Mourir peut attendre" : le dernier James Bond de Daniel Craig récolte un double zéro chez "Le Masque" Publié le mardi 12 octobre 2021 à 07h45 5 min L'acteur Daniel Craig tire sa révérence et incarne James Bond pour la dernière fois dans "Mourir peut attendre" de Cary Joji Fukunaga (2021) - Universal Picture international France
Geek Films Action, cascades, secret et de nouveaux visages s'ajoutant à un casting déjà bien fourni, les ingrédients sont déjà tous réunis pour nous faire passer un bon moment. Hier, nous partagions avec vous un teaser et des posters pour Mourir peut attendre No Time to Die, le prochain James Bond attendu l'année prochaine au cinéma, avec la promesse d'une première bande-annonce pour ce mercredi 4 décembre. Eh bien, la voici Bande-annonce en VF 007 va sortir de sa retraite, toujours incarné par Daniel Craig, et reprendre du service dans ce 25e film, mais il ne sera pas le seul agent du MI-6 à être mis en avant. En effet, un autre 00 sera de la fête, interprété par Lashana Lynch. Cette dernière va lui tenir tête, mais devra visiblement l'aider dans sa nouvelle mission. Autre élément intéressant de la vidéo, nous retrouverons l'ennemi de Spectre, Franz Oberhauser Christoph Waltz, qui met en garde James au sujet d'un secret que cacherait Madeleine Swann Léa Seydoux, tandis qu'un grand méchant masqué Rami Malek menace une fois de plus l'ordre mondial. Dans NO TIME TO DIE, Bond a quitté les services secrets et coule des jours heureux en Jamaïque. Mais sa tranquillité est de courte durée, car son vieil ami Felix Leiter de la CIA débarque pour solliciter son aide il s'agit de sauver un scientifique qui vient d'être kidnappé. Mais la mission se révèle bien plus dangereuse que prévu et Bond se retrouve aux trousses d'un mystérieux ennemi détenant de redoutables armes technologiques... Bande-annonce en VO Mourir peut attendre, mais pas trop longtemps tout de même, car sa date de sortie est fixée au 8 avril 2020 dans les salles obscures.
DÉCRYPTAGE- Une vidéo inédite lève un coin du voile sur l'indispensable ennemi de 007 dans l'ultime mission de Daniel Craig, qui sortira finalement en salle le
Une course-poursuite dans un bazar d’Istanbul ou une ruelle du vieux Tokyo. Cascades, sauts depuis les toits, les ponts, lutte au corps-à -corps 007 perd l’équilibre et tombe dans l’eau. Son corps ondoie au ralenti, au milieu des plantes marines et des ombres. D’un coup le temps s’arrête on passe du mouvement au hiératisme, de l’action à la contemplation, la poésie…C’est le rendez-vous le plus attendu et inattendu de James Bond le générique, lancé en plein milieu d’une scène, véritable petit chef-d’œuvre esthétique et chic, où s’entrelacent des danseurs flottants un peu ivres, des cocktails colorés, des formes serpentines, réunis sur une scène chatoyante à l’allure de temple sur laquelle chanteurs et musiciens rêvent tous un jour de scintiller. Parfois, ce générique qui relève de l’art sera tout ce que l’on retiendra de l’énième aventure d’une saga sexy-génaire devenue mécanique…Bande sonore expressionisteSi la musique des James Bond tient une place aussi culte, c’est qu’un homme en a décidé ainsi, Terence Young, le réalisateur du premier traitement à l’écran de l’agent 007, le héros créé par Ian Fleming, James Bond contre Dr No 1962. Il rêve d’une bande sonore expressionniste et a la bonne idée d’en confier le soin à un artiste issu du jazz, John Barry. Nous sommes dans l’âge d’or des génériques des sixties, à l’heure où graphisme sophistiqué et musique s’épousent gracieusement. Le public se délecte de l’esthétique raffinée du graphiste Saul Bass, qui habille de ses visions les grandes œuvres cinématographiques de l’époque Hitchcock, Otto Preminger… sur les somptueuses orchestrations de Bernard Herrmann et Elmer Bond n’échappe pas à cette luxueuse coquetterie. Le directeur artistique et ancien publicitaire Maurice Binder imagine pour le pré-générique la séquence du gun barrel le personnage marchant au centre d’un canon de revolver. John Barry apporte ses arrangements sur le thème imaginé par Monty Norman. Une minute et quarante secondes bâtiront la légende grâce aux cuivres amples et surtout au riff de guitare électrique de Vic Flick, accompagnateur de Paul McCartney et d’Eric Clapton. Barry ne touche que 250 livres sterling, Vic bien moins, mais les deux hommes gagnent autre chose la Bassey, la femme en orAvec Bons Baisers de Russie, en 1963, les producteurs glissent une chanson en clôture du film pendant que les noms défilent à l’écran. Elle a été écrite par un certain Lionel Bart, mais John Barry reste l’arrangeur. Le crooner britannique Matt Monro nous plonge dans un océan de miel et de violons sur des images oscillantes de Venise, posant là ce qui sera la signature de la musique jamesbondienne un amour de l’emphase et du mélo, entre le ciel et l’abîme, crête vertigineuse que toutes les voix invitées se devront d’ le 20 août 1964, Shirley Bassey investit le studio de Goldfinger à Londres, le troisième volet de série, elle n’est qu’une chanteuse métisse inconnue de 27 ans à la vie tourmentée – elle emballe les boîtes de conserves le jour, puis, le soir venu, se produit dans les boîtes de nuit. Cette fois, John Barry en a conçu la mélodie. Il lui tient la main et la pousse à tenir à l’extrême la note finale jusqu’à l’épuisement. J’ai cru que j’allais mourir », nouveau réalisateur aux commandes, Guy Hamilton, ose placer la chanson dans le générique du début avec un élégant travail sur l’image. Goldfinger raconte l'histoire d'un tueur si obsédé par l’or qu’il en recouvre ses victimes pour les étouffer. Sur cette trame, le graphiste Robert Brownjohn imagine un fleuve d’images où ondulent en surimpression visages et corps ambré et sensuels sur lesquels, portée par les cuivres lyriques, Shirley déverse sa puissante cascade vocale. Au premier rang de l’orchestre de John Barry, se tient un guitariste encore inconnu Jimmy Page, le futur artilleur de Led se classe numéro un du hit parade, juste devant A Hard Day’s Night des Beatles. Les deux titres ont d’ailleurs le même producteur, George Martin. La magnifique cantatrice soul en emballera deux autres, Diamonds Are Forever Les diamants sont éternels, 1971 et Moonraker 1979, installant en plein cœur de la saga un trône de voix de femmes privilégiéesS’ils ont moins imprimé la légende que Shirley Bassey, Paul McCartney et ses Wings Live and Let Die, Vivre et laisser mourir, la chanteuse soul Gladys Knight Licence To Kill, Permis de tuer, Tina Turner GoldenEye, ou Shirley Manson du groupe Garbage The World Is Not Enough, Le monde ne suffit pas vont aussi écrire les grandes pages musicales de la franchise 007. Des créateurs aussi considérables que Johnny Cash, Blondie ou Radiohead se verront refuser le ticket d’entrée. Les décideurs privilégient les voix de femmes…Adele, souvent insupportable, n’a jamais mieux chanté que sur Skyfall, chef-d’œuvre de graphisme bleu et flottant, nimbé d’ombres et de mouvements, d’émotion, de style. Elle sy montre ample et sobre dans une orchestration venteuse qui souffle sur l’écran. Elle a pourtant hésité, ne pensant pas avoir sa place dans ce grand barnum. En 2012, elle fêtait brillamment le cinquantième anniversaire de la donc Billie Eilish, prodige de la pop américaine, qui chante sur le vingt-cinquième James Bond, Mourir peut attendre, sorti ce mercredi 6 octobre, une nouvelle merveille de mélancolie noire et de lyrisme débridé. Elle et son frère ont écrit à Barbara Broccoli, la fille du producteur historique, puis ont été choisis, avant de le regretter. J’ai toujours voulu écrire une chanson pour James Bond raconte-t-elle. Mais je me suis retrouvée devant la page blanche, sans inspiration. Cela a été difficile… » En une semaine, leur titre s’est écoulé à 90 000 exemplaires. Il a également été vu sur Internet plus de dix millions de fois. À dix-neuf ans, Billie Eilish devient au passage la plus jeune artiste à se glisser dans ce coffret musical au délicat parfum de jeunesse éternelle…À LIRE AUSSI D'Avengers à James Bond les gros clichés du vilain méchant
