez sa grand-mĂšre tante Dide, pour lui annoncer son dĂ©part. Il vit chez la vieille femme qui l’a recueilli Ă  la mort de sa mĂšre. Il y arrive, les mains teintes du sang du gendarme, et y trouve son oncle Pierre Rougon, qui s’y est cachĂ©. ScĂšne entre tante Dide, Pierre Rougon et SilvĂšre, dĂ©veloppant le caractĂšre de chaque V. Tante Dide a quatre-vingt-un ans. Pauvre, vieille, elle porte le poids de ses fautes. Elle est frappĂ©e par ses enfants, par Antoine Machard qui lui reproche sa naissance, par Pierre Rougon qui lui sert une petite rente comme une aumĂŽne. C’est pour ne pas vivre seule au monde qu’elle a pris SilvĂšre avec elle. L’enfant travaille dans une Ă©tude d’avouĂ© et ne lui coĂ»te rien. D’ailleurs si tante Dide s’est attachĂ©e Ă  SilvĂšre comme au dernier des siens qui l’aime encore, SilvĂšre adore sa grand-mĂšre qui a soulagĂ© ses souffrances d’enfant. RĂ©cit de cette vie en commun d’une vieille femme et du jeune garçon, dans une petite maison de Dide, qui compte des fous dans son ascendance, est elle-mĂȘme comme folle par moments une terrible maladie nerveuse la secoue, lui donne presque des crises d’épilepsie. SilvĂšre pendant ses accĂšs l’a toujours veillĂ©e avec une sollicitude effrayĂ©e. Il est bien son petit-fils par les ardent, il a des enthousiasmes qui ressemblent Ă  des crises de folie gĂ©nĂ©reuse. Tout ce chapitre est consacrĂ© au rĂ©cit de l’enfance de SilvĂšre, aux cĂŽtĂ©s de tante d’hĂ©rĂ©ditĂ©, drame intime et profond entre cette vieille femme et ce jeune VI. Amours de SilvĂšre et de Miette. RĂ©cit rĂ©trospectif de la liaison de ce garçon de dix-sept ans avec cette jeune fille de quinze jetĂ©e dans le sombre drame de l’insurrection. Puis l’amour de Miette conduit SilvĂšre Ă  l’amour de la libertĂ©. Bien que n’étant jamais allĂ© au collĂšge, l’enfant a une demi-instruction qu’il s’est faite lui-mĂȘme. Il trouve un tome dĂ©pareillĂ© des Grands Hommes de Plutarque, et s’enthousiasme pour la RĂ©publique. C’est Ă  cette Ă©poque que son oncle l’a fait entrer dans la sociĂ©tĂ© secrĂšte des VII. Le corps des insurgĂ©s s’éloigne de Rolleboise au milieu de la nuit. SilvĂšre et Miette se remettent en marche. Antoine Machard, qui ne se soucie guĂšre d’aller faire le coup de feu, a demandĂ© le commandement des quelques hommes que les rĂ©publicains laissent derriĂšre eux, pour garder la bande insurrectionnelle a amenĂ© Ă  sa suite le maire, le juge de paix, le receveur des contributions, tous les fonctionnaires faits prisonniers ; la ville est tranquille et, dĂšs que le jour vient, Antoine croit pouvoir se remettre Ă  chercher son frĂšre et ceux dont il prĂ©tend avoir Ă  se plaindre, pour les Ă©craser de sa nouvelle puissance. Mais pendant qu’il s’éloigne de ses hommes, les gendarmes qui se sont barricadĂ©s dans la gendarmerie et qui ont rĂ©ussi Ă  se procurer de nouvelles armes, font une sortie, arrĂȘtent les rĂ©publicains et parviennent mĂȘme Ă  mettre la main sur ne parlent rien moins que de le fusiller, lorsque tante Dide, qui est allĂ©e accompagner SilvĂšre, aperçoit en rentrant dans la ville son fils Antoine entre les mains des gendarmes court chercher Pierre Rougon toujours cachĂ© chez elle et le supplie de venir sauver son commence par se faire rendre un compte exact de la situation de la ville et, lorsqu’il sait que le moment qu’il attendait est venu, il consent Ă  se montrer. Il dĂ©livre son frĂšre des mains des gendarmes et le fait conduire en fin de chapitre est pour mettre en prĂ©sence tante Dide et ses deux fils, Pierre Rougon et