Accessoirejames bond 2020 versus virus : Le masque est l'accessoire clef du nouvel épisode de James Bond 2020 : Mourir peut attendre en version coronavirus. Dans ce nouvel opus de James Bond, 007 est confiné chez lui pour affronter un ennemi d'un autre type. Il va avoir besoin d'une accessoire James Bond d'un autre ge
Action Espionnage James Bond Mourir peut attendre est ce soir à 21h06 sur Canal+. Daniel Craig tire sa révérence en James Bond dans Mourir peut attendre, 25e épisode de la saga. Critique avec spoilers du film. James Bond est de retour, enfin. Après mille ans d'attente, Mourir peut attendre est arrivé dans les salles de cinéma, pour marquer le cinquième et ultime épisode de Daniel Craig dans le costume du héros créé par Ian Fleming en 1952. Après Casino Royale, Quantum of Solace, Skyfall et Spectre, Mourir peut attendre avait donc pour mission de conclure cet arc de James Bond, et a décidé de ne pas y aller de main morte. Après notre critique de James Bond dans Mourir peut attendre, place au décryptage détaillé et plein de spoilers. ATTENTION SPOILERS LE MEILLEUR LE ROC DANIEL CRAIG C’est en 2006 que Daniel Craig s’est emparé d’un des rôles les plus convoités de l’industrie hollywoodienne. En presque 15 ans, son Bond aura plus évolué qu’aucun autre avant lui, et ce grâce à une ambition inédite offrir pour la première fois au personnage et à son interprète un arc continu, un fil rouge dramatique qui le porte, sous-tende son évolution et renforce l’empathie du public à son endroit. C’est tout d’abord ce qui fait la réussite de ces cinq longs-métrages, qui demeurent à ce jour résolument à part au sein de la saga, du fait de leur cohérence. Et si cette dernière avec ses hauts et ses bas s’est avérée possible, c’est essentiellement grâce à l’investissement de Daniel Craig. Les scénarios s’étant montrés pour le moins inégaux tout du long de cet arc, c’est sur les épaules de l’acteur que revenait la tâche de faire exister cet homme tour à tour séducteur, puissant, brisé et inarrêtable. Casino Royale Deluxe Et c’est probablement dans Mourir peut attendre que l’artiste pousse le plus loin les traits de son personnage. Toujours aussi impressionnant physiquement, il incarne avec une intensité remarquable un vieux fauve se débattant avec le destin pour retrouver sa liberté. La lutte est herculéenne, le mettant à l’épreuve dans sa chair et son âme. On apprécie d’autant plus cet ultime tour de piste de Daniel Craig qu’il prend certes un plaisir évident à aligner les punchlines à la papa que lui réserve le scénario, mais explose dans tous les sens à la fin. Son interprétation s'avère ravageuse dans le dernier tiers du film, lorsque l’acteur tire toutes ses cartouches de réserve. Quand tu attends le calendrier des pompiers L'INTRO en mode halloween L'habit ne fait pas le monstre, mais ce Lyutsifer Safin s'impose dès la scène d'intro avec son masque de fantôme sans opéra. Maison isolée dans la nature, paysage enneigé, tueur fantomatique et increvable, victime pleine de ressources Mourir peut attendre commence comme un petit slasher, avec le futur grand vilain du film dans le rôle du boogeyman. Le réalisateur Cary Fukunaga était attaché à l'adaptation de Ça, de Stephen King, mais avait quitté le projet suite à des différends artistiques. Il a de toute évidence retrouvé un petit appétit de cinéma de genre avec cette intro où il mobilise quelques ficelles classiques apparition du croque-mitaine derrière la fenêtre, cachette menacée par une sonnerie gênante, tueur qui se relève contre tout bon sens, fuite désespérée. Une scène de préintro visuellement très belle, et qui dénote dans la galaxie James Bond puisque le héros n'est pas là . Et dans une franchise si carrée, qui répète peu ou prou la même formule à chaque opus depuis des décennies, ce n'est pas rien. Halloween on Ice l'intro dolce vita & furious Peu de structures sont aussi risquées qu'une double introduction un certain Wonder Woman 1984 en a récemment fait les frais. Trop étirées ou fades, elles prennent le risque d'alourdir considérablement l'entrée en matière ; et trop pétaradantes, elles peuvent donner l'illusion que le récit pédale dans la semoule une fois passé le tour de force. Ni bégaiement, ni feu d'artifice dispensable, la seconde ouverture de Mourir peut attendre est une belle réussite, qui parvient à mêler les deux ambitions contraires du projet - l'intime et le grand spectacle. Nous retrouvons donc James et Madeleine, feignant de couler des jours heureux en Italie, pour ce qui a des airs de lune de miel, quand il est en réalité question pour James d'honorer une dernière fois la tombe de Vesper. Non-dits, secrets et silence explosent alors logiquement, incarnés par une nuée d'assassins motorisés. Dès lors, 007 se lance dans une course-poursuite éperdue contre ses assaillants, mais aussi contre le soupçon qui pèse à ses yeux sur Madeleine, qui pourrait bien être l'ultime cache-nez de Spectre. La course à la mort de l'an 2021 Théoriquement et émotionnellement forte, cette longue séquence jouit aussi du talent phénoménal de Cary Fukunaga. Il débute ainsi par une série de plans amples, pour ne pas dire luxueux, qui tirent pleinement parti de la chaleureuse photographie de Linus Sandgren, comme de la partition emphatique de Hans Zimmer. Des qualités décuplées sitôt que l'action s'énerve. Dès lors, on a un droit à un enchaînement de cascades qui demeureront les plus spectaculaires du film, jusqu'à un déluge de balles qui détruira simultanément les méchants et la confiance de l'espion en la femme qu'il aime. Et le spectateur de rester transi de bonheur, devant ce raz-de-marée qui sent bon la poudre et la maestria. Idéal pour lancer l'intrigue sur les rails d'une ambition totale. Un crash test un peu extrême les décors mi-neufs mi-old school Non pas que l'ère Craig ait omis de nous régaler en tableaux grandiloquents, particulièrement dans Skyfall grâce à une photographie de toute beauté. Mais c'est peut-être dans ce Mourir peut attendre que les décors sont les plus variés et travaillés, durée aidant. Les deux introductions se chargent de le prouver très vite, farfouillant les recoins de leurs environnements, pourtant aux antipodes, sans pour autant renouer avec l'exotisme de pacotille de certains vieux Bond. Le chalet norvégien perdu au milieu d'un océan de glace cristallise vous l'avez ? parfaitement l'état mental de la jeune Madeleine, tandis que la si cinématographique Matera, déjà immortalisée dans L'Évangile selon Saint-Matthieu et La Passion du christ, charpente à elle seule un immense morceau de bravoure. L'arrivée sur la franchise du production designer Mark Tildesley et de la décoratrice Véronique Melery, synonymes d'élégance depuis leur passage par la production de Phantom Thread, autorise cet opus à revenir à une légère extravagance, sans pour autant complètement jurer avec le semi-réalisme et la dimension tragique du récit. Même les extérieurs se jouent plus que d'ordinaire des conventions spatiales pour décupler les soucis de l'espion, à l'instar d'une séquence de poursuite brumeuse qui se déporte, au gré du découpage, d'une plaine dégagée à un labyrinthe sylvestre. Scène d'action décevante dans un décor inspiré Mais la plus grosse concession aux décors cultes d'antan reste bien sûr le repaire du méchant, si capital qu'il accueille l'intégralité du dernier acte. Jusqu'ici, les aventures de Craig soit éludaient complètement ce poncif jugé ringard en déplaçant leur bad guy dans un lieu commun une salle de poker, un hôtel, soit l'effleuraient doucement la ville fantôme, la salle de réunion du Spectre. Mourir peut attendre met en scène un repaire à l'ancienne, qui reflète la mégalomanie toxique de l'antagoniste. Tout y est légion de sous-fifres déssoudables par paquets de 12, tréfonds dangereux dépourvus de piranhas, mais injectés de poisons mortels, et architecture menaçante. Et encore une fois, miraculeusement, les partis pris artistiques le sauvent du kitsch. Au contraire, ils participent à la tragédie de la mort de 007. L'agent explose en même temps que les derniers vestiges de la vilénie à la Bond, qu'on se faisait pourtant une joie de redécouvrir. L'ombre et la lumière AIMER PEUT ATTENDRE L'émotion était déjà là , belle et terrible, dans Casino Royale. Mais elle venait par surprise, et tombait sur le public et sur le héros comme un coup de massue au cours d'un faux épilogue servant de vrai climax. Comme en miroir, Mourir peut attendre commence presque immédiatement dans les sentiments, avec une longue introduction où le passé le tombeau de Vesper et le présent la confiance de James en Madeleine explosent en mille morceaux. Le générique arrive non pas sur un moment d'héroïsme ou une cascade folle, mais sur les larmes d'une séparation brutale. C'est la note d'intention de Mourir peut attendre, qui s'accrochera à ce couple jusqu'à la toute dernière image, et fera de leur amour le fil rouge de l'intrigue. Le scénario co-signé Cary Joji Fukunaga, Neal Purvis, Robert Wade et Phoebe Waller-Bridge s'attache plus que jamais à l'homme derrière le bloc de béton Bond, explorant sa facette de père de famille pour donner une nouvelle dimension inédite au héros - puisque l'amour, le vrai, a déjà été plusieurs fois exploré, notamment dans Au service secret de Sa Majesté. Love Actually Le sacrifice final de James Bond est bien sûr le point d'orgue du film, et le moment où l'espion est définitivement et fatalement ramené à son statut d'être humain. C'est tout le sujet de Mourir peut attendre ramener James Bond à sa mortalité, à son corps abîmé et périssable, pour le meilleur avoir un enfant et pour le pire la contamination perverse de Safin, qui le condamne. La caméra de Cary Joji Fukunaga s'attarde alors longuement sur les visages, les chuchotements de détresse, et le vide de l'absence. Mourir peut attendre s'ouvre et se referme ainsi sur l'antithèse du cliché James Bond, avec la douceur et la violence de l'amour sous diverses formes. De quoi le placer parmi les épisodes les plus doux et amers. Et boucler à merveille le cycle très sentimental et noir de Daniel Craig en James Bond, entamé avec Casino Royale. Du bleu à l'âme la musique Inutile de le rappeler le cas Zimmer divise profondément les béophiles, et sa partition pour Dune, largement commentée et débattue au sein de la rédaction, n'a pas manqué de le rappeler il y a de ça quelques semaines. Son arrivée sur une franchise à l'identité musicale aussi marquée a donc fait grand bruit, presque autant que ses crescendos cacophoniques. Mais force est de constater que son style s'accorde particulièrement bien à la tonalité de cette ultime aventure, volontiers aussi grandiloquente, autant dans l'action que dans l'émotion. Accompagné par Johnny Mar, légendaire guitariste des Smith, il insère ses grosses nappes bourrin dans les accords les plus célèbres de la saga, renforçant à la fois la générosité des séquences spectaculaires et la gravité de la situation, sans pour autant délaisser les quelques encarts exotiques caractéristiques - lors des séquences à Cuba, par exemple. Même les nouveaux thèmes embrassent la brutalité de ces nouvelles péripéties, bien que ce n'est pas là que le compositeur surprend le plus. Lorsqu'il récupère la mélodie d'un morceau de Billie Eillish, dont les airs de requiem annoncent le final, il en vient presque à insérer une subtilité romantique entre deux crescendo graves, que le disque met bien en valeur dans des morceaux comme Home. Une précision qu'on n'aurait pas soupçonnée sur cette partition, quand bien même l'artiste a toujours recours à quelques facilités pour y parvenir I'll Be Right Back. C'est à la fin que le choix de Zimmer semble le plus évident. Les dernières minutes du film, réduisant en cendres l'un des plus grands mythes du 7e art d'une pluie de missiles, exigeaient de lâcher les chiens. Le compositeur était l'homme de la situation il fait péter les violons et les notes de piano mélancoliques pour offrir au héros le sacrifice emphatique qu'il mérite. Sachez que même le plus virulent des détracteurs de Zimmer d'Ecran Large, anonyme, quoique barbu, a reconnu l'efficacité de son score. Et si son coeur corrompu a succombé à son charme, ils seront peu à rester insensibles. la mort de bond, enfin Comme nous l’indique le générique de fin, nulle inquiétude personne n’a décidé d’en finir avec le légendaire espion au service secret de Sa Majesté. Pour autant, conclusion de l’arc narratif oblige, il fallait bien offrir un départ en grande pompe à Daniel Craig et son incarnation du héros. Et quoi de mieux qu’une conclusion aussi délirante visuellement que tragique, en parfait miroir de Casino Royale, sa première aventure ? Dans le premier chapitre de son épopée, 007 était sauvé par le sacrifice de son premier grand amour, qui se précipitait dans un piège sans issue sous ses yeux, en espérant le protéger. Cette fois, c’est James qui choisira de se sacrifier, plutôt que de faire courir un risque mortel à celles qu’il aime. Cette construction en miroir fonctionne d’autant mieux qu’exactement comme dans Casino Royale, le film assume frontalement ce parti pris audacieux, jamais vu dans la franchise. Non, 007 n’aura pas droit à un départ loin des yeux, à une mort dissimulée en hors-champ, qui faciliterait l’introduction de son successeur, au contraire. Le réalisateur Cary Fukunaga et ses coscénaristes et les producteurs, bien sûr ont choisi de l’éparpiller plein cadre façon puzzle, à l’occasion d’une scène qui va jusqu’au bout de sa portée mythologique musique emphatique, plans soignés à l’extrême et déluge de feu aux accents d’élégie sublime. "Je viens signer ma convention obsèques" LE MOYEN l'aléa léa seydoux Au-delà de toutes les habituelles questions sur l'école de la vie Seydoux et son arbre généalogique, l'actrice a eu droit à un étrange sortilège dans la saga 007 elle a décroché le rôle d'une James Bond girl majeure, qui a le privilège d'être centrale dans deux films, mais avait eu droit à une entrée en matière plutôt médiocre. Écrite à la truelle dans Spectre, elle passait de femme sur ses gardes à amoureuse éperdue en 24 minutes chrono, sans aucune autre raison que l'obligation narrative. Elle n'avait à peu près rien à jouer, malgré le deuil d'un père à gérer, un pseudo ultimatum posé à James Bond, et un sauvetage final particulièrement paresseux. La comparaison avec Vesper Lynd, dont la relation avec James Bond était construite en étapes, était terrible. "Je te jure, cette fois t'as quelque chose à jouer dans le film" Dans Mourir peut attendre, du temps a passé, et Madeleine Swann existe réellement. Entre l'intro qui lui est dédiée, son vrai trauma enfoui et son enfant caché, elle gagne une dimension véritable face à James Bond. Elle n'existe pas que pour servir le scénario et arranger la dramaturgie, et la scène où elle retrouve James Bond dans la prison de Blofeld en est un bon exemple. Madeleine semble enfin exister, avec sa propre petite galaxie de