Antoine Machard. ScĂšne entre ces trois VIII. Les insurgĂ©s ayant emmenĂ© les autoritĂ©s, Rolleboise se trouve au pouvoir d’un groupe de rĂ©actionnaires qui cherchent Ă  y organiser la dĂ©fense dans le cas oĂč de nouvelles bandes se prĂ©senteraient. Pierre Rougon, qui a attendu prudemment jusque lĂ , sent que l’heure de faire du zĂšle est venue. Il accepte le mandat de maire provisoire, il fait fermer les portes de la et ses amis ne sont cependant pas sans crainte ils ignorent encore les rĂ©sultats du coup d’État Ă  Paris, ils on une sourde peur de se mettre au service d’une cause peut-ĂȘtre dĂ©jĂ  l’anxiĂ©tĂ© de cette petite ville, de ces gens intĂ©ressĂ©s, isolĂ©s au milieu d’une contrĂ©e en insurrection et pĂąlissant Ă  la pensĂ©e de se compromettre que veut Pierre Rougon, c’est avant tout servir une cause triomphante. En se dĂ©clarant franchement pour le coup d’État, il joue toute sa fortune sur une seule il n’oserait jamais se dĂ©clarer si nettement si sa femme ne le poussait. Étude de quelques bourgeois de province, paisibles et poltrons, mĂȘlĂ©s Ă  cette crise civile. RĂ©cit des deux journĂ©es que Rolleboise passe en plein pays rĂ©voltĂ©, fermĂ© comme une citadelle, sans nouvelles du dehors. Les rĂ©actionnaires voient du haut des murs passer dans la campagne des bandes insurrectionnelles, et ils ne respirent que lorsque ces bandes se retirent aprĂšs avoir rĂŽdĂ© autour de Rolleboise qu’ils dĂ©sespĂšrent sans doute de prendre d’ suent la peur, tous se disent qu’ils sont perdus si le prince Louis Bonaparte n’a pas rĂ©ussi Ă  Paris. Enfin leurs inquiĂ©tudes cessent. Pierre Rougon reçoit une lettre de son fils EugĂšne qui lui apprend la victoire du s’en faut que les rĂ©actionnaires de Rolleboise n’ et insolence de ces messieurs qui, ne tremblant plus et voyant qu’ils ont rĂ©ussi Ă  se mettre du parti le plus fort, font du courage Ă  bon marchĂ©. Pierre Rougon est comme transfigurĂ©. Il a, sur le conseil de sa femme, tenu secrĂšte la lettre de son fils pendant la premiĂšre journĂ©e et a pu Ă©tonner ainsi tout Rolleboise par son Ă©nergie. Le bruit courait que le prince-prĂ©sident Ă©tait internĂ© Ă  Vincennes, et Pierre, se gardant de dĂ©mentir ce bruit, jouait au dĂ©vouement Ă  toute Ă©preuve et parlait de mourir pour la cause qu’on disait perdue. Son fils Aristide, qui depuis le commencement de la lutte est trĂšs inquiet de savoir quel parti l’emportera pour embrasser ce parti au plus vite, apprend le triomphe du coup d’État et se hĂąte d’imiter son pĂšre. Vers la fin du chapitre le prĂ©fet du dĂ©partement se prĂ©sente Ă  la porte de Rolleboise accompagnĂ© d’un corps de troupes, que commande un colonel, et qui marche contre les insurgĂ©s. Le prĂ©fet fĂ©licite Pierre de son Ă©nergie et lui promet que sa belle conduite ne restera pas sans lui dit de continuer Ă  administrer la ville jusqu’à ce que l’insurrection soit Ă©touffĂ©e ; il fait afficher plusieurs dĂ©crets et s’éloigne avec la troupe Ă  la recherche des IX. Revenir en arriĂšre et prendre la bande des insurgĂ©s Ă  sa sortie de dans la nuit. Curieux dĂ©tails historiques. Les villages prennent les armes. Au loin, dans le creux des vallons, sur les pentes des collines, des voix chantent La Marseillaise. Et toutes les cloches des hameaux sonnent le tocsin sans relĂąche. Ces dĂ©tails ne servent d’ailleurs que de cadre aux deux jeunes hĂ©ros Miette et SilvĂšre. Épisode de ces deux enfants enthousiastes dans cette Ă©trange scĂšne de nuit. Ils marchent cĂŽte Ă  cĂŽte. BientĂŽt Miette est lasse. SilvĂšre la