secrets et conflits. Le scénario est largement construit sur elle, et Léa Seydoux est utilisée avec intelligence - non pas comme une actrice parmi les autres, comme dans Spectre, mais comme Léa Seydoux, avec tout ce qu'elle dégage et impose, quoi qu'on en pense. Cary Fukunaga la filme ainsi comme une figure presque fantomatique, et exploite son côté poupée de porcelaine, avec notamment sa voix fragile. Mourir peut attendre ne calmera pas les anti-Léa Seydoux, qui seront certainement exaspérés par ses yeux embués, sa voix tremblotante qui chuchote, et son visage opaque. Qu'elle ait été choisie pour marquer à ce point l'histoire de la saga 007 devrait même donner quelques crises de rage émouvantes. Mais l'actrice assure le service avec talent, en contrepoint des autres visages féminins du film. Et sa confrontation avec Safin dans le bureau, ses retrouvailles avec James dans le chalet isolé, ou encore le dernier appel avec lui, en sont quelques preuves. Caster Léa Seydoux = ouvrir la boîte de Pandore le cas lashana lynch Depuis maintenant plusieurs années, les responsables de la franchise s’échinent à répéter que non, James Bond ne changera pas de sexe, et que le matricule 007 attribué au personnage incarné par Lashana Lynch n’aura pas plus d’impact sur le cœur de la franchise que les nombreuses autres espionnes croisées par Bond au cours de ses pérégrinations. Qu’à cela ne tienne, les angoissés de tous bords professent depuis au moins aussi longtemps que l’affreux monde de demain est vilain, et tente de castrer leur mâle préféré. Ils en seront pour leurs frais, puisque la détentrice du matricule de James Bond est un personnage totalement satellite au récit, dans lequel elle n’a pas la plus petite utilité. C’est bien simple non seulement on l’envoie faire du porte-à -porte quand Bond part casser des bouches, mais son action la plus décisive se limitera à débarquer après une scène d’action pour jouer les taxis à la ramasse. Et c’est d’autant plus regrettable que Lashana Lynch s’en tire admirablement, en dépit d’une écriture boiteuse et d’un scénario qui l’abandonne en cours de route. Charismatique en diable, elle trouve l’exact équilibre entre malice, présence magnétique et puissance physique. Ne mimant jamais le précédent 007, mais jouant intelligemment d’une déclinaison de sa persona, les quelques joutes qui l’opposent à lui sont aussi brèves que réjouissantes. Un matricule, mais pas encore d'Aston Martin ? LA parenthèse ana de armas Personne ici n'osera dire qu'il y a un problème avec Ana de Armas. L'actrice vue dans Blade Runner 2049, Knock Knock et À couteaux tirés est talentueuse, c'est indéniable. Elle passe en coup de vent dans Mourir peut attendre, mais quel coup de vent dans la peau de Paloma, une jeune agent de la CIA qui assure ici sa première mission sur le terrain, elle fait office de petite tornade d'humour. Le réalisateur et coscénariste Cary Fukunaga a imaginé ce rôle spécialement pour elle, et nul doute que Phoebe Waller-Bridge a largement écrit ses scènes, vu les dialogues régulièrement malins. Ingénue en robe de soirée décolletée, qui semble découvrir le métier comme une gamine dans un corps de poupée Barbie, Paloma a tout d'un cliché de James Bond girl de la grande époque kitsch. Sauf qu'elle se révèle bien plus intéressante et amusante que ça. "Vous voulez un whisky ?" Entre la grande enfant insensible aux charmes du héros voire repoussée par l'idée de coucher avec lui, et l'agent secret qui manie avec dextérité les armes à feu, elle s'impose comme une variation moderne et amusante du stéréotype de James Bond girl. Voire comme un miroir parfait du héros elle doit se retourner pour laisser Bond se changer, boit cul sec son verre, fonce dans la mission, s'en sort avec quelques pirouettes inattendues, et a même un côté kamikaze comme le Bond de la grande heure. Le fait qu'elle ne couche pas avec lui, et ne soit pas tuée et abandonnée derrière comme un vieux torchon usé, va dans ce sens. Le problème ? Paloma est une parenthèse qui n'a pas grande utilité dans un film déjà bien long. Son humour dénote dans Mourir peut attendre, si bien qu'elle semble appartenir à autre film, ou obéir à des obligations superflues avoir une James Bond girl plus traditionnelle, avoir un quota de de robe sexy. Les scénaristes et l'actrice ont beau s'amuser avec ce cahier des charges, la parenthèse Santiago de Cuba y Paloma n'est pas très harmonieuse. Ana dés-armas la plupart des scènes d'action Certes, les dizaines de gimmicks de la saga lui garantissent sa longévité, mais si le grand public se rue en salles à presque chaque itération, c'est dans l'espoir d'en prendre plein les mirettes. Ce 25e opus était alléchant, puisque le matériel promotionnel laissait entrevoir une pléthore de séquences d'action diverses et variées, investissant le gigantesque budget 250 millions de dollars en tôle froissée, décors à défigurer et salaires de cascadeurs. Généreux, No Time to Die l'est indéniablement. Chaque nouvel environnement, chaque nouvelle rencontre donne lieu à un affrontement, assorti d'effets spéciaux convaincants un véritable soulagement à l'heure où certaines franchises bâclent cette étape pour mieux rentrer dans un calendrier. Néanmoins, on aura fait baroud d'honneur plus divertissant, car jamais - à quelques exceptions près - les empoignades et autres poursuites ne décrochent la mâchoire. Les fausses bonnes idées la fusillade dans les bois s'enchaînent et la plupart des bastons tombent à plat, faute de grain de folie chorégraphique et cinétique. Le long-métrage se tire vite une balle dans le pied en commettant la même erreur que ses prédécesseurs récents réserver la meilleure scène d'action pour l'introduction. Largement spoilée par les bandes-annonces, la séquence ne fait finalement que laisser présager du potentiel du film, potentiel qu'il n'atteint malheureusement pas. Reste le plan-séquence signature de Cary Fukunaga, prenant habilement la saga et ses grands espaces à contrepied en s'enfermant dans une cage d'escalier. Maigre pitance aux vues du nombre de scènes d'action dispersées dans ces presque 3 heures, rarement mémorables. Tellement de possibilités... pour ça baby bond Une des appréciables qualités de ce nouvel épisode, c’est la quantité d’expérimentations qu’on y trouve, lesquelles vont bien au-delà de petites tentatives, préférant au contraire confronter le héros Bond à des situations inédites, et jamais osées précédemment. Une des plus importantes, symboliquement parlant, est sans doute l’apparition d’un enfant. Le sien. Il s’agit d’une petite fille conçue avec Madeleine, dont notre héros découvre tardivement l’existence. L’idée est terriblement casse-gueule, l’image d’un 007 pouponnant et changeant des couches étant un tantinet à l’opposé de celle du mâle roublard, alcoolique et ultraviolent qui constitue le canon du personnage ; mais elle est extrêmement intéressante, en cela qu’elle met plusieurs traits de caractère du protagoniste à l’épreuve. Baby shooter Tout d’abord, son statut s’en retrouve forcément altéré, tout comme son sens de priorité. L’éventuel mort ou sacrifice de chaque personnage devient un enjeu autrement plus important, tout comme la portée des actes de l’espion. Une orientation qui sied parfaitement à l’interprétation de Daniel Craig, désireux d’investir chaque aspect du rôle. Malheureusement, Mourir peut attendre, s’il utilise souvent cette nouveauté à bon escient, se gamelle à au moins deux reprises. Lorsque 007 rencontre sa descendance, Swann lui signifie, sobrement, qu’il ne devra jamais espérer avoir de droit sur cet enfant de cette situation pourrait naître une tension ou à tout le moins une situation, que le scénario n’exploite jamais véritablement. Et enfin, difficile de ne pas lever les yeux au ciel quand, lors du climax, après avoir géré les émotions conflictuelles de Bond, le film nous gratifie d’un plan passablement ridicule. Après avoir transformé en passoire l’équivalent de la population luxembourgeoise, notre héros tombe sur le doudou de sa fillette, abandonné au milieu de la fusillade, et, souriant tel un papa gâteau, s’en saisit prestement. Grotesque et indigne d’une comédie de Noël, ce geste sabote hélas un peu une belle idée. Mon film, ma bataille l'humoore Répliques cinglantes, clins d’oeil et gags ont accompagné les aventures de l’espion depuis des décennies. Et si un certain esprit de sérieux aura régné sur l’arc Daniel Craig, on pouvait déjà trouver dans Spectre l’écho de blagounettes typiques de l’ère Roger Moore, basée sur les nombreux commentaires du personnage face aux situations qu’il rencontre. Une équation ici largement amplifiée. 007 ne manque jamais une occasion de rire d’une balle bien placée, ou d’une exécution rocambolesque. Le procédé a été élimé par Roger Moore, mais force est de constater que Daniel Craig s’empare de cette figure de style avec un panache appréciable, qui nuance idéalement la dimension sévère de son interprétation. Plus inattendue, cette forme de cynisme comme lorsqu’il plaisante de la boîte crânienne électrisée d’un homme de main avec Q, médusé participe finalement du fatalisme et de la noirceur du personnage. En revanche, quand les blagounettes ou la légèreté sont gérés par d’autres, le résultat est parfois catastrophique. On pense à ce scientifique russe, veule, traître et abominable en tout, qu’on voudrait nous vendre comme une caricature de savant fou ricanant… mais dont aucune apparition ne fonctionne. Il aurait dû être une source de légèreté et de dérision, mais jusqu’au dernier acte du récit, il pénalise l’ensemble à la manière d’un bubon inélégant. "Et elle lui dit à ce prix-là , tu voulais quand même pas des gambas ?" LE PIRE le méchant ratage C'est certainement la grosse déception de Mourir peut attendre Lyutsifer Safin, le grand méchant incarné par Rami Malek. Les étoiles semblaient pourtant alignées, avec d'un côté un excellent acteur qui a démontré son talent dans la série Mr. Robot oui, on oubliera de mentionner son Oscar pour Bohemian Rhapsody. Et de l'autre, un antagoniste qui a le privilège de vaincre James Bond, et de la manière la plus perverse qui soit non par la force des poings, mais par celle d'un esprit tordu qui a trouvé la plus intime des failles chez l'increvable espion. Safin ne va pas tuer le héros, il va le piéger, et l'amener à se sacrifier dans une explosion de désespoir. De quoi propulser immédiatement ce Safin parmi les grands méchants majeurs de la franchise. Le peeling ne suffit pas Sauf qu'à l'écran, ce Lyutsifer Safin reste follement sous-exploité, et n'a quasiment aucune raison d'être, bouger et parler. Il a beau être au cœur de l'intro du film, et être intimement lié à Madeleine et donc à James Bond, il se promène comme une poupée déguisée le masque, les cicatrices, mais tristement creuse. Même son plan se venger, contrôler le monde est largement laissé en marge, au point où tout ça n'a plus aucun sens si on prend la peine d'y réfléchir une minute - ce que personne n'aura sincèrement envie de faire. C'est d'autant plus fou que ce Safin aurait pu être diablement inquiétant vu son rapport à Madeleine, qui flirte avec une attirance monstrueuse et tordue. Mais jamais le film ne s'en empare, préférant garder ce monsieur défiguré au rang des stoïques flippants par pur principe. Ainsi, hormis son intro à la Michael Myers et sa confrontation très réussie dans le cabinet de psy de Madeleine, le grand méchant passe inaperçu. Même son moment final avec 007 tombe à l'eau, la faute à des dialogues trop faciles et un manque cruel de tension. Safin n'est donc rien de plus qu'un pantin James Bondesque de plus, qui glisse même vers la comédie accidentelle lorsqu'il laisse la fille des héros s'échapper dans un élan de fatigue. Un méchant qu'on s'en Malek couilles le troisième démarrage du film Mourir peut attendre tarde tellement à démarrer qu'il y a quasiment trois intros la petite Madeleine confrontée à Safin, la grande Madeleine dégagée par James Bond sur le quai d'une gare, puis l'attaque d'un labo secret à Londres. Après le générique, l'intrigue s'installe donc réellement avec une interminable scène où des sbires inintéressants attaquent un immeuble high-tech, pour dérober un machin digne du virus Chimère de Mission Impossible 2. Hormis la descente sur la façade en ombres chinoises, tout ça est gentiment insipide, et particulièrement douloureux puisque le démarrage s'étale, notamment dans la présentation d'un second rôle parfaitement sans intérêt - le scientifique Valdo Obruchev, babiole narrative encombrante, mi-comique mi-lourdingue. Ce qui aurait pu être réduit à une simple scène d'exposition nerveuse et froide des scientifiques abattus sans hésitation se transforme alors en longue introduction, qui n'a aucune autre raison d'être que poser les briques du scénario. Ce qui ne méritait pas tant de minutes, précieuses dans un film déjà très long et rempli de personnages. Entre chien et loupé mourir peut attendre 3 heures Grâce à un premier acte puissant et une conclusion à la hauteur de ses enjeux, ce nouveau film ne manque pas d’atouts… à condition de survivre à l’heure interminable qui lui sert de tronçon central. C’est bien simple à peu près rien ne va pendant une bonne soixantaine de minutes, à tel point que l’intrigue se traîne interminablement, sans pour autant parvenir à traiter ses points essentiels ni à remplir ses plus élémentaires promesses. Quid du fameux secret de Madeleine, censé éparpiller la psyché de James ? Bien malin qui y comprendra quoi que ce soit. D’où vient Safin, quel est son plan, et quelles en sont les motivations au-delà de la vengeance d'hier ? Impossible d’y répondre sereinement. Pourquoi ne pas utiliser plus longuement Arna de Armas, et ce nouveau personnage au charisme instantanément ravageur ? À quoi sert la nouvelle 007 puisque sa bataille d'ego avec Bond est vite ravalée ? On ne le saura pas. Et pourtant, tout se traîne, presque sans justification valable. Il a même eu le temps d'aller à la pêche entre deux tunnels de dialogues Les scénaristes Neal Purvis et Robert Wade ici épaulés par Cary Joji Fukunaga et Phoebe Waller-Bridge règnent en maîtres sur la narration de la saga depuis Le Monde ne suffit pas, et c’est peu dire qu’ils ne seront jamais parvenus à concilier son ambition feuilletonnante avec les attendus d’un film d’action épique. Le constat est d’autant plus cruel que le réalisateur cherche pour sa part à proposer une mise en scène spécifique des séquences d’action, pendant qu’on sent le duo contraint de décliner quantité d’hommages et de révérences à l’ensemble de la saga. Cette alliance de talents peut-être pas toujours compatibles, et d’objectifs inatteignables, aboutit donc à un improbable gloubi-boulga narratif, qui se perd en circonvolutions, et semble distrait par ses propres éléments, peinant le plus souvent à les hiérarchiser. Un budget un peu limite niveau moyens de locomotion les seconds rôles Conséquences de la tonalité très romantique d'un récit qui ne s'occupe finalement que de Bond et de Madeleine les personnages secondaires sont quasiment tous accessoires, alors même qu'ils étaient très attendus. 