porte, l’aide Ă  traverser un cours d’ ils s’arrĂȘtent un instant seuls, perdus dans la campagne noire oĂč tinte sans cesse le tocsin. Quand ils rejoignent les insurgĂ©s, le jour se chapitre suit pas Ă  pas les impressions des deux jeunes amants enthousiastes d’amour et de X. Les insurgĂ©s, aprĂšs plusieurs marches et contremarches, se sont portĂ©s dans la petite ville d’ historiques. Peu Ă  peu l’enthousiasme des paysans bruits alarmants se est paisible ; les insurgĂ©s se croient trahis ; ils sont seuls en France Ă  protester par les armes. La nouvelle du succĂšs du coup d’État Ă  Paris achĂšve de les dĂ©moraliser. Ils vont se dĂ©bander quand la troupe se prĂ©sente. Attaque imprĂ©vue, et massacre des insurgĂ©s. Plusieurs de leurs prisonniers eux-mĂȘmes sont tuĂ©s par les soldats qui font feu au hasard ; c’est ainsi que le receveur des contributions de Rolleboise reçoit dans la bagarre une blessure mortelle historique. Mais l’épisode principal du chapitre est la mort de Miette, qu’une balle perdue frappe en pleine poitrine. DĂ©sespoir de SilvĂšre, qui reste auprĂšs du corps, et que les soldats font prisonnier. Longue scĂšne de douleur. Pascal Rougon, le mĂ©decin, qui a quittĂ© Rolleboise Ă  la suite des soldats, prĂ©voyant qu’on aurait besoin de lui, tente de rappeler la jeune fille Ă  la prononce quelques paroles et rend l’ñme. Les soldats emmĂšnent SilvĂšre, stupide de XI. À Rolleboise, Pierre Rougon triomphe. Tante Dide est venue lui rappeler son frĂšre Antoine qui est en prison et qui passera par un conseil de guerre si on ne le fait pas fuir. LĂąchetĂ© d’Antoine, qui s’humilie et qui fait bon marchĂ© de ses trouve politique de faciliter son Ă©vasion, pour que la prĂ©sence de son frĂšre dans les rangs des insurgĂ©s ne le compromette pas. Pendant qu’Antoine prend la fuite, les soldats victorieux repassent par colonel qui commande la troupe a pris l’atroce mesure de faire des exemples dans les villes qu’il traverse, c’est-Ă -dire de fusiller Ă  chaque Ă©tape deux prisonniers historique. À Rolleboise, au moment oĂč les soldats vont exĂ©cuter cet ordre, le gendarme que SilvĂšre a blessĂ© Ă  l’Ɠil le reconnaĂźt et demande comme un faveur de le choisir pour victime et de le fusiller lui-mĂȘme historique.Comme les prisonniers sont liĂ©s deux Ă  deux, le compagnon de SilvĂšre est trainĂ© avec lui au supplice. Épouvantable frayeur de ce malheureux et calme stupide de SilvĂšre, qui songe Ă  Miette gendarme commence par tuer le compagnon du jeune homme, puis d’un coup de pistolet il fracasse la tĂȘte de SilvĂšre. Ce double meurtre a lieu Ă  la porte de la ville, brusquement. Aristide Rougon, qui flĂąnait par lĂ , a bien vu les apprĂȘts de l’assassinat de son cousin, mais le misĂ©rable a cru bon de laisser le gendarme dĂ©barrasser sa famille de ce rejeton illĂ©gitime, de ce jeune enthousiaste qui aurait pu devenir Dide, qui est sortie de la ville Ă  la nouvelle du retour des soldats, arrive juste Ă  temps pour voir tomber son petit-fils. Elle a une de ces crises nerveuses qui la rendent presque folle ; elle maudit ses fils Antoine qui a poussĂ© SilvĂšre Ă  la rĂ©volte et Pierre qui n’a pas su empĂȘcher l’assassinat du pauvre s’adresse Ă  Pierre, qui vient justement au-devant du prĂ©fet pour le fĂ©liciter de sa victoire, et lui crie dans une exaltation prophĂ©tique Le sang de cet enfant retombera sur toute ma descendance. Je le sens Ă  cette heure si j’ai souffert par vous, vous souffrirez par moi, car il n’ait pas un de vous dans les veines duquel je n’aie mis le malheur. » On