007 les croise le temps de quelques scènes avant de les abandonner à leur sort, les utilisant au mieux pour faire progresser le scénario, au pire pour multiplier les références aux précédents opus. On a déjà évoqué Ana de Armas, étincelante... dans sa seule scène, et la 007 incarnée par Lashana Lynch, qui fait honneur à la stérilité des débats qui ont accompagné son annonce. Elles ne sont pas les seules à traverser le film sans éclat. Q a toujours été un personnage-fonction, malgré la trogne sympathique de Ben Whishaw, mais il est ici très vite intégré, éjecté puis ramené dans l'intrigue, sans que l'écriture n'approfondisse plus que ça son rapport à la hiérarchie et à la vie privée, pourtant intéressant. Plus largement, le MI6 sert surtout de passe-plat, entre une Moneypenny tout juste bonne à timidement soutenir l'agent et un Bill Tanner encore occupé à remplacer le papier peint des locaux anglais. "Bon, on se fait chier quand même" Passe encore cette bande de sous-fifres inutiles. Certains personnages sont purement et simplement gâchés, à l'instar de M, jusqu'ici le liant des aventures de 007. Bien qu'il soit à l'origine des soucis de la couronne, et malgré sa compétition avec la CIA, son rôle n'est presque pas remis en question, si ce n'est lors du final, dans lequel il se contente de booster les enjeux de l'extérieur. Moins écorché que dans Skyfall, loin de là , il se mue rapidement en prétexte. On peut en dire autant de la rencontre avec Felix et Logan. Ces deux-là concentrent tous les problèmes de l'écriture des rôles secondaires dans Mourir peut attendre. Le premier porte la double casquette de renvoi aux épisodes précédents et de moteur émotionnel rouillé. Exploité pendant quelques scènes, vecteur d'un homo-érotisme que la production n'assume même pas, histoire de ne pas contrarier la distribution chinoise pas de doute, James Bond vit avec son temps, il n'est jamais assez intégré à l'intrigue pour qu'on se préoccupe de son sort. Il est là , quoi Quant au deuxième, il a tout du traitre postiche, placé là par pure nécessité narrative. Encore une fois, son passage est trop fugace pour véritablement faire passer sa trahison pour un retournement de situation. De même que sa mort tient plus de l'exécution obligatoire que de la vengeance froide. Peut-être est-ce ce manque d'intérêt porté aux personnages secondaires qui donne aux aventures de l'espion un goût de réchauffé. Le spectateur attend donc leur mort avec perplexité. D'où le titre. Tout savoir sur Mourir peut attendre James Bond l'agent 007 va revenir dans une version complètement différente Cary Fukunaga, le réalisateur du dernier James Bond, accusé d'abus de pouvoir par plusieurs femmes James Bond Mourir peut attendre était "nécessaire" et les producteurs expliquent pourquoi Newsletter Ecranlarge Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large. Vous aimerez aussi
Mourirpeut attendre. Film d'action (2h43) - 2021 - Grande-Bretagne. Réalisé par Cary Joji. avec Daniel Craig, Ana de, Rami Malek, Léa Seydoux. Voir la bande annonce
Publié le 4 décembre 2019 à 15h45Source Sujet TF1 InfoMY NAME IS BOND - L'excitation a grimpé d'un cran, mercredi 4 décembre, avec la publication par Universal Pictures des premières images du prochain film consacré à l'agent 007. L'occasion de découvrir en action Rami Malek dans son rôle d'antagoniste et surtout de confirmer les théories autour du personnage joué par Lashana avait été donné mercredi 4 décembre en début d'après-midi. Réglé comme un coucou suisse, le plus célèbre des agents britanniques n'a pas fait davantage patienter ses admirateurs. James Bond revient d'entre les morts, plus énervé et suspicieux que jamais, dans la première bande-annonce de "Mourir peut attendre". Le long-métrage réalisé par l'Américain Cary Fukunaga - une première - sera le cinquième et dernier pour Daniel Craig dans le costume de 007. Le Britannique s'offrira-t-il un au revoir plein de panache ? C'est ce que laissent présager les images dévoilées par Universal Pictures. Deux minutes 35 secondes de pure adrénaline qui n'augurent rien de bon pour l'espion le retrouve d'abord en pleine course-poursuite, très remonté contre sa compagne Madeleine Swann Léa Seydoux qu'il accuse de trahison. "Nous avons tous nos secrets. Nous ne sommes juste pas encore arrivés aux tiens", lui lance-t-il. Ambiance... Sorti de sa retraite en Jamaïque par son vieux copain de la CIA Felix Leiter Jeffrey Wright pour l'aider à retrouver un scientifique disparu, Bond fait la connaissance d'une nouvelle agente 00 interprétée par Lashana Lynch. De quoi confirmer les premières rumeurs qui affirmaient que le légendaire matricule du MI6 échoirait à une femme dans "Mourir peut attendre". Rami Malek, méchant masqué et défiguréLa friction entre les deux est palpable. "Restez à votre place. Si vous vous mettez sur ma route, je vous planterai une balle dans le genou. Celui qui fonctionne", lâche Nomi à Bond. Annoncé par la presse britannique qui l'avait aperçu sur le tournage, Christoph Waltz reprend le rôle de Blofeld qu'il tenait dans "Spectre" et fait une courte apparition dans la bande-annonce. Suffisamment intrigante pour attirer notre attention. Lui aussi évoque les secrets de Madeleine Swann qui devraient donc être au coeur d'une histoire sans doute plus complexe qu'elle n'en a l' aussiLe scénario, retravaillé par Phoebe Waller-Bridge "Fleabag", "Killing Eve", devrait faire la part belle à Safin, le méchant incarné par Rami Malek "Bohemian Rhapsody" qui semble bien informé sur James Bond. Il se dévoile pour la première fois à moitié défiguré, le visage protégé par un masque blanc. De Paloma, jouée par Ana de Armas "Blade Runner 2049", "A Couteaux tirés", on ne sait en revanche rien si ce n'est qu'elle manie très bien les armes à feux en robe de soirée. Dommage... Sortie en salles prévue le 8 avril DE FREITASSur lemême thèmeToutTF1 InfoLes + lusDernière minuteTendanceVoir plus d'actualités Voir plus d'actualités Voir plus d'actualités
Labande-annonce de Mourir peut attendre a suscité quelques interrogations, notamment le rôle important que semble avoir Madeleine Swann (Léa Seydoux) dans le récit. James Bond fait
LE TEMPS DES RETROUVAILLES EST ARRIVÉ ! Cette année, le CLUB JAMES BOND FRANCE met les petits plats dans les grands et vous propose une journée exceptionnelle axée autour de 4 films – OCTOPUSSY Conférence et signatures autour de David et Anthony Meyer, les interprètes de Mischka & Grischka – L’HOMME AU PISTOLET D’OR Projection d’un documentaire inédit en partenariat avec Planète 007 LE NOMBRE DE PLACE EST LIMITÉ !! Quand ? Le samedi 20 novembre 2021 de 9 h à 18 h. Où ? Au cinéma Les 7 Parnassiens, 98 boulevard du Montparnasse, 75014 Paris. Déjeuner inclus au restaurant La Coupole, 102 boulevard du Montparnasse, 75014 Paris. Combien ? 80 € par personne la journée complète. 1 accompagnant possible par adhérent à 80 € également. 3 moyens de paiement possibles Par carte envoyez un email à boutique en indiquant le montant à régler et vous recevrez un lien sécurisé de paiement. Par PayPal à paypal007 Par chèque à l’ordre du CJBF, 7 rue Chico Mendes, 77420 Champs-sur-Marne Une confirmation de votre inscription vous sera expédiée en retour. PROGRAMME* 09h00 Arrivée des participants au cinéma les 7 Parnassiens 09h30 Assemblées générales 2020 & 2021 11h30 Projection documentaire L’HOMME AU PISTOLET D’OR en partenariat avec Planète 007 12h00 Déjeuner au restaurant La Coupole 14h30 Conférence OCTOPUSSY 15h30 Conférence MOURIR PEUT ATTENDRE 16h30 Séance de dédicaces 18h00 Fin de la journée * sous réserve de modifications Consignes Test PCR négatif de moins de 72 heures ou code QR de vaccination OBLIGATOIRE ! Port du masque vivement souhaité Si vous avez des questions particulières autres que votre inscription écrivez à president L’événement est susceptible d’être modifié ou annulé selon l’évolution de la situation sanitaire.