emporte la pauvre vieille court Ă©pilogue. Tante Dide meurt quelques jours aprĂšs ; Pierre Rougon hĂ©rite de la place du receveur des contributions tuĂ© par mĂ©garde ; Antoine Machard s’est enfui en PiĂ©mont ; Aristide Rougon, dĂ©sespĂ©rant de rĂ©ussir en Province, part pour Paris, oĂč il compte sur l’appui de son frĂšre EugĂšne. »Plan de 1868-1869, publiĂ© en 1885 dans le Dictionnaire universel illustrĂ© de la France contemporaine, de Jules Lermina. Livre: Livre La fortune des Rougon de Zola Emile, commander et acheter le livre La fortune des Rougon en livraison rapide, et aussi des extraits et des avis et critiques du livre, ainsi qu'un rĂ©sumĂ©. Tous les livres depuis 1997 Neuf, occasion, ancien, presse, ebook Plus d'un million de rĂ©fĂ©rences disponibles
Nana - E-book - ePub Cet ouvrage traite du thĂšme de la prostitution fĂ©minine Ă  travers le parcours d'une lorette puis cocotte dont les charmes ont affolĂ© les plus hauts... Lire la suite 0,99 € E-book - ePub Poche Nana Paru le 29/01/2019 En stock 3,90 € Nana Paru le 22/05/2002 En stock 4,00 € Nana Paru le 28/08/2013 ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă  6 jours 4,00 € ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă  6 jours 4,20 € Nana Paru le 04/03/1999 Actuellement indisponible 4,60 € Ebook Nana Multi-format Paru le 19/01/2013 TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 0,99 € Nana Multi-format Paru le 09/04/2012 TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 0,99 € Nana Multi-format Paru le 04/01/2014 TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 1,99 € Nana Multi-format Paru le 04/02/2015 TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 2,99 € Nana Multi-format Paru le 04/06/2018 TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 5,49 € Nana ePub Paru le 17/04/2015 TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 0,99 € Nana ePub Paru le 31/12/2014 TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 2,99 € Nana ePub Paru le 31/12/2011 TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 2,99 € TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 2,99 € Nana ePub Paru le 01/09/2017 TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 3,99 € Nana ePub Paru le 06/04/2012 TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 3,99 € Nana Edition en anglais ePub Paru le 06/05/2013 TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 0,75 € Nana PDF Paru le 31/12/2014 TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 2,99 € Nana PDF Paru le 01/09/2017 TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 3,99 € Nana Multi-format Paru le 09/06/2015 TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 0,00 € Grand format Nana Paru le 28/01/2014 ExpĂ©diĂ© sous 2 Ă  4 semaines 20,00 € ExpĂ©diĂ© sous 2 Ă  4 semaines 21,00 € Nana Paru le 21/11/2012 ExpĂ©diĂ© sous 2 Ă  4 semaines 22,90 € Nana Paru le 14/04/2021 ExpĂ©diĂ© sous 2 Ă  4 semaines 25,00 € Nana Paru le 29/01/2014 ExpĂ©diĂ© sous 2 Ă  4 semaines 26,50 € Nana Paru le 01/06/2013 ExpĂ©diĂ© sous 2 Ă  4 semaines 27,70 € Nana Paru le 22/11/2012 ExpĂ©diĂ© sous 2 Ă  4 semaines 29,90 € Nana Paru le 23/10/2018 ExpĂ©diĂ© sous 2 Ă  4 semaines 39,90 € Nana Paru le 23/10/2018 ExpĂ©diĂ© sous 2 Ă  4 semaines 59,90 € Nana Paru le 05/11/2009 Actuellement indisponible 3,00 € Nana Paru le 20/11/2001 Sous rĂ©serve de l'Ă©diteur 8,99 € Livre audio Nana Paru le 25/08/2022 ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă  6 jours 25,90 € ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă  6 jours 26,50 € Vous pouvez lire cet ebook sur les supports de lecture suivants TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat DĂšs validation de votre commande Offrir maintenant Ou planifier dans votre panier Cet ouvrage traite du thĂšme de la prostitution fĂ©minine Ă  travers le parcours d'une lorette puis cocotte dont les charmes ont affolĂ© les plus hauts dignitaires du Second Empire. Le rĂ©cit est prĂ©sentĂ© comme la suite de L'Assommoir. L'histoire commence en 1867, peu avant la deuxiĂšme exposition universelle, et dĂ©peint deux catĂ©gories sociales symboliques, celle des courtisanes et celle des noceurs. À PROPOS DE L'AUTEURÉmile Zola est un Ă©crivain et journaliste français, nĂ© le 2 avril 1840 Ă  Paris et mort le 29 septembre 1902 dans la mĂȘme ville. ConsidĂ©rĂ© comme le chef de file du naturalisme, c'est l'un des romanciers français les plus populaires, les plus publiĂ©s, traduits et commentĂ©s dans le monde entier. Il a durablement marquĂ© de son empreinte le monde littĂ©raire français. Ses romans ont connu de trĂšs nombreuses adaptations au cinĂ©ma et Ă  la tĂ©lĂ©vision. Sa vie et son ouvre ont fait l'objet de nombreuses Ă©tudes historiques. Sur le plan littĂ©raire, il est principalement connu pour Les Rougon-Macquart, une fresque romanesque en vingt volumes dĂ©peignant la sociĂ©tĂ© française sous le Second Empire qui met en scĂšne la trajectoire de la famille des Rougon-Macquart, Ă  travers ses diffĂ©rentes gĂ©nĂ©rations et dont chacun des reprĂ©sentants, d'une Ă©poque et d'une gĂ©nĂ©ration particuliĂšre, fait l'objet d'un roman. Date de parution 14/08/2022 Editeur ISBN 978-2-492900-98-3 EAN 9782492900983 Format ePub CaractĂ©ristiques du format ePub Protection num. pas de protection
LhĂ©roĂŻne est AngĂ©lique Rougon, fille de Sidonie Rougon et d'un pĂšre inconnu. DĂšs sa naissance, elle a Ă©tĂ© placĂ©e par la sage-femme Ă  l'Assistance publique, puis confiĂ©e Ă  une nourrice dans la NiĂšvre, Ă  une fleuriste, et enfin aux Rabier, une famille de tanneurs qui la maltraitent. Une nuit de NoĂ«l ï»żLa fortune des Rougon de Zola RĂ©sumĂ© par chapitres Chapitre 1 Histoire d’amour entre Miette et SilvĂšre. Adieux car dĂ©part de SilvĂšre pour l’insurrection. Miette devient la fille en rouge » Chapitre 2 Pierre Rougon veut faire fortune et se dĂ©barrasse de ses frĂšres et sƓurs. Il tente de faire fortune avec FĂ©licitĂ©. DĂ©ception venant de leurs 3 fils. Chapitre 3 Insurrection des rĂ©publicains. Le salon jaune est pour la monarchie. Rougon veut remettre de l’ordre et en garder le bĂ©nĂ©fice. Chapitre 4 Histoire d’Antoine Macquart. MĂȘme volontĂ© de faire fortune. Fine travaille pour lui, quand elle meurt, il accuse la monarchie et en veut au salon jaune. Il met SilvĂšre de son cĂŽtĂ©. Chapitre 5 Bataille entre les insurgĂ©s et les bonapartistes. Rougon se cache et attend le bon moment. Miette se fait tuer. Chapitre 6 et 7 Rougon sauve Plassans avec des hauts et des bas et fait enfin fortune. SilvĂšre est tuĂ©. Macquart est exilĂ©. Fichede lecture du chapitre 1 du roman La fortune des rougon, Zola. Le chapitre ne paraĂźt pas rĂ©pondre aux hypothĂšses que suggĂšre le titre complet du roman : histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire. COMMENTAIRE 1 CH. II p 77-78 Quand le jeune homme sentit sa mĂšre en sa possession 