JournĂ©eCinĂ©ma au Soler : « Les CROODS 2, une nouvelle ère » Ă 14h30 et « JAMES BOND : MOURIR PEUT ATTENDRE » Ă 20h, le mercredi 27 octobre 2021 Ă l'Espace F. CALVET. L'association "Culture en TĂŞt" en collaboration avec Michel LAPORTA, vous propose une journĂ©e cinĂ©ma Ă l'occasion de la pĂ©riode des vacances de Toussaint, le Mercredi 27 Octobre 2021 Ă
16h38, le 04 décembre 2019, modifié à 08h59, le 05 décembre 2019 La bande-annonce du prochain James Bond, le dernier avec Daniel Craig, a été dévoilée mercredi. L’occasion de découvrir les premières images du nouvel ennemi de 007, interprété par Rami dernière mission pour Daniel Craig avant de tirer sa révérence. La bande-annonce du nouveau James Bond, l’ultime opus avec l’acteur britannique dans la peau de l’agent des services secrets britanniques, a été dévoilée mercredi. Outre Daniel Craig, ces premières images de "Mourir peut attendre" "No Time to Die" en version originale permettent de voir enfin en action le nouvel ennemi de l’agent 007, interprété par Rami Malek en méchant masquéDans cette bande-annonce survitaminée de 2 minutes 30, James Bond sort de sa retraite pour une dernière mission, à la demande de son ami Felix Leiter, l’agent de la CIA rencontré dans "Casino Royale". Mais très vite, les ennuis s’accumulent. Pour cette ultime aventure, l’agent du MI6 retrouve Madeleine Swann Léa Seydoux, qu’il soupçonne de l’avoir trahi. Il rencontre également celle qui a repris son matricule 007 depuis son départ à la retraite, jouée par l’actrice Lashana le principal enseignement de cette bande-annonce est le retour de Blofeld, le méchant joué par Christoph Waltz dans le dernier opus, "Spectre". Cette fois-ci, il ne sera cependant pas le principal danger pour le plus célèbre des espions. Le "grand méchant" prend cette fois-ci les traits de Rami Malek qui a obtenu l’Oscar du meilleur acteur pour "Bohemian Rhapsody", au visage défiguré et portant un mystérieux masque blanc. James Bond parviendra-t-il, cette fois encore, à se sortir des griffes de ce nouvel ennemi ? Réponse le 8 avril prochain, jour de la sortie de "Mourir peut attendre".
Regarderla vidéo Mourir peut attendre : c'est promis, James Bond reprend vie dans les salles le 11 novembre. Plus d'actions, plus d'explosions, plus
Abonnez-vous "Mourir peut attendre", le cinquième et dernier film de la saga James Bond avec Daniel Craig, se dévoile dans un trailer événement ! © DR Cette fois, c'est la dernière. Dans No Time To Die, traduit Mourir peut attendre en France, Daniel Craig tirera sa révérence après cinq films et treize ans de règne dans la saga James Bond. Le britannique peut repartir la tête haute puisque jusqu'à présent, tous ses films ont dépassé les opus précédents au box-office. En 2012, Skyfall a même dépassé le nombre symbolique du milliard de dollars...Ce mercredi 4 décembre marque donc la publication de la toute première bande-annonce de ce film très attendu, quatre ans déjà après le succès de Spectre en novembre 2015 qui avait généré plus de 880 millions de dollars dans le monde. En France, le long-métrage avait frôlé les 5 millions d'entrées ! Dans ce trailer, on retrouve notamment trois des acteurs principaux du dernier épisode la française Léa Seydoux la psychiatre Madeleine Swann, Ralph Fiennes Gareth Mallory alias M, directeur du Secret Intelligence Service MI6, Ben Whishaw Q de MI6, le fournisseur de gadgets et Christoph Waltz Ernst Stavro Blofeld, redoutable chef du SPECTRE. Mais un nouvel ennemi fait son entrée joué par Rami Malek. Loin du look de Freddie Mercury dans Bohemian Rhapsody, il apparaît ici très inquiétant, le visage tatoué derrière un masque fendu... Du côté des James Bond Girls, de nouvelles venues également Lashana Lynch Captain Marvel et Ana de Armas Blade Runner 2049.Mais il faudra encore attendre avant de découvrir Mourir peut attendre sur le grand écran sa sortie en dans les salles françaises a été établie au 8 avril Perron
En achevant le visionnage de No Time To Die, une critique lapidaire d’Au Service secret de sa Majesté (réalisé par Peter Hunt en 1969) m’est revenue en mémoire : « aurait pu être le meilleur des Bond. Pas un classique ». En assumant la paraphrase, Mourir peut attendre aurait dû être le meilleur des Bond mais ne sera pas le classique qu’il aurait pu devenir.
Publié le mercredi 29 Septembre 2021 à 12h59 Mourir peut attendre » sort enfin en salles ce jeudi 30 septembre. Un blockbuster qui tient largement ses promesses et réserve le final le plus extraordinaire de toute l’histoire de l’agent secret. Vidéo Pour sa dernière sortie en James Bond, Daniel Craig fait des étincelles. © MGM/Eon Productions Jeudi 30 septembre 2021. Une date à tout jamais jamesbondienne avec 18 mois de retard suite à une certaine crise sanitaire, Mourir peut attendre » arrive enfin sur les grands écrans du monde entier, dont ceux de Belgique. On en parle depuis si longtemps, on l’a tellement attendu, que forcément la crainte était là d’être déçu. Au final, s’il y a du contre, il y a surtout beaucoup de pour, grâce notamment à un final audacieux qui va faire parler pendant des mois, et même des années. En osant ce qu’on n’aurait jamais cru qu’ils oseraient, les producteurs de James Bond se sont mis dans une position délicate, mais ô combien excitante pour le futur. Tout est ouvert ! Pour Daniel Craig, qui apparaissait pour la cinquième et dernière fois dans la peau de l’agent secret de Sa Gracieuse Majesté, c’est une conclusion exceptionnelle à quinze ans d’aventures spectaculaires, dans un blockbuster qui tient ses promesses. Très long 2 h 45, mais bourré d’action, le film se risque surtout dans des zones jamais explorées en tout cas, jamais à ce point par ses prédécesseurs. On suit, en somme, une histoire d’amour entre un homme et une femme, contrariée par les cicatrices du passé. Le souvenir de Vesper Lynd Eva Green qui lui explose littéralement à la figure pour James Bond, et l’assassin au masque déchiré Rami Malek qui ressurgit de son enfance martyre pour Madeleine Swann Léa Seydoux. Parviendront-ils à se retrouver malgré les embûches, à vivre heureux et avoir beaucoup d’enfants ? Mourir peut attendre», une histoire d’amour contrariée entre Léa Seydoux et Daniel Craig. © MGM/Eon Producitons Les scénaristes Phoebe Waller-Bridge, Neal Purvis, Robert Wade mettent le paquet pour nous accrocher. Avec une scène prégénérique glaçante axée sur le méchant Safin, qui met la barre très haut. Le pire est possible dans un monde où même les enfants sont menacés. On se retrouve ensuite dans l’antique cité de Matera, en Italie, où James Bond et Madeleine Swann, croyant en avoir fini avec Spectre, passent leur temps enlacés. Mais, Badaboum ! » aurait dit Bébel, les ennuis les rattrapent vite. C’est l’introduction musclée attendue, au terme de laquelle Bond, trop drillé à être méfiant, abandonne son amour sur le quai de la gare. Pour toujours, lui assène-t-il. Lire aussi Daniel Craig en smoking fuchsia, Kate Middleton sublime avant-première royale pour le nouveau James Bond à Londres Cinq ans plus tard, notre retraité du MI6 coule des jours vides et alcoolisés sans jamais prendre de bide, c’est le pouvoir magique des héros mais paisibles en Jamaïque, où son ami de la CIA Felix Leiter vient lui proposer une mission qui ne se refuse pas, à Cuba. Spectre n’est pas tout à fait mort. Blofeld Christoph Waltz semble toujours actif depuis le fin fond de sa cellule. Mais en voulant récupérer un savant corrompu travaillant sur des souches virales mortelles, l’ex-007 tombe sur un ennemi encore plus redoutable, celui-là même qui hante toujours les nuits de Madeleine… Lashana Lynch peut-elle sortir de l’ombre de Daniel Craig pour prendre sa succession en 007? On en doute. © MGM/Eon Productions L’intrigue, au lieu de suivre son train-train habituel, joue au ping-pong avec le spectateur. James est rattrapé par le MI6, où il n’est plus 007. C’est désormais l’agent Nomi Lashana Lynch qui en a hérité. Pas grave, ce n’est qu’un matricule », dit Bond, mais il va devoir apprendre à travailler autrement. Tous les personnages révèlent des facettes inattendues. M Ralph Fiennes, mal à l’aise face au danger menaçant toute vie sur terre qu’il a lui-même créé sans le vouloir, Miss Moneypenny et Q Naomie Harris et Ben Whishaw plus fidèles à leur ancien collègue qu’à leur employeur. Le tout en tentant de respecter le plus possible les nouveaux fondamentaux éthiques post-Me Too et Black Lives Matter. Ça passe notamment par une scène succulente à La Havane, avec la désarmante de fausse naïveté Ana de Armas. Même Madeleine, de retour avec une jolie surprise pour son ex, va se montrer très combative quand l’être qu’elle aime le plus au monde est menacé de mort. James, pour s’en sortir et venger son ami black Felix, peut compter sur les femmes et un Q préférant les garçons… Mourir peut attendre» réserve son lot de scènes d’action fortes, dont une course-poursuite vertigineuse. © Isopix Le mérite des scénaristes est grand d’avoir réussi à intégrer ces éléments narratifs au déroulé attendu d’une aventure de James Bond, voiture-mitrailleuse éjection d’un avion avec un deltaplane high-tech se transformant en sous-marin, œil bionique explosif et autres gadgets qui justifient le budget de 250 millions de dollars dont il est difficile de rater les nombreux sponsors qui ont participé au financement. Ils parsèment aussi l’ensemble d’un humour rarement revu depuis l’ère Roger Moore. Lire aussi Le plus grand honneur de ma vie» l’émouvant discours d’adieu de Daniel Craig à James Bond vidéo Après, il y a des déceptions. Le réalisateur Cary Joji Fukunaga n’est pas Sam Mendes. Ce dernier avait certes raté le coche avec Spectre » mais, avec Skyfall », il a placé la barre de l’excellence très haut dans l’histoire du James Bond incarné par Graig et de tous les autres, passés et à venir. Fukunaga n’impose pas une patte – peut-être aussi parce qu’il a dû prendre le train en marche après l’éjection de Danny Boyle. Certes les scènes d’action sont toutes bien emballées, mais après le saut d’un pont de Matera dans une intro efficace, on cherchera en vain LA » séquence inoubliable tellement elle est époustouflante ou, surtout, jamais vue. Rami Malek est sous-employé alors que son personnage est vraiment réussi, incarnation du Mal et de l’intelligence, d’une logique implacable. Le Blofeld de Christoph Waltz, par contre, est définitivement mal amené. Si le départ de Craig ouvre toutes les possibilités, Lashana Lynch n’est pas d’un charisme débordant. Difficile de l’imaginer reprendre avec succès le flambeau. Mais qu’importent ces bémols, le final de Mourir peut attendre » rebat tellement les cartes et l’ensemble offre un tel divertissement de qualité que ça fait donne la chair de poule pour la suite et ravit les yeux. Après Dune », c’est le coup de démarreur qu’on attendait pour que le cinéma. Après avoir été la première victime cinématographique du covid, James Bond sera-t-il le sauveur des salles de cinéma, en plus du monde ? Espérons que oui ! Lire aussi Dune» un ciné-spectacle titanesque
Cest le principal échec de Mourir peut attendre, preuve que James Bond après un nouveau départ prometteur dans Casino Royale semble craindre le renouveau. Le film s'en sort cependant avec un
Mourir peut attendre *de Cary Joji FukunagaFilm américain, 2 h 43Les héros sont fatigués et les spectateurs risquent de l’être tout autant à l’issue des près de trois heures du nouveau James Bond, le dernier incarné par Daniel Craig qui, à 53 ans, tire sa révérence. À tous les sens du terme, même si l’on n’en dira pas davantage, au risque de dévoiler les dernières minutes du britannique dont la superbe s’est un peu momifiée, bien qu’il retrouve son élan lors de scènes d’actions scrupuleusement réglées mais peu inventives, a vu le temps passer et de nouvelles générations de professionnels reprendre le flambeau. Son mythique matricule, le fameux 007 », a même été réattribué dans ce volet à une jeune et sculpturale collègue une femme noire en lieu et place du mâle blanc imaginé par Ian Fleming !L’ADN comme vecteur de mortPourchassant un méchant psychopathe nommé Lyutsifer Safin, Bond se voit mêlé à une intrigue bien dans l’air de l’époque, puisque l’arme de destruction massive promue par cet esprit malade choisit l’ADN de ses victimes comme vecteur de mort !→ CRITIQUE. Black Widow », super-héroïne à la rescousse du box-officeAu passage, l’espion retrouve son amour perdu lors du dernier opus, Spectre, il aura patienté durant six ans, un exploit pour un tel séducteur, la mystérieuse Madeleine Swann, elle aussi aux prises avec l’inquiétant Safin. Le comédien Rami Malek dont le regard dévore littéralement le visage campe cette âme qui cache sa perversité derrière le masque d’une apathie un tantinet de Armas, pétillante surpriseTours et détours jalonnent le récit, dont une séquence explosive et réjouissante à Cuba, illuminée par la pétillante et agile Ana de Armas - dévêtue d’une stupéfiante robe noire - qui actualise de son charme ironique le modèle classique de la James Bond Girl ». Sa prestation est l’excellente surprise du film, beaucoup plus intéressante, en dépit des clichés attachés à son personnage, que la Madeleine larmoyante confiée à une Léa Seydoux éplorée dont la partition lasse réplique que lui donne Bond énamouré ne convainc pas davantage. Est-ce répréhensible que d’avouer préférer la causticité et le politiquement incorrect d’un espion autrefois coureur de jupons à sa conversion à l’amour unique - même si cette monogamie n’est pas nouvelle dans la carrière de l’agent secret ?Mais la faiblesse du trop long-métrage à la réalisation calibrée réside avant tout dans l’alternance systématique entre scènes musclées et pétaradantes, avec armes et véhicules en tous genres et tunnels statiques trop bavards où les personnages refont le monde à grand renfort de propos d’une banalité déconcertante… sur la vie, la mort, la fuite du temps, les valeurs auxquels on croit encore ou on ne croit plus. Avoir laissé s’éterniser à l’écran ces monotones échanges restera l’un des mystères que l’équipe au complet des services secrets occidentaux n’aura pas su percer à jour.
o173mM6. 2adotkh7pd.pages.dev/5432adotkh7pd.pages.dev/7582adotkh7pd.pages.dev/6092adotkh7pd.pages.dev/3202adotkh7pd.pages.dev/8982adotkh7pd.pages.dev/8182adotkh7pd.pages.dev/7822adotkh7pd.pages.dev/2352adotkh7pd.pages.dev/3222adotkh7pd.pages.dev/1502adotkh7pd.pages.dev/1332adotkh7pd.pages.dev/9472adotkh7pd.pages.dev/6152adotkh7pd.pages.dev/5252adotkh7pd.pages.dev/734
masque james bond mourir peut attendre