 lui sembla cacher quelque piĂšge » INTRODUCTION – Situation du passage C’est un extrait du chapitre 2 qui raconte l’histoire de la famille Rougon de 1768 jusqu’à 1848 depuis son origine avec AdĂ©laĂŻde Fouque jusqu’à l’échelle sociale des Rougon en 1848. Ce passage raconte commentPierre Rougon rĂ©ussit Ă  prendre le pouvoir dans sa famille. – IntĂ©rĂȘt du passage A travers le rĂ©cit de la prise du pouvoir familial de PR se dessine un portrait des personnages. Chacun d’entre eux est emportĂ© par des valeurs diffĂ©rentes parfois opposĂ©es. Ici s’explique pour la 1er fois le titre du roman La Fortune des Rougon ». PLAN 1° PR prend le pouvoir dans lafamille 2° Chaque personnage agit en fonction d’une valeur qui lui est propre 3° Observation et analyse des personnages par un romancier naturaliste 1° A Une prise de pouvoir rĂ©flĂ©chie Il y a tout d’abord la prĂ©sence du champ lexical du pouvoir dans le &1 en sa possession 1, exploiter dans son intĂ©rĂȘt » 2, il fut maĂźtre du logis » l5, il prit la haute directionde la maison »7 Par ailleurs, P est presque tjs le sujet des verbes, ce qui prouve qu’il agit tandis que les autres sont passifs donc COD P se dĂ©barrassa d’Ursule » P prend le pouvoir calmement, sans prĂ©cipitation. Il procĂšde mĂ©thodiquement puisque d’abord il prend sa mĂšre en sa possession et aprĂšs il commence Ă  exploiter il prend le soin »4, ses actions se font est patient il attendit un Ă©vĂ©nement »14, deux ans plus tard »17. Dans le & prĂ©cĂ©dent lorsqu’il soumet A, le narrateur dit il exĂ©cuta pas Ă  pas avec une patience tenace, un plan dont il avait longtemps mĂ»ri chaque dĂ©tail ». PR commence son ascension sociale Ă  17 ans en 1804 et il attendit jusqu’en 1851; il met 64 ans. B P prend le pouvoir sur les personnes et les biens de safamille Le plan du texte correspond aux actions successives de PR. Le 1er & correspond Ă  la prise en main de la fortune, 2 & P se dĂ©barrasse d’Antoine, 3 & P se dĂ©barrasse d’Ursule. Pierre procĂšde en Ă©liminant un Ă  un les gens qui l’entourent et le gĂȘnent. Il se retrouve seul il congĂ©die le maraĂźcher 5, il refuse de payer un homme A voulut le sauver du service »19, P sedĂ©barrassa d’U »35, il tient Ă©loignĂ© A par ses regards » et la terreur folle qu’un seul de ses regards lui inspirait »4, il la regarda d’une telle façon qu’elle n’osa mĂȘme pas achever »24 P considĂšre les autres comme des crĂ©atures », des choses qu’il manipule il traite sa mĂšre comme une esclave »2, le maraĂźcher est remplacĂ© par une crĂ©ature Ă  lui »8. Il se dĂ©barrasse d’U et An comme deschoses que l’on achĂšte, vend ou jette. C L’ origine de la fortune des R tromperie et hasard – Tromperie D’abord envers An il joua le rĂŽle d’un homme dĂ©sespĂ©rĂ© »29, An est partit dupĂ© »34. Il Ă©tait encore en train d’essayer de donner une explication Ă  Mouret pour ne pas donner de dot Ă  sa sƓur surpris de ce dĂ©sintĂ©ressement, s’était mis Ă  balbutier,cherchant Ă  lui donner des explications »53. Toute la fortune de P est basĂ©e sur une Ă©norme tromperie, celle des 50 000 francs avec sa mĂšre. – Hasard Les circonstances le servirent rĂ©guliĂšrement »15. An Ă©chappe Ă  la conscription »16. 2Ăšme hasard celui qui oblige An Ă  partir, on utilise les termes An tomba au sort »17, sa mauvaise chance ». 3Ăšme hasard, celui oĂčil se dĂ©barrasse d’U d’une façon encore plus inattendue »35 La fortune. Il faut comprendre le titre comme le destin ou le hasard des R Effectivement tout ce passage est centrĂ© sur la maniĂšre dont PR fait sa fortune. Par consĂ©quent, le rĂ©cit est trĂšs rapide et efficace car il est centrĂ© sur cette seule idĂ©e. Il n’y a pas de scĂšne mais que des sommaires et une ellipse 
 OfuCu.
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